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Les Affranchies

quartier libre

Quand la page se tourne

16 Septembre 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Quartier Libre

Quand la page se tourne

On n’est jamais mieux servi que par soi-même dit-on.
Mais pour le coup j’avais bel et bien besoin de ma barbière de quartier punk pour enclencher ma démarche plus ou moins pensée et réfléchie.
Alors je prends rendez-vous, mais je dois attendre une semaine et demie.
Normalement décidée à changer radicalement, je pense aux possibilités qui s’offrent à moi… mais tout aussi à reculer et ainsi m’y rendre pour ma coiffure habituelle.
Une semaine et demie de montagnes russes et de hauts le cœur.
Une semaine et demie où chacun des réveils se traduisent par ma difficulté à prendre une décision.
Mais ça y est, je suis sûre de mon choix.
Le Jour J dans toute sa splendeur.
Je quitte mon domicile les cheveux gras, avec une gueule de bois.
15 minutes pour m’y rendre et de plus en plus de pas qui me rapprochent de mon but, du salon.
15 minutes qui font considérablement monter la pression et aussi l’alcool de la veille qui n’a pas encore été totalement drainé par mon foie.
15 minutes pendant lesquelles je réalise que je n’avais pas ressenti une telle sensation depuis des mois.
Ce genre d’indescriptibles sensations dans les tripes, tout à fait personnelles.
15 minutes décisives en soi.



 

Quand la page se tourne

Et c’est quand j’arrive au salon et me confie à Régine, que les raisons pour lesquelles j’entreprends ce changement se font plus claires. En les expliquant à l’oral je me comprends déjà mieux ; alors que nous n’avions pas encore entamé la transformation.
Une transformation qui après coup, avait sans doute déjà commencé quand j’ai noté mon prénom dans le carnet de rendez-vous pour le vendredi 15 Septembre à 14 heures.
Peut-être même avant, sûrement avant encore.
Après 1 an sur Montpellier, j’ai compris des choses que je n’aurais sans doute pas comprises en restant dans ma ville natale ; dont pourtant j’apprécie les teintes et couleurs à chacun de mes brefs retours.
1 an dans une nouvelle ville et une personnalité qui a évoluée.
Mon statut tout autant… je suis une femme indépendante, à l’énergie débordante, à l’ambition montante. Pourtant le visage que j’aborde n’est plus le mien, il ne correspond plus à ce que je veux être et suis déjà.
Je lui dis que je veux m’asseoir sur le fauteuil, et m’en relever grandissante. Que cette nouvelle coupe soit une prolongation d’une personne changée et changeante.
Que je laisse dans ce salon les résidus d’une personnalité indécise et tremblante. 


 

Quand la page se tourne

A l’heure où j’écris nous sommes le lendemain. Les plus pragmatiques diront que j’aurais très bien pu écrire en rentrant chez moi, battre le fer tant qu’il était encore chaud. Mais j'étais assommée d’une terrible migraine tant la pression s’est manifestée à travers mon cerveau et est redescendue de manière brutale.
 
Mais je me souviens très bien des premières secondes où cette personne qui n’est plus désormais, a senti les premiers coups de ciseaux. Au revoir la routine, Régine commence la coupe comme elle ne l’avait jamais fait auparavant.
Les coups de ciseaux pleuvent, mes mèches sur le sol aussi.
Je sens mon pouls battre dans mes avant-bras, mes doigts.
Mon visage change de tonalité, les traits se dévoilent.
Mon regard change de formes, l’iris se dilate.
Je me lève du fauteuil, mes jambes toujours engourdies peine à me tenir debout.
Mais la personne qui se tient face à ce miroir, se comprend et s’accepte.
Ce miroir qui a toujours déformé mes attentions a été brisé et un nouveau s’est créé.
Pour ainsi et enfin laisser place à Maëva.  



 

Quand la page se tourne

J’embrasse Régine, puis offre mon profil à l’auteur de ce blog et sors du salon.
Je me retrouve hors de mon cocon.
Me disant que la vie est et restera un combat constant avec les autres, mais surtout et toujours avec soi-même.
Tu montes sur le ring, tu commences à donner des coups, les marques sur ton corps et dans ton cœur témoignent de ton mal, mais si tu le veux, tu peux finir par embrasser ton meilleur rival.
Toi.
Et ainsi se relever à deux du tapis.

Quand la page se tourne

Texte et Photos: Maëva Cristofoli

Son travail: Kriss Photography

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Sicut Aquila - La nouvelle vie d'Ellie

9 Août 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Portrait, #Quartier Libre

Dans une autre vie, Ellie était une étudiante et une photographe qui ne manquait pas de talent. Il y a 3 ans, elle s'était "livrée" dans un Quartier Libre qui n'a pas tellement vieilli.

Sauf qu'aujourd'hui, Ellie est partie à la recherche d'elle même, parfois très loin et nous le raconte avec beaucoup de lucidité...

"Depuis que je suis gamine j’ai toujours ressenti une attirance particulière pour le milieu militaire. Par le biais de divers reportages à la télé que je regardais avec mon père, je voyais ce métier comme un symbole de force, de protection, de cohésion, qui s’est confirmé par les années lorsque j’ai pris la décision de m’engager. Au départ, je m’y voyais photographe, afin d’éventuellement engager un premier pas vers mon rêve : celui d’être reporter de guerre. Aujourd’hui et depuis deux ans, pour des raisons particulières aussi bénignes qu’inévitables et qui me sont propres, je suis finalement devenue Fusilier Commando de l'Air.

J’avais effectivement une idée de ce qui m’attendait, mais j’étais loin de m’imaginer que le milieu militaire demandait autant de caractère, de mental, de physique. Je parle bien évidemment des formations militaires, où j’ai appris à aller au delà des limites que je m’étais inconsciemment imposée au départ, de puiser l’énergie nécessaire et cachée, que l’on apprend à trouver lorsque l’on se pense incapable d’aller plus loin. Ma rencontre avec la difficulté m’a appris que le corps humain, et particulièrement son cerveau, peut surpasser beaucoup d’épreuves, je ne me suis jamais autant surprise que durant cette période, et je pense avoir muri. Du moins, j’ai beaucoup changé. Mon rapport avec les hommes a beaucoup changé, si aujourd’hui je me sens beaucoup plus proche d’eux, mes premiers mois en leur compagnie étaient néanmoins difficiles. Le métier n’offrant pas la possibilité de, clairement, ouvrir sa gueule, nous devions, homme comme femme, apprendre à nous la fermer, qu’importe les remarques, que les raisons soient justes ou non, que l’on soit en tort ou pas, nous devions prendre sur nous. Nos cadres avaient la facilité de nous dire qu’il n’y a pas de sexe dans l’armée, mais selon mon point de vue, les filles devaient faire leurs preuves plus que les hommes. Nous devions nous situer à un niveau équivalent à celui de l’homme, et voir plus. Autrement, nous avions le sentiment de ne pas être au niveau de l’armée en général. A la moindre erreur, nos compétences étaient remises en question.

Nous n’étions pas nombreuses et j’étais la seule aux cheveux courts. Ce détail n’avait par ailleurs pas laisser mes cadres de marbre, l’armée demandant aux hommes d'avoir le crâne rasé et aux femmes de porter un chignon, je me situais dans un intermédiaire délicat. Je n’étais d’ailleurs pas réellement perçue comme une femme. Plus comme « le bonhomme » du CODO. Et je pense même que mon allure offrait l’illusion d’une guerrière. Plus guerrière que je ne l’étais réellement ! Pour en revenir à ce problème de coupe de cheveux, je ne pense pas qu’un crâne lisse devrait être une règle, je ne comptais pas les laisser me raser le crâne. Pourquoi les laisserai-je me raser le crâne ? Les hommes y ont certainement droit, mais moi, je suis une femme. Les autres femmes ne se laissent pas raser le crâne, cheveux longs ou non, j’en suis une, avec une coupe de cheveux différente, c’est tout. Certains n’étaient pas en accord avec moi, ce que je peux concevoir, je l’admets, les points de vue de chacun était variés et justifiés. Ayant déjà eu les cheveux tondus, l’idée de retenter l’expérience n’était pas ce qui me dérangeait le plus, mais plutôt celle de m’égaliser à l’homme, dans le sens péjoratif du terme… Je veux dire, dans le sens où je n’en suis pas un, vous voyez ? De ce fait, j’avais pris le risque de me faire remarquer. J’ai donc du faire démonstration de mes capacités, plus que je ne le faisais déjà les premières semaines, autant physiquement que psychologiquement. Je voulais me montrer au niveau de chaque et plus encore. Ce n’est certainement pas parce que je suis une fille, que je suis moins forte, certainement pas parce que j’ai eu recours à un refus, que je n’étais pas moins apte à répondre aux ordres que l’on me donnait. Et dans mon travail, il est indispensable de savoir écouter et exercer convenablement un ordre, que cela soit pour un détail ou un entrainement au terrain, pour d’éventuels problèmes intervenants ou autres. Et grâce à ma réussite à ces formations très difficiles, et avec de bons résultats, je pense y être parvenue.

Aujourd’hui j’ai réussi à me trouver une place au sein de cette communauté masculine. Je ne suis effectivement pas vue comme quelqu’un de féminin, puisque je ne le suis pas. Je ne suis toujours pas perçue comme une fille selon mon point de vue et leur manière de se comporter avec moi comme si j’étais « un pote ». Mais je ne me sens pas en dessous d’eux. Mes cheveux sont toujours un problème, ma dégaine est toujours remise en question, « mais Ellie, laisse toi pousser les cheveux, t’as jamais pensé à être plus féminine ? Ça t’irait carrément mieux ! », mais répondre à des attentes qui ne me conviennent pas, ne m’intéresse pas. Le milieu militaire réclame suffisamment d’uniformité, je ne veux pour autant pas ressembler à un mouton et répondre à tout dans le détail le plus absurde au point de remettre en question la personnalité de chacun. Parce qu’il est évident que presque chaque femme ayant intégrée l’armée se soient plus ou moins fait « dragouiller ». Même moi et mes cheveux courts qui, selon eux devraient être longs. Par expérience, par rapport à ce que j’ai vu, de ce que j’ai eu affaire, la femme est définitivement une créature incroyable. Je l’ai vu déterminée, subir, vomir, tenir tête, prendre soin des autres, je l’ai vu passer des étapes que certains hommes n’ont pas toujours été capables de faire, je l’ai vu désireuse de réussir, je l’ai vu réussir. Le travail de militaire n’est pas spécifiquement un travail d’homme. La femme est tout autant capable d’atteindre des objectifs, la femme doit faire partie du milieu militaire. Dans un état d’esprit de compétition rien ne peut l’empêcher d’aboutir à son but et elle peut devenir un élément indispensable à une section. Et c’est ce que j’espère devenir."

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Un récit - L'histoire de Rahma

13 Juin 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Quartier Libre, #Divers & variés

Hana Ben Abdessalem pour Lancôme

Hana Ben Abdessalem pour Lancôme

Beaucoup, parmi celles qui lisent ce blog, se reconnaissent souvent dans les articles qui parlent d'expériences personnelles. Le récit de Rahma ne fera pas exception. Sauf que là, il s'agit d'une jeune tunisienne et on comprend qu'il y a, en plus, une pression toute particulière en arrière plan... Je vous le livre, tel quel...

Mon histoire avec les cheveux courts remonte à ma toute petite enfance lorsque ma mère m'emmenait avec elle chez son coiffeur pour me faire couper les cheveux très courts.
À l'époque je détestais ça , pour moi les coupes courtes c'était pour les garçons et les dames âgées , moi je rêvais d'avoir de beaux cheveux longs comme toutes mes copines. Mes rendez-vous chez le coiffeur se soldaient donc généralement par des cris et des pleures .Mais ma mère insistait tout de même , certainement pour le côté pratique.


On peut remarquer ici l'influence de la société et des critères de beauté sur la petite fille que j'étais. Je finis donc, vers l'âge de huit ans, par me laisser pousser les cheveux.
j'entrai alors dans ma phase de cheveux longs qui durera près de 11 ans
Les premières années ça me plaisait ,j'entrais dans la case que la société m'avait assignée. Puis vint l'adolescence et avoir les cheveux longs ne suffisait plus pour être dans cette case ; il fallait me lisser les cheveux moi qui les portais bouclés il fallait plus toujours plus.
C'est là que j'ai commencé à m'interroger sur le sens de tout ça. Pourquoi me compliquerais-je la vie pour des futilités pareils.pourquoi la beauté s'arrêterait-elle sur des cultes tels que les cheveux longs ou la peau blanche.


Petit à petit j'ai commencé à m'éloigner de ces idées reçues, j'ai commencé à voir la beauté un peu partout autour de moi, là où la plupart des gens qui m'entouraient ne la voyait pas.
Et il y'a maintenant 2 ou 3ans je suis tombée sur les photos de ma mère les cheveux courts . Dans ces clichés elle avait une vaingtaine d'années  et je fus frappée par la beauté de cette femme brune aux traits si jolis toute jeune toute fraîche qui assumait si fièrement cette coupe que les gens qualifient de masculine mais qui sur le coup , à mes yeux  était ce qu'il y'avait de plus féminin.


C'est là que j'ai commencé à m'intéresser aux coupes courtes et à leur fragilité mélée de révolte et d'insoumission . Il y a chez les femmes aux cheveux courts quelque chose qui m'émeut  qui me procure une sympathie spontanée à leur égard. C'est absurde de dire ça car comme le dit Henry David Thoreau "la valeur d'un homme n'est pas dans sa peau pour que nous le touchions " mais la beauté n'est elle pas subjective ? Ça nous exempte donc de toute explication rationnelle.
Je pris alors la décision ferme de les couper et d'assumer cette beauté qui m'a été  étrangère pendant toute mon enfance tant j'étais aveuglée par l'opinion des autres. Après le Baccalauréat, me suis-je dit, je le fais.


Je fixai mon rendez-vous pour le samedi 30 juillet 2016. Que dire de ce que j'ai ressenti...
C'était un parfait mélange de peur , d'anxiété d'excitation mais surtout de curiosité. 
C'était vraiment ça le plus fort : la curiosité, celle d'expérimenter cette nouvelle vie et de remplacer , L'image de soi par une autre qui nous est totalement inconnue. 
Lorsque je me suis assise devant le mirroir et que le coiffeur à passé ses doigts dans ma chevelure en me demandant ce que je voulais j'ai souris de tout mon coeur, fière de cette audace qui ne m'a pas fait défaut et qui a réussit malgré tout à m'amener jusqu'à ce fauteuil " couper tout s'il vous plaît " ai-je dis  "vous voulez dire une coupe à la garçonne?" " oui c'est cela " rétorquais-je 
Je ne garde pas beaucoup d'images de ce moment tant l'adrénaline me brouilla les sens.  J'ai juste cette image de mèches qui tombent gracilement sur le sol et ce bruit de ciseaux qui se rapproche  de plus en plus de mon cuir chevelu jusqu'à le frôler dans une douce caresse métallique. C'était tout frais, tout  léger ! 
C'était un moment de pure plaisir, de pure féminité.
Lorsque le coiffeur s'arrêta, mon premier geste fut de passer le bout de mes doigts sur ma nuque dénudée. C'était nouveau. C'était magnifique. 

 

Encore maintenant je me surprend à refaire ce geste , parfois même en public, c'est assez bête et gênant. La seule question que je me posais alors c'était : pourquoi pas avant ? Pourquoi tout ce temps perdu ? 
Peut être parce que toute forme de beauté nouvelle et moderne est le fruit d'un travail personnel et que certaines âmes y sont plus sensibles que d'autres.
Parmi les choses bizarres aussi qui m'arrivent souvent c'est lorsque je me trouve avec une bande d'amis ou juste d'inconnus et où j'ai les cheveux encore plus courts que ceux des garçons présents. Ça me fait rigoler surtout lorsqu'ils sont misogynes...

 

Rahma M.
 

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Quartier Libre - Gaëlle

8 Mai 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Quartier Libre

Quartier Libre - Gaëlle

" Je ne sais pas trop par où commencé, je n'ai jamais rien rédigé sur moi pour quoi que ce soit publié quelque part, en général, je n'aime pas ça. Mais pour une fois, je vais céder étant donné que j'ai pu pas mal conversé avec notre passionné des femmes aux cheveux courts, alors je me suis dit, pourquoi pas.. Je m'appelle Gaëlle, je viens de Belgique et j'ai 21 ans. J'ai toujours été un garçon manqué, depuis toute petite, j'ai grandi entouré de garçon. Je n'ai jamais aimé les robes ni les jupes. J'ai toujours joué au foot, à la guerre avec les garçons dans la cour de recréation. J'ai toujours préféré le côté masculin au féminin. C'est à mes 17 ans que j'ai décidé de couper mes cheveux tout court, jusque là, je les avais toujours eu long. Mais ma coupe ne me plaisait pas particulièrement.

C'est la veille de partir pour un voyage d'un mois en Amérique que j'ai décidé de marquer le coup, un grand changement. Comme un nouveau départ, une nouvelle Gaëlle. Depuis que j'ai coupé mes cheveux, je me suis sentie tout de suite beaucoup mieux, avec moi même. Je peux le dire, et mon entourage aussi, ca me va bien mieux les cheveux court, disons que c'est mon style, avec les cheveux longs, je me sentais moche et c'était le cas. Au delà de se sentir belle ou moche, le fait d'avoir les cheveux court peut faire se sentir bien dans sa peau. Avec les cheveux court, je me suis tout de suite sentie plus à l'aise, plus moi même et j'assumais parfaitement ma nouvelle coupe. On ne peut pas dire que je me suis sentie plus garçon, ce n'était pas le but. Je ne voudrais pour rien au monde être un garçon, ni avoir de sexe masculin entre les jambes, je n'aime pas ça, ça n'aurait aucun sens. C'est une fierté pour moi d'être une fille avec ce côté masculin. Ça a ses avantages comme ses inconvénients. 90% du temps, partout où je vais, on m'appelle jeune homme. Du à mon genre, à mon style, ma façon de me tenir et plus particulièrement à ma coupe. Je n'ai pas de problème avec ça, à partir du moment où on s'habille comme tel, j'estime qu'on doit pouvoir accepter le fait qu'on nous prenne pour un garçon. Ce qui me dérange plus, c'est lorsque que ces gens se rendent compte de leur erreur, ils deviennent alors mal à l'aise. A partir de là, moi même je suis mal à l'aise. Paradoxalement, lorsque je me rend dans des toilettes publiques, chez les filles, on me regarde souvent en me disant que les hommes c'est de l'autre côté. A ce genre de personne, je leur répond fermement que je suis une fille. Ca a ses avantages, d'être considéré comme une fille et un garçon. Dorénavant, lorsque la queue des toilettes est trop longue, je vais dans celles des garçons, ça va plus vite et en soit, je passe crème dans ces cas là, je me fais même moins dévisager que lorsque je vais chez les filles..

Depuis mes 17 ans, j'ai les cheveux court. Plus j'allais chez le coiffeur, plus j'étais tentée de les faire de plus en plus court. Depuis 3 ans maintenant, j'ai rasé mes cheveux pour la première fois. Je n'avais jamais osé auparavant les raser bien que je sois tentée, simplement parce que ma mère a horreur de ça. Je fais partie de ces personnes qui respectent leur mère, pour ma part, mon vécu fait que je dois tout à ma mère. Elle a toujours accepté mon style mais elle déteste les tatouages, piercing, cheveux rasés. Quand je suis revenue pour la première fois avec les cheveux rasés, elle ma dit que c'était horrible, que j'avais l'air d'une racaille, que je faisais crapuleuse. J'ai démarré en n'osant pas trop, j'ai commencé en rasant par 14mm. Me voilà 2 ans plus tard avec du 4mm. Le problème avec les cheveux court, c'est qu'on les veut de plus en plus court. Pour ma part, une fois qu'il ont un peu trop repoussé, ça me démange d'aller les recouper. Le plus intéressant derrière ces coupes de cheveux, ce n'est pas au final de se sentir garçon ou fille, mais de se sentir soi même. Aller savoir, ce qui se cache derrière cette coupe, quelle histoire a forgé telle ou telle personne à se couper les cheveux ou avoir un style quelconque. On ne choisit pas un style pour se donner un genre, mais pour être soi même. La question n'est donc pas " pourquoi avoir fait ça " mais plutôt " Qu'avez vous vécu, qu'avez vous traversé, pour en être arrivé à cette apparence là ?" Et probablement vous ne le saurez jamais, c'est un mystère, tout comme ce qu'elles dégagent. 

Quartier Libre - GaëlleQuartier Libre - GaëlleQuartier Libre - Gaëlle

Texte et photos: Gaëlle Lebek

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Ophélie revient - Un nouveau Quartier Libre

4 Février 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Quartier Libre

Ophélie revient - Un nouveau Quartier Libre

Ophélie revient! On avait fait sa connaissance ici et c'était déjà très fort! Le temps a passé et décidément, définitivement, irrémédiablement Ophélie est une femme aux cheveux courts et elle sait le dire...

Ça s'appelle "Repousses"

Sous le couvert d’un effort par rapport à moi-même, j’ai, il y a quelques temps, tenté de me faire repousser les cheveux. Dans une idée idiote, machiste, d’être plus féminine, et peut-être aussi par mélancolie à l’égard de ces jolies coiffures que peuvent être les tresses ou les chignons. Je me suis laissé dompter par l’idée de « Les cheveux courts, ce n’est pas très féminin. ». Au temps pour moi, vous comprendrez bien que je me suis trompé.

Mon dernier écrit sur ce site remonte maintenant à quelques années. Temps nécessaire pour que des expériences se fassent, capillaires ou non. Mais surtout des expériences de vie. Par exemple, il n’y a pas longtemps, j’ai traversé l’océan, une fois de plus, pour rejoindre la personne que j’aime. Il est intéressant de considérer que, durant le voyage, mes cheveux, en repousse depuis quelques mois à ce moment-là, ne me plaisaient pas, malgré mon désir de les avoir plus longs. Coupe bâtarde, un entre-deux, de cinq et/ou sept centimètres épars autour de mon visage, avec des mèches qui commençaient à flirter trop près de mes yeux. Je ne me suis pas trouvée très jolie, alors que j’étais avec mon amie. C’est un peu triste, mais je me suis sentie entravée par ce qu’il y avait sur ma tête. Coupe de cheveux qui m’a fait me poser des questions sur moi-même.

Là, vous pouvez m’interrogez.
Qu’est-ce que je veux vous dire ? Qu’est-ce que je peux vous apporter d’intéressant, avec ce témoignage ? C’est dans la dynamique de répondre à cette question que je me mets à écrire. J’espère apporter quelque chose.

J’ai vingt et un an, bientôt vingt-deux. Je viens de me faire tatouer un crâne de lion sur le biceps, et il y a une semaine, c’était la tondeuse qui venait glisser sur mes tempes, le pariétal et l’occiput. En cet instant présent, je me trouve jolie. Et je tiens à l’écrire ici, pour vous le partager.
Comme une confirmation, dans une appréciation particulière, je me suis rappelé, alors que les mèches se faisaient couper, que je suis ce genre de personne qui aime vraiment être bien coiffée.
Les yeux rivés sur le miroir, le menton vaguement relevé en cette expression un peu hautaine, j’ai contemplé la coiffeuse qui, en silence, m’a permis de retrouver ce que je considère comme « un style propre ». Les repousses, avouons-le nous, sont sérieusement les passages les plus singulièrement insupportables d’une coupe de cheveux. J’ai échoué à mon propre défi de « Voyons-voir jusqu’où je peux me les laisser pousser ». Mais c’est une défaite qui m’a enrichie, car dès l’instant où la tondeuse s’est mise à vibrer, j’ai compris que jamais, jamais je ne pourrais avoir de nouveau les cheveux longs. J’ai besoin de ces millimètres entretenus, lesquels ceignent le tour de mon crâne, comme certaines le font avec des tresses. J’aime le fait de n’avoir désormais à me coiffer qu’avec de la cire, si besoin, mais surtout qu’avec une main. J’aime le fait d’avoir retrouvé une liberté particulière dans mes déplacements, dans mes mouvements. Je m’étais pourtant mis en tête que j’étais trop grosse, pas assez jolie, trop masculine, avec ces cheveux courts. Et dans une attente passive, j’ai laissé les centimètres reprendre du terrain, aussi bien sur mon crâne que sur mon humeur générale. C’était une erreur, et je sais que je ne suis pas la seule à me laisser piéger par les attentes d’une société patriarcale. Nous avons le droit de nous trouver jolie avec le crâne rasé.

Ophélie revient - Un nouveau Quartier Libre

Je ne voudrais que trop conseiller aux filles qui ont les cheveux courts de ne pas regretter. Vous êtes belles, vous êtes particulières. Regardez autour de vous, dans le tram, dans la rue : peu de filles, peu de femmes ont les cheveux courts. Et si elles les ont, alors on les remarque. Elles sont comme des lumières un peu spécifiques, le genre qui accroche les yeux, et qui fait revenir au moins une deuxième fois le regard sur elles. Elles sont jolies, parce qu’elles se démarquent. Elles prennent soin d’elles, dans un mélange idéal de praticité et d’esthétique. Je ne veux plus avoir à croire que les cheveux courts sont masculins, ou attribués directement à une orientation sexuelle. Naturellement, il est aisé de considérer « lesbienne » lorsqu’on voit certains styles. Mais soyons honnête : il y a des coupes courtes qui n’ont rien à voir avec ce cliché lesbien. En tant qu’individu pansexuelle, je ne peux que trop encourager la cause LGBT, bien entendu. Mais combien de fois ais-je été frustrée d’entendre des gens me dire, ou dire à propos de moi, entre mes 17 ans et maintenant, que « ça fait gouine », les cheveux courts. Combien de fois ai-je eu à considérer que non, bordel, ce n’était pas parce que j’avais les cheveux courts que j’étais moche, ou pas féminine. Pourtant, petit à petit, et simplement de manière personnelle, vicieuse, je me suis laissée entraîner dans une perspective de compréhension de ce discours. Pour mes problèmes de poids, d’estime de moi, pour le machisme quotidien, pour les commentaires fréquents, j’ai laissé mes cheveux repousser.

Et c’est tuant. Parce qu’on est sur le rebord de ce fil, en équilibre avec soi-même. Laisser pousser, ou tout couper, et regretter ? L’amertume est un goût régulier, qui apparaît dès que l’on se regarde dans le reflet. On se sent prisonnière, entre deux eaux contraires, et on ne parvient pas à opter. Parce qu’on veut plaire au regard de l’autre, un autre qui n’est même pas vraiment sincère avec nous, et on le sait. Des tresses longues et soyeuses, ou des tempes rasées ? Le cliché romanesque de la jolie fille, ou bien le revêtement de la warrior quotidienne ? On ne parvient pas à choisir, et ça mine le moral.

Et puis, j’ai eu cette discussion, il y a quinze jours, avec mon amie. Celle avec un grand A, au moins mental. Celle que j’ai dans le coeur et dans le sang, et qui est capable de me retourner les viscères avec ses mots. Elle m’a fait la remarque, ce jour-là, en plaisantant, que je devrais me recouper les cheveux. Parce que « short, is the best. ». Elle ne me le cache jamais : elle aime tirer sur mes mèches trop courtes. Trois heures plus tard, j’étais chez le coiffeur.

Toutefois, cette fois-ci, j’y suis allé avec un objectif particulier, précis. Je voulais un style, ce genre qui me permet de me différencier dans une foule de crâne poilus. J’ai imprimé une image de Google, je l’ai montré à la coiffeuse, et elle a hoché la tête. « Très court, donc ? » J’ai acquiescé. Je trace ma combativité dans ces millimètres bruns.

Il me paraît important de rappeler que pour être heureux, il faut être bien avec son corps. Cela commence peut-être avec une coupe de cheveux, notamment si vous avez ce rapport aussi psychologique que moi avec les cheveux. Que l’on soit cis, trans, binaire ou non, il faut savoir apprécier être une personne fabuleuse, et nos cheveux sont un pinceau dans le tableau que l’on fait de notre vie quotidienne. J’aime m’entretenir, et j’aime considérer que des gens peuvent se sentir plus heureux s’ils apprécient leurs têtes. Je m’inquiète, en tant que jeune adulte, de considérer que certaines de mes camarades de promo sont angoissées dans leur féminité, et ont peur de couper leurs cheveux, même si « elles aimeraient bien », parce que cela ferait défaut à leur genre. Je trouve cela dommage qu’une fille avec un visage magnifique puisse se cacher derrière une longueur qu’elle n’apprécie pas. C’est un binarisme violent, qui n’est que trop exploité avec la montée au pouvoir d’un certain mec orange qui lui, aurait bien besoin d’une bonne coupe de cheveux. Je voudrais considérer que d’ici quelques années, une femme avec des cheveux courts ne se fera pas traiter de gouine, qu’elle ait une amie ou pas. Ce sont des cheveux. Cela ne nous définit pas dans notre orientation ; simplement dans la classe et le style qu’on a.

 

Ophélie B.

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Quartier Libre: Jo Jackson "A Regular Badass"

20 Décembre 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Quartier Libre

Quartier Libre: Jo Jackson "A Regular Badass"

Comment, quoi, qu'est-ce que vous dites? Vous ne connaissez pas Jo, Jo Jackson, cette femme extraordinairement "badass", inventive, attractive, intelligente, cultivée, sportive, polyglotte et terriblement drôle?

Alors pour vous, Jo se raconte un peu, à l'occasion de son dernier passage chez le coiffeur...

Si ce n'est pas Salomé qui me coupe les cheveux, c'est personne. Avec le temps j'ai acquis un bon sens des coiffeurs. Dès que je trouve un bon, ça y est - c'est pour toujours, ou presque. J'ai tendance à cibler des coiffeurs si doués qu'ils sont détournés par des promesses de vies meilleures que ce soit à Berlin ou à Las Vegas. Bref, ils partent tous au bout d'un moment. 
 
Le danger c'est de se faire coiffer par quelqu'un qui a l'habitude des coupes courtes de grand-mère. Quand j'ai quittée le Zimbabwe et j'ai perdu mon coiffeur Chris, j'ai connue une horrible période de coupes de femme de 50 ans, bien que j'en avais que 14. Une fois que j'ai déménagé depuis la campagne jusqu'a Bordeaux, j'ai trouvé un salon de coiffure très branché. Le truc c'est que, j'entrais dans ma période de dénis de sexualité.
 
Depuis toute petite j'ai toujours eu les cheveux courts. D'ailleurs je vais publier un peu de mes écrits sur mes souvenirs d'enfance sur Koeksisters dont un poste sur le jour où je me suis rasé les cheveux à 9 ans avec l'accord de mes parents. J'ai toujours su que je n'étais pas une fi-fille et mes cheveux étais un moyen de le communiquer.
 
Lorsque j'ai commencé le lycée à Bordeaux, c'est alors que je me suis rendue compte que j'étais attirée par les filles. Ça ne me dérangeais pas plus que ça, du moment que je n'étais pas une lesbienne stéréotypée - la Butch quoi.
 

Du coup je voulais absolument avoir les cheveux longs à cette période. Ça ne m'allait pas trop, mais quelque part je voulais prouver qu'une lesbienne pourrait être belle et féminine. Je partageais ces insécurités avec ma première copine avec qui j'ai vécu une histoire secrète pendant plus ou moins 3 de nos 8 ans d'amour.
 
Ce n'est qu'à l'université que j'ai renoué avec mes cheveux courts, au fur et à mesure que je devenais plus confiante dans ma sexualité et mon identité. Je suis un tomboy. Ca m'a pris un peu de temps de l'affirmer comme je le fais maintenant.
 
Sexualité et genre sont deux choses bien distinctes. Mes parents (ma mère en particulier) trouve ma sexualité facile à comprendre et à accepter, mais la façon dont j'exprime mon genre (une femme tomboy, un peu masculine et féminine à la fois) la trouble légèrement. Mais on peut en parler ouvertement. Elle veut tout simplement apprendre et comprendre.
 
C'est drôle, parce que ma mère me trouve très masculine, ma copine me trouve très féminine.
 
C'est dur parfois de savoir ce que je suis lorsque la vision que les autre ont de moi varie autant, et souvent leur visions ne correspondent pas a celle que j'ai de moi-même.
 
Salomé commence a trouver qu'il est temps que je change de coupe. Je suis en manque d'inspiration et c'est rassurant quand on a un "signature look". T'as des suggestions?

Pour en savoir plus:

Koeksisters son site web

Koeksisters sa chaine Youtube ( J'adore les Dubsmash )

Koeksisters son Instagram

Salome Dewet sa coiffeuse

 

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Grands espaces, un portrait de Cynthia

3 Août 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Quartier Libre, #Portrait

Grands espaces, un portrait de Cynthia
Grands espaces, un portrait de Cynthia

LFACC: C'est à la manière d'un Quartier Libre que Cynthia, voyageuse, aventurière et blogueuse, m'a livré quelques détails sur sa vie de femme aux cheveux courts au coeur de l'Afrique...

"Je ne sais pas trop par où commencer.. quartier libre sur moi ... et mes cheveux ! Plutôt improbable comme interview. Et je n'ai même une coupe extravagante ou une couleur improbable ! haha Alors je vais commencer par me présenter. Je suis une grande voyageuse, amoureuse des grands espaces. Je travaille dans le tourisme, je suis un peu serial-expat et j'habite en Afrique depuis maintenant 4 ans et hors de France depuis... longtemps. Je tiens un blog voyage dans lequel je raconte mes aventures. Dés que je le peux je prends la route, que ce soit juste pour un weekend, 2 semaines ou 3 mois. Voyager, découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles personnes est devenu un besoin vital. Mais je suis également une grande épicurienne, fan de grande tablées et de bons vins, de musique, de rencontres et de bijoux !

Grands espaces, un portrait de Cynthia

Je n'ai jamais vraiment été dans "la norme" en grandissant. Principalement à cause (ou grâce?) au fait que j'étais très grande et trés sportive. Quand j'étais plus jeune, j'avais les cheveux longs, je m'habillais comme les filles que je voyais dans la rue et j'essayais de me fondre le plus possible dans la masse pour faire oublier le fait que j'étais très grande et musclée. J'ai même fait du mannequinat pendant quelques années, parce que quelqu'un trouvait que je devait faire ça. Alors il fallait que j'ai les cheveux longs et que mon tour de taille ne dépasse pas X cm. C'est un monde qui aujourd’hui représente pas loin de tout ce que je déteste ! Comme quoi, pas facile quand on a pas la personnalité qui va avec le physique... et inversement. On perd pas mal de temps à se conformer puis à se chercher.

Puis un jour, le ras le bol à prit le dessus et j'ai décidé de quitter la France et de laisser libre court à ma personnalité ! C'est entre autre passé par une coupe radicale de mes cheveux !

J'ai donc les cheveux court depuis de nombreuses année, depuis que j'ai commencé ma vie de voyages et d'expatriations.

Grands espaces, un portrait de Cynthia

Je coupe mes cheveux soit en France quand je rentre, ou sinon dans le pays dans lequel je vis. Je n'ai pas peur d'aller dans des coiffeurs "locaux", c'est au contraire une expérience assez sympa,; où l'on peut parler et de rire avec d'autres femmes provenant d'autre pays, dans l'intimité du salon. Situation qui n'arriverait sinon pas souvent.

Quand je reste longtemps dans un endroit, je me renseigne et je cherche le meilleur coiffeur local. Je n'ai jamais été déçue. Quand je suis juste de passage dans une ville, c'est au petit bonheur la chance. Mais généralement, du moment que j'ai la nuque bien dégagée, je suis contente. Au pire si c'est la cata je laisse poussé de quelques centimètres et je fais rattraper tout ça vite fait bien fait. Je n'ai pas la phobie du coiffeur ou un coiffeur attitré, je suis assez relax là dessus. Du moment qu'on me passe un coup de tondeuse pour me dégager la nuque et les oreilles, tout va bien.

Grands espaces, un portrait de Cynthia

L'aspect pratique y est certes pour beaucoup. J’habite en Afrique et il arrive souvent que l'on ai plus d'eau chaude, ou plus d'eau tout court. Les pannes d’électricité, la poussière, la moiteur... bref l'enfer pour les cheveux longs ! Je voyage aussi beaucoup et bien souvent dans des pays peu développé avec un minimum de confort, donc la aussi c'est pour l'aspect pratique. Puis franchement, se faire un shampoing en 30 secondes chrono, dans la douche, le lavabo ou bien juste avec un sceau d'eau.. .c'est la libération !

Mais les cheveux courts pour moi, c'est avant tout un état d'esprit. Depuis que j'ai les cheveux, je me trouve plus forte, plus féminine, plus indépendante tout en étant plus sexy ! Oui rien que ça. Haha.
C'est un peu l’affranchissement de tout les stéréotypes qu'on à depuis l'enfance (Genre princesse Raiponce ou Esméralda.. Il y a eu à la rigueur Mulan, mais elle a coupé ses cheveux pour se grimer et passer pour un homme. Super références que l'on inculque à nos enfants.)

Les cheveux courts ça colle avec mon caractère intrépide et impulsif. Je ne me vois pas du tout me laisser repousser les cheveux. Beaucoup de personnes me disent "oh ça te va bien les cheveux courts. Moi je n'oserai jamais, ça ne m'irait pas". Alors je leur répond gentiment, qu'il faut essayer pour savoir. Ce que je ne dis pas (mais que je pense très fort) c'est que ce n'est pas juste de l’esthétique. Loin de là. c'est avant tout un état d'esprit. Ma coupe courte fait partie de ma personnalité à 200% et les avoirs longs serait un peu comme prendre 30 kilos d'un coup ou bien que je me réveille un matin en faisant 1m60 .. ce serait juste pas possible ! haha

Puis c'est fou comme c'est addictif comme sensation de passer ses doigts le long d'une nuque dégagée ou bien tondue... et très sensuelle aussi... à bon entendeur ! haha
Je ne cherche pas du tout l’ambiguïté des genres ou à être androgyne en ayant les cheveux courts, au contraire je trouve qu'il n'y a rien de plus féminin qu'une femme à la nuque dégagée. Ce que j'aime par dessus tout dans les cheveux courts, c'est qu'on ne peut pas tricher, on ne peut pas se cacher derrière une mèche. En découvrant sa nuque aux yeux de tous, on s'expose énormément, on se montre tel que l'on est, sans artifice."

LFACC: Est ce que l’idée t’amuserait, ne serait-ce que pour un article ( j’ai une rubrique « all over the world » à présent et des amies en voyage, en profitent pour aller se faire couper les cheveux sur place et racontent ( j’ai déjà Los Angeles, Montréal et Beijing )

Cyn: "Oui avec plaisir ! Je peux faire quelques photos la prochaine fois que j'y vais."

LFACC: Est ce que les pays que tu connais bien ont cette « culture » de la féminité exprimée à travers les cheveux ( en gros, les cheveux longs font la féminité )?

Cyn: "Je connais surtout l’Afrique et ici la plupart des femmes ont les cheveux rasé ou alors des tissages. Mais je pense pouvoir dire qu'en Afrique, non, les cheveux ne font pas la féminité d'une femme !

Pour finir, un grand merci pour ce blog, qui rentre dans l’intimé de "ces femmes aux cheveux courts" avec pudeur, sensualité et justesse."

Grands espaces, un portrait de Cynthia

Et pour rêver un peu plus...

sa page FB https://www.facebook.com/Heybluebird-Blog-voyage-lifestyle-1617947058436284/

son Instagram https://www.instagram.com/cyn_dx/

et son blog ( à voir absolument ) http://heybluebird.com

Photos: Cynthia

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Quartier Libre: Loki

31 Juillet 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Quartier Libre

Quartier Libre: Loki

Un Quartier Libre original, avec une belle androgyne qui n'a pas peur de dire qu'elle préfèrerai peut être les cheveux longs, si les avoir courts ne lui procurait pas autant d'avantages...

I am androgynous lifestyle blogger, model, revolutionary and propagandist of non-binary society, vegetarian and animal rights supporter, slasher, fujoshi, hedonist, admirer of electronic music, technology, fashion, cinema, Asian/British/American culture, futurism, psychology, education.

Je suis blogueur de style de vie androgyne, modèle, révolutionnaire et militant d'une société non-binaire, végétarien et supporter des droits des animaux, fan de film d'horreur, fujoshi, hédoniste, amateur de musique électronique, technologie, mode, cinéma, culture anglo-américaine, futurisme, psychologie, éducation...

Quartier Libre: Loki

The society I want to build is liberated from gender, religion, traditional family values, slaughter of animals, overconsumption and uncontrolled reproduction. It provides development of intellect and environment regeneration in ideals of mutual care and responsibility. Right now I wear short hair but I'd prefer long if it would be more simple to care for it. I don't think that hair length affects person's lifestyle or defines gender in any way. Though I discovered that a short cut makes my survival in patriarchal society much easier.

La société que je veux bâtir est débarrassée de genre, de religion, des valeurs des familles traditionnelles, de massacre des animaux, de surconsommation et de reproduction incontrôlée. Cela nécessite le développement d'une régénération de mentalité et d'environnement dans des idéaux de responsabilité et de mutuelle attention. A présent je porte les cheveux courts, mais je les préfèrerai longs si cela était plus simple d'entretien. Je ne pense pas que la longueur des cheveux ait une influence sur le mode de vie des personnes ou définisse un genre d'une manière ou d'une autre. Même si j'ai découvert que les cheveux courts facilitent ma survie dans cette société patriarcale

Quartier Libre: Loki
Quartier Libre: Loki

Random people stop hitting on me, I'm taken more seriously and correctly. And this kind of haircut suit to any outfit I have. Well, besides, all the characters I correspond with these days have short hair, so I'm kinda lucky. Long hair can add some aristocracy, fantasy, mystic to your appearance. Hairstyle is just an accessory in creating your unique image. Some people are more comfortable with long hair which can be bonded into a ponytail and left alone, others love short cuts, available to style in various manners. It's just various lengths of hair. Long hair is not a synonym of masculinity or feminity, it doesn't make you a woman or a man.

Les gens de hasard ne m'importunent plus, je suis davantage prise au sérieux et mieux traitée. En plus ce genre de coupe de cheveux colle à la plupart de mes tenues. Et puis, tous les personnages avec qui je correspond ces jours ci ont les cheveux courts, alors je suis assez chanceux. Les cheveux longs peuvent ajouter une certaine aristocratie, fantaisie, mysticisme à votre apparence. La coiffure est juste un accessoire pour vous faire une image unique. Certaines personnes se sentent mieux avec les cheveux longs qui peuvent être attachés en queue de cheval et laissés ainsi, d'autres adorent les coupes courtes qui peuvent être stylisées de manières variées. C'est juste une histoire de longueurs différentes. Les cheveux longs ne sont pas synonymes de virilité ou de féminité, cela ne fait pas de vous un homme ou une femme.

Quartier Libre: Loki

Since masculinity and feminity are far-fetched and compulsory concepts, everything connected to them is false. One and only definition of feminity is motherhood, and the definition of masculinity is fatherhood, that's all. Everything unrelated to giving birth has nothing to do with "male" or "female" definitions. The only hair that can make you more masculine is a beard. Majority of hairstyles is available to any gender. Your best hairstyle choice fully depends on your personal style and looks.

Depuis que masculinité et féminité sont des concepts obligatoires et farfelus, tout ce qui est lié à ça est faux. La seule et unique définition de la féminité c'est la maternité, et la définition de la masculinité c'est la paternité, c'est tout. Tout ce qui est en dehors du fait de donner naissance n'a rien à voir avec une définition de mâle ou femelle. Les seuls cheveux qui peuvent vous rendre plus masculin, c'est la barbe. La plupart des coiffures vont à n'importe quel genre. Votre meilleur choix de coiffure dépend uniquement de votre style et de votre allure.

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Quartier Libre: Marie

25 Mai 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Quartier Libre

Photo: Jake Fisher

Photo: Jake Fisher

Marie est arrivée dans mon esprit après qu'Oriane ( Le Shape c'est Oriane ) m'en ait parlé, avec passion. Premier contact, premier échange... le courant passe. Fort. Alors naturellement, je me suis dit qu'elle seule pourrait vraiment parler d'elle, légitimement.

Quartier Libre: Marie

"Quand tu m’as dit que j’avais quartier-libre pour parler de moi, je me suis vraiment demandé comment j’allais orienter ça pour que ça ait du sens. Puis quand tu as ajouté que ce serait bien que je parle de mes cheveux, je suis restée plus perplexe encore. Mes cheveux sont juste des cheveux courts, même pas teints ni décolorés, pas vraiment rock’n’roll. Mais ça m’a trotté dans la tête toute la journée qui a suivi. Là où je n’avais vu jusque là dans ma coupe de cheveux que le fait que je les aime courts, j’ai réalisé que cette particularité avait eu son importance dans ma vie.

J’ai réalisé l’impact que pouvait avoir une coupe de cheveux pour la 1ere fois lorsque j’avais 9 ans. Ma mère a fait un jour l’erreur de me laisser aller toute seule chez le coiffeur parce qu’elle ne pouvait pas m’y emmener. J’ai insisté auprès du coiffeur et suis rentrée les cheveux coupés très court. J’étais vraiment ravie, cette coupe me correspondait parfaitement, et je suis rentrée très fière de moi! Ma mère s’est décomposée en me voyant, et je ne comprenais pas où était le problème. Ma prise de conscience s’est faite quelques jours plus tard. Je suis allée à mon cours d’arts martiaux, et personne ne m’a reconnue, vraiment personne, même ceux avec qui je pratiquais depuis plusieurs années. Puis en cours d’anglais, même situation. Je ne comprenais pas du tout, j’étais exactement la même, en mieux! A partir de ce moment-là j’ai senti que mon apparence pouvait me poser problème. Mais j’ai gardé les cheveux courts, parce qu’ils me correspondaient et que je ne me voyais pas autrement.

Arrivée en 6ème, au collège les gens me regardaient et se demandaient si j’étais une fille ou un garçon, et je me demandais pourquoi ils se posaient cette question, moi j’étais juste une fille aux cheveux courts! J’étais sportive et grande, j’avais les cheveux courts mais je ne voulais pas être un garçon, les gens se posaient des questions que je ne me posais pas.

Partout où j’allais c’était la même chose, la vendeuse de chaussures disant à ma mère « il a les pieds fins », des « jeune homme » à tout va, une copine de classe me disant que sa soeur trouvait que j’étais le mec le plus mignon de la classe. C’était très perturbant. Les gens ne voyaient pas. Je n’entrais pas dans les cases, j’avais du mal à être moi-même quand les gens me prenaient pour quelqu’un d’autre. J’en suis venue à jouer le jeu des autres pour être tranquille. Les gens avaient l’air de penser que j’étais un garçon, si je voulais être acceptée et avoir la paix il fallait que j’en sois un. Je me suis mise à jouer au foot avec des garçons en disant que je m’appelais Nicolas, et je passais les meilleures journées de la terre. Ca a créé au début de mon adolescence de vrais troubles du genre en moi. L’impression que pour être acceptée dans ce monde il fallait que j’accepte d’être un garçon, si c’était ce que les gens attendaient de moi. Mais ça me rendait très malheureuse.

Puis, autour de 14 ou 15 ans j’ai laissé mes cheveux repousser parce que j’en pouvais plus et je suis redevenue « une fille ». Toujours sportive et grande, pas féminine, mais on ne me prenait plus pour un garçon.

Je suis restée quelques années comme ça, avec des queues de cheval tirées, et l’envie de ne pas me faire remarquer.

Quartier Libre: Marie

A 18 ans, j’ai commencé à trainer dans le milieu gay à Paris, et immédiatement recoupé mes cheveux. J’avais découvert un monde qui acceptait mon apparence, un soulagement immense en moi. A cette même époque j’ai quitté la fac pour travailler dans des bars gay. Puisque je ne trouvais pas ma place du tout dans le circuit normal, il fallait que je vive dans un circuit parallèle. Le monde de la nuit était tout trouvé. La nuit, personne ne regardait les autres, et il y avait toujours plus bizarre que soi-même. J’ai vécu plus de 10 ans dans ce monde-là. Mes cheveux courts n’étaient plus un problème. Je suis passée par toutes les phases, de la coupe Tony&Guy, au mulet (oui!), aux cheveux quasiment rasés, aux décolorations, à la coupe homemade pendant des années.

Photo: Jake Fisher

Photo: Jake Fisher

Puis j’ai quitté le monde de la nuit et suis partie habiter seule à la campagne, et j'ai monté mon entreprise de fabrication artisanale de longboards en bois. Mes cheveux sont restés courts mais, vivant seule et loin de tout, je ne cherchais plus à leur donner d’effets. J’étais beaucoup dehors, ils blondissaient l’été et se ternissaient l’hiver. Ca n’avait plus beaucoup d’importance. Avec le travail du bois, mes cheveux étaient sous des casquettes, des bonnets, ou recouverts de poussière. Quand on fait un travail manuel et salissant on trouve une bonne excuse aux cheveux courts et à leur manque d’entretien.

Quartier Libre: Marie
Quartier Libre: Marie

En Californie, où je vis maintenant, les cheveux courts ne sont vraiment pas un problème, on y voit toutes les excentricités. Les femmes peuvent avoir les cheveux bleus et bosser avec des enfants ou dans une banque, il y a quelque chose de très décomplexant et libérateur. Je me fais coiffer chez le barbier, ils ont l’habitude de couper les cheveux des filles. Quelle que soit mon apparence, que j’aie les cheveux très courts ou pas, personne ne se demande si je suis une fille ou un garçons, les gens me complimentent sur mes cheveux et j’aime bien ça.

Quartier Libre: Marie

Marie a créé sa propre marque de longboards que vous pouvez retrouver

sur FB State of Grace Workshop

et sur le Net http://www.stateofgraceworkshop.com

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Quartier Libre: Lucile

19 Mars 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Quartier Libre

Quartier Libre: Lucile

« «- Alors, tu vas vraiment faire ça ? « Evoquer tes souvenirs d’enfance »… Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas. Mais reconnais que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux « évoquer tes souvenirs »… Il n’y a pas à tortiller, c’est bien ça. »

C’est ainsi que Nathalie Sarraute entame son roman Enfance et l’enfance est précisément le point d’ancrage de l’histoire de mes cheveux courts. Non parce que je les arborais tondus enfant, bien au contraire. Mais parce que c’est à partir de cette période que s’est construit le désir de déconstruction du genre qu’on m’assignait alors. Comme bon nombre de petits êtres, j’étais le fruit de l’amour d’une union hétéroparentale. Petite fille modèle d’une mère qui faisait de moi la Camille ou autre Madeleine de Fleurville des livres de la Comtesse de Ségur qui peuplaient ma bibliothèque. Avec mon père, au contraire, l’enfant rangeait ses robes à volants et les petits nœuds fleuris de ses longs cheveux pour enfiler une paire de vieux jean, des bottes défraichies et un intemporel chapeau de feutre pour aller courir les bois.

Une dualité très vite marquée que traduira a posteriori ma coupe de cheveux alors synecdoque de mon identité.

L’être grandit et prend conscience des mécanismes qui font d’elle ce qu’elle est. Evoluer dans une société hétéropatriarcale régie par le principe de binarité homme/femme, masculin/ féminin et l’ordre sacro-saint sexe-genre-désir engendrent paradoxalement des foyers de résistance dont les cheveux courts ne représentent qu’une déclinaison.

Rapidement, un désir de rupture se fait sentir, l’envie de se construire contre (hors ?) cette image que ma famille et la société projettent en moi devient de plus en plus pressante. Mon identité entre en questionnement et s’accompagne d’un processus de déconstruction en vue d’en extraire l’essence, ces pièces dépossédées de tout diktat que je réutiliserai dans ma future composition. Qui suis-je, qui se cache au fond de moi ? Dès lors, je comprends que je suis/ est un sujet à l’aube d’un important travail, le work-in-progress peut commencer.

C’est finalement à mes vingt et un ans que je fais mon entrée au monde, la nuque découverte et le visage dégagé. C’est également l’âge à partir duquel je m’engage sur la scène militante. Mon corps en voie de réappropriation se découvre être une véritable arme politique, un moyen de lutte contre les stéréotypes de genre doublé d’un outil très efficace capable de renverser les codes et de créer dans une autre zone une prise de position affranchie de tout clivage.

Derrière mes cheveux courts se cache un plaisir évident, un goût tout particulier pour le travestissement corroboré par le port de costumes et de nœuds papillon, par exemple. M’appeler Lucile et avoir les cheveux courts devient un acte de subversion et la prise de conscience que mon corps est politique.

Quartier Libre: Lucile

Somme toute, les années passent et la tondeuse devient l’allié indispensable à cette nuque que j’aime impeccablement taillée. J’imagine que d’un point de vue esthétique, au-delà du charisme que peut être en mesure de révéler une coupe très courte, s’instaure un certain engouement, une addiction. Surprenant au début, mais rapidement, on ne peut déjà plus s’en passer. Comme la première gorgée de bière, le premier coup de tondeuse…

Finalement, se définit une nouvelle zone -queer- qui « ne consiste pas à établir le féminin via une voie de différenciation ou d’exclusion du masculin, ce qui consoliderait la hiérarchie et les relations binaires à travers une inversion des valeurs dans lesquelles les femmes représentent le champ des valeurs positives. Face à une stratégie qui renforce l’identité des femmes et via un procédé exclusif de différentiation, [nous autres, femmes aux cheveux courts] en propos[ons] une autre, de réappropriation et de reformulation subversives des « valeurs » qui au début semblaient correspondre au champ masculin ».

Or, porter les cheveux courts alimentent l’archétype et le cliché lesbien ; là est le paradoxe des pratiques subversives lesquelles, comme le rappelle Judith Butler dans Trouble dans le genre, « courent toujours le risque de devenir des clichés qui assoupissent à force d’être répétées, et surtout, en étant répétées dans une culture dans laquelle tout est considéré comme marchandise, et dans laquelle « subversion » a une valeur marchande ».

Déstabilisant paradoxe qu’est finalement celui d’encenser la différence pour finir par converger vers un groupe homogène (tout du moins en apparence), celui des femmes aux cheveux courts…


Texte & photos: Lucile Dampierre

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