Comment, quoi, qu'est-ce que vous dites? Vous ne connaissez pas Jo, Jo Jackson, cette femme extraordinairement "badass", inventive, attractive, intelligente, cultivée, sportive, polyglotte et terriblement drôle?
Alors pour vous, Jo se raconte un peu, à l'occasion de son dernier passage chez le coiffeur...
Si ce n'est pas Salomé qui me coupe les cheveux, c'est personne. Avec le temps j'ai acquis un bon sens des coiffeurs. Dès que je trouve un bon, ça y est - c'est pour toujours, ou presque. J'ai tendance à cibler des coiffeurs si doués qu'ils sont détournés par des promesses de vies meilleures que ce soit à Berlin ou à Las Vegas. Bref, ils partent tous au bout d'un moment.
Le danger c'est de se faire coiffer par quelqu'un qui a l'habitude des coupes courtes de grand-mère. Quand j'ai quittée le Zimbabwe et j'ai perdu mon coiffeur Chris, j'ai connue une horrible période de coupes de femme de 50 ans, bien que j'en avais que 14. Une fois que j'ai déménagé depuis la campagne jusqu'a Bordeaux, j'ai trouvé un salon de coiffure très branché. Le truc c'est que, j'entrais dans ma période de dénis de sexualité.
Depuis toute petite j'ai toujours eu les cheveux courts. D'ailleurs je vais publier un peu de mes écrits sur mes souvenirs d'enfance sur Koeksisters dont un poste sur le jour où je me suis rasé les cheveux à 9 ans avec l'accord de mes parents. J'ai toujours su que je n'étais pas une fi-fille et mes cheveux étais un moyen de le communiquer.
Lorsque j'ai commencé le lycée à Bordeaux, c'est alors que je me suis rendue compte que j'étais attirée par les filles. Ça ne me dérangeais pas plus que ça, du moment que je n'étais pas une lesbienne stéréotypée - la Butch quoi.
Du coup je voulais absolument avoir les cheveux longs à cette période. Ça ne m'allait pas trop, mais quelque part je voulais prouver qu'une lesbienne pourrait être belle et féminine. Je partageais ces insécurités avec ma première copine avec qui j'ai vécu une histoire secrète pendant plus ou moins 3 de nos 8 ans d'amour.
Ce n'est qu'à l'université que j'ai renoué avec mes cheveux courts, au fur et à mesure que je devenais plus confiante dans ma sexualité et mon identité. Je suis un tomboy. Ca m'a pris un peu de temps de l'affirmer comme je le fais maintenant.
Sexualité et genre sont deux choses bien distinctes. Mes parents (ma mère en particulier) trouve ma sexualité facile à comprendre et à accepter, mais la façon dont j'exprime mon genre (une femme tomboy, un peu masculine et féminine à la fois) la trouble légèrement. Mais on peut en parler ouvertement. Elle veut tout simplement apprendre et comprendre.
C'est drôle, parce que ma mère me trouve très masculine, ma copine me trouve très féminine.
C'est dur parfois de savoir ce que je suis lorsque la vision que les autre ont de moi varie autant, et souvent leur visions ne correspondent pas a celle que j'ai de moi-même.
Salomé commence a trouver qu'il est temps que je change de coupe. Je suis en manque d'inspiration et c'est rassurant quand on a un "signature look". T'as des suggestions?