Quartier Libre - Gaëlle
" Je ne sais pas trop par où commencé, je n'ai jamais rien rédigé sur moi pour quoi que ce soit publié quelque part, en général, je n'aime pas ça. Mais pour une fois, je vais céder étant donné que j'ai pu pas mal conversé avec notre passionné des femmes aux cheveux courts, alors je me suis dit, pourquoi pas.. Je m'appelle Gaëlle, je viens de Belgique et j'ai 21 ans. J'ai toujours été un garçon manqué, depuis toute petite, j'ai grandi entouré de garçon. Je n'ai jamais aimé les robes ni les jupes. J'ai toujours joué au foot, à la guerre avec les garçons dans la cour de recréation. J'ai toujours préféré le côté masculin au féminin. C'est à mes 17 ans que j'ai décidé de couper mes cheveux tout court, jusque là, je les avais toujours eu long. Mais ma coupe ne me plaisait pas particulièrement.
C'est la veille de partir pour un voyage d'un mois en Amérique que j'ai décidé de marquer le coup, un grand changement. Comme un nouveau départ, une nouvelle Gaëlle. Depuis que j'ai coupé mes cheveux, je me suis sentie tout de suite beaucoup mieux, avec moi même. Je peux le dire, et mon entourage aussi, ca me va bien mieux les cheveux court, disons que c'est mon style, avec les cheveux longs, je me sentais moche et c'était le cas. Au delà de se sentir belle ou moche, le fait d'avoir les cheveux court peut faire se sentir bien dans sa peau. Avec les cheveux court, je me suis tout de suite sentie plus à l'aise, plus moi même et j'assumais parfaitement ma nouvelle coupe. On ne peut pas dire que je me suis sentie plus garçon, ce n'était pas le but. Je ne voudrais pour rien au monde être un garçon, ni avoir de sexe masculin entre les jambes, je n'aime pas ça, ça n'aurait aucun sens. C'est une fierté pour moi d'être une fille avec ce côté masculin. Ça a ses avantages comme ses inconvénients. 90% du temps, partout où je vais, on m'appelle jeune homme. Du à mon genre, à mon style, ma façon de me tenir et plus particulièrement à ma coupe. Je n'ai pas de problème avec ça, à partir du moment où on s'habille comme tel, j'estime qu'on doit pouvoir accepter le fait qu'on nous prenne pour un garçon. Ce qui me dérange plus, c'est lorsque que ces gens se rendent compte de leur erreur, ils deviennent alors mal à l'aise. A partir de là, moi même je suis mal à l'aise. Paradoxalement, lorsque je me rend dans des toilettes publiques, chez les filles, on me regarde souvent en me disant que les hommes c'est de l'autre côté. A ce genre de personne, je leur répond fermement que je suis une fille. Ca a ses avantages, d'être considéré comme une fille et un garçon. Dorénavant, lorsque la queue des toilettes est trop longue, je vais dans celles des garçons, ça va plus vite et en soit, je passe crème dans ces cas là, je me fais même moins dévisager que lorsque je vais chez les filles..
Depuis mes 17 ans, j'ai les cheveux court. Plus j'allais chez le coiffeur, plus j'étais tentée de les faire de plus en plus court. Depuis 3 ans maintenant, j'ai rasé mes cheveux pour la première fois. Je n'avais jamais osé auparavant les raser bien que je sois tentée, simplement parce que ma mère a horreur de ça. Je fais partie de ces personnes qui respectent leur mère, pour ma part, mon vécu fait que je dois tout à ma mère. Elle a toujours accepté mon style mais elle déteste les tatouages, piercing, cheveux rasés. Quand je suis revenue pour la première fois avec les cheveux rasés, elle ma dit que c'était horrible, que j'avais l'air d'une racaille, que je faisais crapuleuse. J'ai démarré en n'osant pas trop, j'ai commencé en rasant par 14mm. Me voilà 2 ans plus tard avec du 4mm. Le problème avec les cheveux court, c'est qu'on les veut de plus en plus court. Pour ma part, une fois qu'il ont un peu trop repoussé, ça me démange d'aller les recouper. Le plus intéressant derrière ces coupes de cheveux, ce n'est pas au final de se sentir garçon ou fille, mais de se sentir soi même. Aller savoir, ce qui se cache derrière cette coupe, quelle histoire a forgé telle ou telle personne à se couper les cheveux ou avoir un style quelconque. On ne choisit pas un style pour se donner un genre, mais pour être soi même. La question n'est donc pas " pourquoi avoir fait ça " mais plutôt " Qu'avez vous vécu, qu'avez vous traversé, pour en être arrivé à cette apparence là ?" Et probablement vous ne le saurez jamais, c'est un mystère, tout comme ce qu'elles dégagent.
Texte et photos: Gaëlle Lebek