Frida sait des choses...
Laora m'avait amusé en me révélant le frisson, que je croyais sincère, qu'elle pouvait éprouver en caressant ses cheveux fraîchement tondus. Néanmoins j'étais toujours circonspect vis à vis de ceux, ou celles, qui disaient ressentir les mêmes troubles que moi à propos des cheveux courts.
A la première occasion, je m'en ouvrais à la blonde de Bavière.
Ma Psy " - Et du ne la grois bas? Du as dort vikures doi.
Moi - Quoi? Tu sais des choses que j'ignore?
Ma Psy - Za ze bourrait....
Moi - Ah non! Aller, ne fais pas ta thérapeute pointilleuse, pas avec moi...
Ma Psy - Was? bouindilleuze?
Moi - Aller, racontes!
Ma Psy - Eh pien vikures doi ke lorzk'elle édait bedide, nodre amie édait oplichée bar zes barents d'afoir les jefeux kourts..
Moi - ...Pas possible...
Ma Psy - Ya! et z'est même zon bère qui lui koubait les jefeux, drès kourt, comme ein karzon...
Moi -... Nooooooon...
Ma Psy - Ziii! Et zela la vaisait peaukoup bleurer, elle ze zendait humiliée.
Moi - Mais pourquoi ne m'a-t-elle jamais parlé de cela?
Ma Psy - Zimblement barze ke, komme doi, elle rezent zela komme ein pizarerie et kelle jerche auzzi les klés bour komprentre?
Moi - Bon sang Frida! Tu veux dire que Laora est comme moi? C'est pas possible?...
...Euuuuh, tu nous ferais pas un prix de groupe?
Renaissance
Quelqu'un dira qu'il ne fallait pas, une pleurnichera, un autre crachera un peu de haine, ce poison que les foules savent distiller, sans savoir, juste par peur. Les têtes vont se retourner, les regards fouiller sans comprendre. Elle est si jolie...Malade? Non. Marginale? Pas davantage. Homosexuelle? Quel cliché... Alors quoi?
Alors juste l'envie d'être soi même, de s'affranchir des fausses règles, de se révéler à ses propores yeux. Un break de quelques mois, hors des conventions, explorer une autre voie.
La sensation est inconnue, délicieuse autant que pourrait l'être une transgression. Physiquement le toucher est surprenant, et la silhouette change. Psychologiquement c'est encore plus étrange, surtout de découvrir le vrai visage des autres à la façon dont il vous regardent... Rien que pour ça... Et puis quoi? Quand on est jeune et belle, c'est un bien petit risque pour une grande découverte.
Photo: Jay Parkinson
Brunes et blondes
Je voudrais pas faire mon Télé7jours, mais je ne résiste pas à l'envie de tenter d'orienter votre curiosité vers ce document diffusé dimanche soir sur Arte à 22h15.
Le résumé:
"Au cinéma, la chevelure féminine est porteuse de fortes significations esthétiques, érotiques, sociales, historiques. Ce film raconte, de façon souple et sinueuse, rythmée et inattendue, les principales aventures de la chevelure au cinéma. Cette histoire, tout en rappelant quelques grandes scènes (Gilda rejetant sa lourde chevelure en avant, James Stewart dans «Sueurs froides», obligeant Judy, la brune vulgaire, à se teindre en blonde), emprunte les voies de six thèmes majeurs liés aux cheveux de femmes au cinéma. Car la chevelure n'est pas seulement un motif visuel, elle est aussi au coeur des scénarios du 7e art : la thématique des rivales, celle du changement d'identité, celle du fétichisme ou encore du sacrifice."
Dans le même esprit, je vous recommande le sujet de la cinémathèque de Paris
Un soir de pluie et de brouillard
Je ne sais pas pour quelle raison je suis entré dans ce bar. Peut être pour me reposer du froid et de ce crachin poisseux. Je me suis assis, encore engourdit et j'ai commandé un scotch. Quand j'ai levé la tête, elle était là... Je n'avais pas d'envie particuière. Après la première gorgée, mon regard s'est attardé sur sa blondeur. Elle soufflait doucement sur sa tasse et ses yeux clairs semblaient dans le vague. Elle avait l'air de n'attendre personne. Un peu à la dérobée, je l'ai observée. Ses cheveux étaient si courts que cela devait donner l'envie de les caresser, doucement, et d'ébouriffer cette petite mèche qui ourlait à peine son front...
J'ai replongé le nez dans mon pure malt, histoire de laisser les vapeurs d'alcool crâmer mes pensées. Et puis, je me suis rendu compte qu'elle me regardait, le visage impassible. J'ai levé mon verre et lui ai fait un clin d'oeil, complice de solitude, petite soeur paumée, un soir de pluie. Elle n'a pas sourit, ou alors à peine, sans que je le vois.
Sa tasse vide, elle s'est approché comme un félin dans un effluve de "Jicky". J'ai senti sa main tiède et ses doigts fins ont caressé ma nuque...
Je me suis retourné, et je n'ai vu que la porte du bar se refermer...
Photo: Merethe Hopland by Micheal Donovan
La vie c'est comme ça tout le temps , ou juste quand on est petit?
Androgyne vs travestie
N'allez pas croire, ce n'est pas un simple exercice de style. Même si parfois la frontière est filigranée. La différence est que tout le monde peut se travestire. l'androgynie est autre chose. Il ne suffit pas de mettre une cravate ou de se couper les cheveux comme un garçon. L'androgynie c'est comme la féminité, un état comportementale, une attitude, une manière d'être. Un "garçon manqué" qui se serait réconcilié avec sa féminité en quelque sorte, et dans le meilleur des cas, pour retrouver l'Être Idéal de la mythologie.
Freja Beha Ericsenn restera pour toujours une îcone androgyne, quelque soit sa coupe de cheveux ou les vêtement qu'elle porte.
Linda Evangelista par contre, même les cheveux très courts et le vêtement masculin ne pourra jamais atteindre à l'androgynie. C'est comme ça!
Kim Ann Foxman, comme beaucoup, joue de son androgynie et accentue le trait, costume et coupe au millimétre... J'adooooore!
Tu verras...
Tu me tournes le dos, comme pour mettre sous mon regard cette nuque que j'aime tant. Tu me tournes le dos mais cette fois je sens tes muscles tendus, je vois ta machoire serrée. Rien ne va plus, je t'en ai trop fait voir... Tu dis que tu vas partir, que tu n'en peux plus... Je sais que si je tend les bras pour t'enlacer tu me rejetteras, si je pose ma main sur tes cheveux tu esquiveras, mais....
Je ne sais pas imaginer la vie sans toi, je ne suis rien sans toi. Toi mon rocher, mon sanctuaire, mon idéal... Il faut me pardonner, tu verras, je ferais plus le con, comme dit Nougaro, j'apprendrais ma leçon, sans le Diable ni Mozart, juste l'Amour et la Vie... Tu es le sens de ma vie et la force qui m'aide à l'affronter. J'ai besoin de toi pour avancer chaque jour. Tu es ma boussole et mon phare, ma conscience et mon énergie, mon Orient et le chemin qui m'y entraine, mon désir et toutes mes envies...
Je veux me réveiller avec la pluie qui cogne sur le toit et te sentir dans mes bras, en sécurité, comme dit la chanson...
Hello Mollie
Ce n'est qu'après coup que j'ai découvert la jolie Mollie. Et après tout c'est normal vu que je ne suis pas accro aux programmes télé du genre. Parce que la belle vient de là. Une sorte de Star Ac' pour top models qui s'est rapidement franchisé sur toute la planète: .................. ( mettre le nom de votre pays) Next Top Model, une réussite, où, sous la houlette d'un ancien "Top", des jeunes filles venues de leur campagne font l'apprentissage du rude métier de mannequin. Entre autre "rudesse", ce plier aux désirs des stylistes et directrices d'agence qui veulent que la blonde soit rousse, que la black soit blonde et que la moitié d'entre elles se coupent les cheveux. Dramatique instant dont la télé raffole, tout le monde y va de sa larmichette face aux ciseaux des figaros. Mollie, elle, avait déjà les cheveux courts. Alors on l'a ratiboisée un peu plus et puis son charisme a fait le reste.
Photo: Benny Horne
Model: Mollie Sue Gondi
No regrets
Pas mal de temps avait passé, et Laora avait persisté dans cette nouvelle allure. Bien sûr le charme opérait toujours, une belle fille comme elle pouvait tout se permettre. je crois que je l'aurai aimée, même rasée comme un Marine US... Ah non! Là c'est un mauvais exemple, euh plutôt...Même avec un chignon à la Pompadour...Enfin, faut voir... Bref! Elle semblait n'avoir aucune nostalgie de sa chevelure cascadant sur ses épaules.
Laora "- Tou sais cherido, jé crois ché jé comprends ton obzézione por lé chévé courts.
Moi - Hummmm...M'étonnerait.
Laora - Ma si! Moi jé peux plou m'en passer...
Moi - Oui mais toi, bella ragazza, c'est un plaisir comment dire...Esthétique. tu aimes parce que tu te trouves belle ainsi, cela révèle une nouvelle facette de ta beauté, tu es plus libre, peut être plus toi même en fait.
Laora - Si, c'est vrai, ma céla m'essite aussi quand jé souis la tête penchée et ché lé barbieri il me coupe la nouque...
Moi - Non mon chevreau des Abruzzes, ce qui t'excite c'est la perspective des caresses que tu auras à ton retour, c'est le sentiment d'être tellement sexy et irrésistible, peut être.
Laora - Ma jé t'assoure, quand jé passe mes doigts sour les chévé tondous derrière ça mé fait les frizzones.
Moi - Eh bien... Tu n'aurais sans doute jamais connu ça sans le coup de folie de l'autre soir avec Frida...
Laora - Tout ça c'est à cause dé toi darling" Dit-elle en éclatant de rire
Téléscopage
Elle est sortie devant moi sur le trottoir, et nous avons failli nous bousculer. Elle a sourit, nous nous sommes mutuellement excusés. Avant qu'elle ne s'emmitoufle dans son écharpe, j'ai vu sa nuque, presque blanche tant le cheveux y était coupé ras. Un dégradé abrupt qui rejoignait les mèches plus longues dessus. Elle avait cette implantation parfaite, les cheveux convergents, comme un courant vers le creux du vertex et la coupe était si minutieuse qu'on devinait le dessin de cette acolade pointant vers les épaules.
Malgré le temps clément, elle enroula son écharpe, dissimulant son cou et je laissais s'éloigner devant moi cette merveilleuse androgyne. Son image m'obséda tout le jour et j'imaginais la belle retrouver l'être cher qui saurait apprécier le joyau calfeutré sous cette écharpe...
Et puis, comme un nuage sombre dans un ciel d'azur, l'idée me vint que peut être cet être cher pourrait l'accueillir par des reproches, trouvant décidement que cette fois elle avait été un peu loin et que ses cheveux étaient bien trop courts. Cette pensée assombrit mon humeur et je me dit que "bon sang de bordel de merde, de putain de chiasserie, de bullshit", cette "fucking life" était bien mal foutue.
Photo: Randy Taylor