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Les Affranchies

Grain de folie

28 Novembre 2021 , Rédigé par jeaneg

Photo: Carole Bls

Photo: Carole Bls

Depuis le temps que tu y penses, hein? Cette folle idée qui revient presque régulièrement, aussi fréquemment que tes rendez vous chez le coiffeur. A chaque fois que tu oses un peu plus, à chaque fois que, pour te satisfaire, ta coiffeuse complice passe une tondeuse de précision sur ta nuque frileuse que tu as hâte de caresser. Et ce sentiment d'invincibilité qui t'encourage en plus... Seule devant ton miroir cette fois, tu t'ébouriffes, passes et repasses tes mains aux doigts largement écartés à travers tes cheveux courts, de plus en plus courts. Tes ongles griffent le cuir chevelu, le sommet de ton crâne, cette peau sensible et électrisent tout ton corps d'un frisson qui dégringole le long de ton épine dorsale...

Comme tu aimes ça, te faire peur, un peu, te dire que tu vas le faire, un jour, te raser la tête, complètement, comme ta nuque qui picote la pulpe de tes doigts... Mais pas encore, pas encore, parce que malgré tout ça te fait peur. Le regard des autres, la crainte de ta propre image. C'est un peu comme se mettre nu devant les gens. Mais y a-t-il jamais un bon moment pour faire ça? Tu imagines à quel point ton cœur va battre fort, ohlala oui! Puis tu vas sourire, même rire de ce nœud dans ton estomac qui petit à petit va se dénouer, tu vas frissonner en passant ta main sur ta tête cette fois tondue pour de bon et finalement te trouver belle, toujours et extrêmement libre et ce sera comme cette cigarette que l'on savoure, apaisé, après avoir fait l'amour.

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Iel bordel!

22 Novembre 2021 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Avi

Avi

Ah ça oui, ça énerve! Dans ce vieux monde un peu sclérosé, on a du mal a admettre les nouveautés et les changements. Ça chagrine ma concierge d'être confrontée à tant de bouleversement. Mais je la comprends un peu malgré tout. Cette pauvre femme a été toute sa vie confrontée à la grammaire et à l'orthographe sans plus trop savoir à quel saint se vouer, elle qui encore aujourd'hui va " au coiffeur" ou emprunte volontiers les vieux magazines quand elle va "au dentiste" ou était y a pas si longtemps au mariage "à sa cousine"...

Alors vous comprenez, un nouveau pronom. Pourtant si on peut encore trouver discutable quelques nouveautés qui cherchent à inclure tout le monde dans nos rédactions, cette contraction de il et de elle pour désigner avec justesse une personne qui justement n'est ni il ni elle, on peut par contre trouver ça judicieux. En tout cas je trouve ça bien pratique, tout comme celleux, agréable raccourci pour ne pas avoir à écrire "celles et ceux".

Et puis surtout, c'est le pronom qui manquait pour affubler ces merveilleux androgynes qui sont toujours à mes yeux ce métissage parfait de masculin et de féminin, équilibre idéal de genre. Le problème c'est que l'humain moyen persiste à confondre sexe et genre, empêtré qu'il est encore dans "le masculin qui l'emporte", les pyjamas bleus et les camions de pompiers quand on lui parle de garçon. Pourtant j'en connais qui ont un corps parfait, avec un sexe de fille et de petits pectoraux en guise de sein, qui ont les joues imberbes et coupent leurs cheveux bien courts, aiment jouer au foot et courir la forêt avec leur chien, trouvent les robes bien jolies... sur une jolie fille et voudraient qu'on arrête de les appeler "mademoiselle". Alors oui, ielles méritent bien qu'on fasse un petit effort de langage pour respecter celleux qui malgré l'harmonie incarnée, restent tiraillé.e.s entre sexe et genre.

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La Légende

18 Novembre 2021 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Divers & variés

Gio Luciaa

Gio Luciaa

 

C'est la mythologie grecque qui nous raconte la légende. Celle d'êtres monstrueux, difformes, ayant à eux seuls tous les caractères de l'homme et de la femme, avec deux visages quatre bras, quatre jambes et deux appareils génitaux ce qui leur permettait de se reproduire sans sexualité... Autant d'originalités les conduisit immanquablement à se croire l'égal des dieux. Cet orgueil déplut à Zeus qui dans sa colère les coupa en deux, séparant à jamais le masculin du féminin.

Il y a cependant aujourd'hui et depuis longtemps, des êtres humains, ayant sans doute échappés au courroux divin, qui ont hérité de cette mythologie, produisant en un même corps l'équilibre parfait du masculin et du féminin, si parfait que tous les autres ont du mal à distinguer l'un de l'autre en eux. Ils ont perdu leur monstruosité, allient force et finesse, grâce et harmonie et se dénuant de tout artifice sexuel deviennent désirables aussi bien pour les hommes que pour les femmes...

C'est cet idéal dont il faut faire l'apologie, admirer et mettre en valeur. Là où certain.e.s ne ressentent que malaise il faut qu'iels trouvent une chance inouïe d'être à la fois l'un et l'une en cultivant le meilleur de chacun.e


 

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