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Les Affranchies

tendresses

Tout est dans ma tête

12 Juillet 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Elle savait bien qu'en le faisant elle allait bouleverser les choses. Mais elle avait pris sa décision... Et depuis elle est désorienté comme une boussole qui cherche son nord. Quand elle ferme les yeux elle sent encore les mains, douces, caressant délicatement ses cheveux courts, les doigts glissant sur sa nuque ou les ébouriffant dessus. Il était un ami, devenu un amant. C'était agréable, mais sans surprise. Et puis, il y a eu cet événement. Ce n'était pas anodin, elle en avait besoin et elle a vécu cela comme une vraie libération. Pourtant elle n'a pas imaginé la portée que cela aurait sur lui. Depuis il est un autre, presque elle ne le reconnait pas. Et pourtant il est le même, physiquement, mais elle le sent plus amoureux encore, plus tendre, plus calin et plus fort. Au contraire de cela elle craignait un peu de le voir bouder. De quoi avait elle peur vraiment, elle ne le sait pas. Mais malgré sa détermination, elle appréhendait qu'il regrette son allure de jeune fille, ses longs cheveux qui balayaient son dos. Et puis non, tout le contraire. Il est comme un collégien, fasciné par son allure un peu androgyne et complètement séduit par ses cheveux très courts...

 Alors elle se dit en souriant qu'elle était bien stupide d'imaginer les choses, de croire sans savoir. Elle avait juste besoin d'être elle même et de se faire confiance.

 

Photo: Magda K

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Vacances

6 Juillet 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

chiara biaza

Voilà, elle y est! Elle a fait un long voyage, se retrouve presque seule au monde dans ce paradis. Elle a décidé d'être enfin elle même. C'est peut être l'éloignement qui lui donne de l'audace. Ici personne ne la connait et elle se moque pas mal de l'opinion des gens. D'ailleurs les gens d'ici sourient tout le temps et ne jugent pas. Elle abandonne ses habits comme ses complexes et ses préjugés. Le soleil va dorer sa peau et la mer va délaver ses cheveux. Elle a envie de s'aimer, d'aimer ses hanches un peu rondes et ses seins lourds. La veille elle a fait couper ses cheveux. Depuis le temps qu'elle y pensait. Ici pas besoin d'un coiffeur parisien. La boutique au village était parfaite. "Boycut". Le petit coiffeur a comprit tout de suite et il a sourit, tout le monde sourit ici...

Depuis, elle s'aime chaque minute davantage. Elle se sent tellement libre, presque nue, les orteils dans le sable et le regard perdu entre le turquoise et l'azur

 

Photo: Chiara Balza

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Tout p'tit...

4 Juillet 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Je n'avais jamais ôté mon chapeau
Devant personne
Maintenant je rampe et je fait le beau
Quand ell' me sonne
J'étais chien méchant, ell' me fait manger
Dans sa menotte
J'avais des dents d'loup, je les ai changées
Pour des quenottes

Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui ferm' les yeux quand on la couche
Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui fait Maman quand on la touche

J'était dur à cuire, ell' m'a converti
La fine mouche
Et je suis tombé tout chaud, tout rôti
Contre sa bouche
Qui a des dents de lait quand elle sourit
Quand elle chante
Et des dents de loup quand elle est furie
Qu'elle est méchante

Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui ferm' les yeux quand on la couche
Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui fait Maman quand on la touche

Je subis sa loi, je file tout doux
Sous son empire
Bien qu'ell' soit jalouse au-delà de tout
Et même pire
Un' jolie pervenche qui m'avait paru
Plus jolie qu'elle
Un' jolie pervenche un jour en mourut
A coup d'ombrelle

Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui ferm' les yeux quand on la couche
Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui fait Maman quand on la touche

Tous les somnambules, tous les mages m'ont
Dit sans malice
Qu'en ses bras en croix, je subirais mon
Dernier supplice
Il en est de pir's il en est d'meilleures
Mais à tout prendre
Qu'on se pende ici, qu'on se pende ailleurs
Il faut se pendre

Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui ferm' les yeux quand on la couche
Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui fait Maman quand on la touche

 

Paroles: G. Brassens

Photo: Mickael Afonso

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.... Toujours tu chériras la mer

1 Juillet 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Le soleil se couchait sur la baie. C'était le dernier bain de la journée. Les corps harassés ondulaient non loin du bord. Il plongea à son tour et refit surface presque imperceptiblement, à quelques métres, gardant juste son regard hors de l'onde. Avec cette lumière du soir, sa blondeur tranchait sur le hâle de sa peau. Il l'avait toujours connue avec ses cheveux courts. Parfois plus foncés, parfois un peu plus longs. Là ils étaient bien courts et très blonds. L'été est propice à cela. Comme elle ne prétait pas attention à lui, il l'observait, égrainant chaque détails avec une soudaine tendresse, comme réalisant sa fortune. L'eau ruisselait sur la peau mat s'accrochant plus qu'ailleurs au fin duvet qui courrait sur sa nuque... L'image fit naître du désir et une drôle d'émotion lui vint, mélange d'amour, de fierté, de jalousie mais aussi de peur et de vulnérabilité... Rien ne lui vint sauf un voeu qui implorait que tout cela dure encore. D'un geste machinal elle empoigna ses cheveux sur la nuque et les serra dans son poing pour les essorer, puis elle lui fit face, éclairant son visage d'un sourire magnifique. 

Bêtement un vers de Baudelaire lui traversa la mémoire, sans qu'il fut capable d'en dire plus... Mais il était tellement fier.

 

" Homme libre, toujours tu chériras la mer" - L'Homme et la Mer- Ch. Baudelaire ( 1821-1867 )

Photo: Miguel Angel

 

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Dans un jardin anglais

27 Juin 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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A peine a-t-il pénétré le jardin que son attention est captée par cette silhouette dans ce groupe de convives. Sans trop savoir pourquoi, il reste fasciné, paraissant balayer l'assemblée du regard ou admirer le paysage... Pourtant son coeur s'accélère et l'émotion trouble sa vision. Chaque détail est comme un souvenir qui viendrait caresser sa mémoire. Cette pose tellement humble, cette main discrètement retenant l'autre bras en passant sur les reins... La dame est dépouillée, pas de bijoux clinquants, de bracelets d'argent ou de bagues dorées. Elle se tient en peu en retrait écoutant attentive, la conversation des autres. Son attitude elle même inspire la bonne éducation, celle des princesses. S'approchant, il fixe cette chevelure ondulée taillée si court qu'elle ne cache rien de la nuque de porcelaine. Les lobes apparaissent eux aussi sans parure. Sans voir son visage il le devine serein et emprunt d'une douceur de madone. Dans ce jardin anglais il croit revoir, comme sur un vieux cliché, celle dont le charme foudroya son père, si loin dans le temps, toute de grâce et de délicatesse et par un coup extraordinaire du sort il se voit proposé une histoire sans fin où à son tour il aurait à portée de main la Dulcinée

 

Photo: Adam

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Sans amour et sans haine

25 Juin 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits ! 
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !


 

"Il pleure dans mon coeur" - Poème - Paul Verlaine ( 1844-1896 )

Photo: Maria Adele

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Une légère brise d'été

23 Juin 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Le promontoir faisait face à la mer. Comme elle s'était avancée, le courant d'air qui remontait la falaise soulevait ses cheveux qui provoquaient des ombres sur ses épaules nues comme autant de ramifications et de veinules. Le soleil était agréable, tiède et amical. Il éclairait la chevelure de reflets auburn et dans les cheveux qui parvenaient à s'écarter de la masse il lançait des éclairs dorés.

Sur les épaules de soie, par moment on croyait voir passer un frisson et la chair se hérissait de picots jusque sur la nuque. Dans l'air qui portait des effluves pélagiques, se mêlaient son parfum et l'odeur de son corps échauffé. 

Elle croisa les mains sur son cou et lentement, très lentement, laissa les doigts se séparants remonter à travers ses cheveux, jusqu'au vertex, faisant apparaître au passage la peau claire aussitôt camouflée par l'onde soyeuse qui reprenait sa place. Une main resta sur l'épaule et le cou vint se plier sur elle, offrant à l'inverse la chair nue à mordre... Au premier baiser les reins se cambrèrent imperceptiblement et de nouveau les frissons hérissèrent la peau. Les cheveux courts retombés sur la joue masquaient le regard. Immoblie, son souffle devint plus rapide, soulevant juste la poitrine et gonflant la veine jugulaire. Elle s'abandonna, fermant les yeux et attendant, résignée, la morsure fatale...

Un goéland qui jouait au voilier dans l'air chaud hurla en passant et lui fit peur. La surprise passée, elle se mit à rire toute seule et haussa les épaules.... Depuis quand les vampires se proméneraient-ils au soleil?

Photo: Andrei Mitroshin

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Le soir

13 Juin 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Le calvaire se trouve au sommet du petit parc qui surplombe le port. Elle vient là souvent, voir le soleil s'engloutir à l'horizon. A cette heure tout s'apaise, le vent tombe et les rayons sont encore chauds. La lumière glisse dans ses cheveux de feu des reflets d'automne. Quand elle ferme les yeux elle aime imaginer ce que pourrait être sa vie. Sans doute la voit on mariée à un de ces pêcheurs, solide et fier. Sa mère lui dit toujours : "Comment veux tu plaire aux garçons avec tes cheveux si courts..." Bien des fois elle a failli prendre la perche et répondre qu'elle se moquait pas mal des garçons. Mais elle savait que personne ne comprendrait. Non, quand elle ferme les yeux elle se voit dans une grande ville avec une femme, grande et belle, avec des beaux cheveux, longs, mais pas trop. Et la tiédeur des rayons du soleil couchant est comme une caresse sur sa joue, de ses doigts, longs fins et soignés. Et elle aime, elle, ses cheveux courts où le soleil met le feu quand le soir vient au pied du vieux calvaire qui surplombe le petit port...

 

Photo: Jonathan Addie

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Silentium

12 Juin 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Tais-toi et garde en toi 
Tes sentiments et tes rêves. 
Dans les profondeurs de ton ame, 
Qu'ils s'élèvent et déclinent 
En silence, comme les étoiles dans la nuit. 
Sache les contempler et te taire.

Le cœur – saurait-il s'exprimer ? 
Un autre – saurait-il te comprendre? 
Peut-il entrer dans ta raison de vivre ? 
Toute pensée qui s'exprime est mensonge. 
En les faisant éclater, tu troubleras tes sources. 
Sache seulement t'en nourrir et te taire.

Apprendre a ne vivre qu'en soi-même! 
Dans ton âme est tout un monde 
De pensées magiques et mystérieuses. 
Le bruit du dehors les assourdira 
Les rayons du jour les dissiperont. 
Sache écouler leur chant et te taire.

 

 

Poème: Silentium de Fiodor Tiouttchev (Rais E., Robert J. Anthologie de la poésie russe. – Bordas, 1947)

Photo: Magda K - Autoportrait


 

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Dans le jardin de pierres

9 Juin 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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L'endroit est apaisant. Au milieu des grands pins, une allée d'asphalte mène à travers différents carrés où l'herbe grasse inonde le regard de sa verdure. Elle est venue, comme presque chaque semaine depuis... C'est comme un rendez vous amoureux. Mais même si ses larmes ont sèché, son coeur se serre à chaque fois qu'elle vient dans le jardin de pierres. Là bas au fond elle aperçoit un soldat en uniforme, un genou à terre, le front presque posé sur une stelle de marbre. Elle le devine en train de parler à son camarade, lui dire ses regrets ou ses pensées affectueuses...Enfin elle croit. C''est ainsi qu'elle fait elle aussi. Elle s'assoit dans l'herbe, faisant rouler dans ses doigts le caillou qu'elle a ramassé en venant et elle parle, doucement, à celui qu'elle aime et qui dort là. Elle parle de sa robe, persuadée qu'elle lui plait et de ses cheveux qu'elle a coupé. Et puis, presque naturellement, affectueusement, elle dépose le petit galet sur le marbre blanc, comme si elle le posait dans le creux de sa main et elle s'allonge près de lui... Dans la chaleur de juin, elle s'endort dans ses bras...

 

Photo: Chip Somodevilla

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