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Les Affranchies

tendresses

Ne rien attendre

4 Novembre 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs, #Tendresses

Ne rien attendre, ni redouter, ni espérer, juste être soi même, intensément, sans prêter d'importance aux regards du monde qui se complait dans sa routine, sinon pour s'amuser de ces mines étonnées ou consternées...

Ne rien attendre, de personne, à part l'amour, sincère, profond, inconditionnel...

Aimer, s'aimer, se convaincre que rien d'autre n'a d'importance. Exhiber ses tatouages, comme un livre ouvert sur soi, adorer ses petits seins et ses hanches droites, parce qu'ils sont l'harmonie de ce corps qu'on habite et le consacré en raffolant des caresses sur sa nuque rasée.

Aimer boire, chanter, pleurer et puis rire, parce que l'émotion est le fluide qui nourrit l'âme comme le sang nourrit le corps

 

Oser l'aventure comme on ose le quotidien, oser partir, comme ça, pour rien et se faire espérer. Être celle qu'on admire, libre, courageuse, authentique et dont en secret on jalouse l'audace et la témérité.

Et puis chérir autant la lumière que la solitude, aimer sa tristesse quand elle vient vous serrer la gorge, parce qu'elle est la promesse d'un autre bonheur...

Et pour tout cela ne rien attendre de personne que de soi même.

Amen

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Croisement

30 Octobre 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses, #Nouvelles et petites histoires

Ekaterina Volkova

Ekaterina Volkova

De loin il l'a vu s'approcher. Imperceptiblement il a ralenti, le regard fixé sur la silhouette gracieuse. Elle avait une allure franche, un peu altière, un pas souple. Marchant sur le même trottoir, leur rencontre était inéluctable. De plus près il percevait d'autres détails, la qualité de son vêtement, la délicatesse de ses doigts qui tenaient une cigarette avec une certaine élégance, du bout des phalanges...

L'insistance avec laquelle il la dévisageait attira son regard à elle. Ils se croisèrent des yeux avant de se croiser du corps. Son visage seul émergeait des lainages, son cou mangé par un col roulé de cachemire. Le fard était discret et de bon goût, comme ses lèvres au dessin parfait, à peine soulignées de maquillage. Ses paupières lourdes étiraient ses yeux en amande et ses pommettes saillantes accentuaient cette impression d'Europe Centrale au léger parfum d'Asie.

Ses cheveux étaient tondus, une coupe si courte que l'épaisseur d'un doigt aurait suffit à les mesurer. Sans doute avaient ils été plus courts encore, presque rasés et repoussant, ils prenaient cette allure de pelage, soyeux et dru. Et cela donnait à sa féminité un charme particulier et envoutant.

Ils se sont croisés, sans se quitter du regard, le visage neutre, sans sourire ni inquiétude. Il n'a pas osé se retourner, a écouté ses talons claquer sur le trottoir au rythme de sa démarche, ni lente ni pressée. Le bruit s'est estompé, puis a disparu. Il n'a voulu gardé que le souvenir de son regard, bleu comme la mer de Kara.

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Je suis comme je suis*

17 Octobre 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs, #Tendresses

©jeaneg

©jeaneg

N'écoutez pas les autres, celles et ceux qui jugent, qui tranchent et qui condamnent. Ne croyez pas ces idées folles qui sont colportées par les esprits étroits et jaloux.

On vous dira que je suis mal dans ma peau, que je me prend pour un homme et que j'aime les femmes, que c'est un trouble de la personnalité, une manière de faire fuir les garçons, un renoncement, un suicide de ma féminité et encore plein de mots cruels...

Je suis comme je suis et j'ai fait bien du chemin, seule et sans peur, malgré tout cela. J'avais cette envie depuis petite, j'avais ce besoin d'être différente, hors du cadre. Pas excentrique, pas provocatrice, juste moi même. Je savais bien que ce serait comme ça que je me plairai.

Aujourd'hui, mes cheveux courts font l'éloge de ma féminité et ne trompent que celles et ceux qui veulent bien être trompés sur mon genre. Qu'importe qui me séduit, j'aime ces regards qui se tournent vers ma nuque quand elle est tondue, j'imagine ces murmures de désir, ces envies de baisers aux creux de mes cervicales. Je suis comme je suis, ne cherchez pas de raisons à mon plaisir d'être sans artifice.

J'aime la netteté de ces multiples détails, mes oreilles nues et le velours des cheveux ras. Je m'amuse de l'ambiguïté qui trouble les regards, j'aime les caresses de mes doigts qui s'exaspèrent sur mon cou, je frissonne de ces sensations et à peine mes cheveux coupés, songe déjà à la prochaine fois avec envie...

Ne cherchez pas, ne jugez pas. Je suis comme je suis, assez fière de moi pour sourire de ces mines déboussolées qui ne veulent pas comprendre que chacune peut dessiner sa féminité à sa guise. 

* Je suis comme je suis - Jacques Prévert

©jeaneg

©jeaneg

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Alter ego

13 Octobre 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Alter ego

Il s'est approché du regard, laissant ses yeux absorber l'image de ce contre-jour sensuel. L'admiration qu'il a pour elle, même de dos, prend un sens différent, débarrassé des parasites du beau et du laid, des conventions esthétiques, de son sourire et de son visage rieur qui balaient toute raison.

A cet instant il ne voit que le subtil mélange de la force et de la féminité, qui se côtoient, qui se soutiennent l'une et l'autre. Cette main aux doigts manucurés dans ce geste qu'ont les athlètes toujours attentifs à leur corps et qui soudain devient lascif, ce cou charpenté, musclé, qui s'étire et parait délicat par sa nuque aux cheveux rasés, cette courte chevelure, taillée et tondue, qui dessine une petite tête juvénile et sans genre, dégageant toute la finesse d'une oreille gracieuse et le contour d'un fin maxillaire à la peau fruitée...

A cet instant, plus encore, son désir est sans bornes, parce qu'elle n'a rien fait pour cela, sinon être elle même, puissante et fragile et cette altérité la rapproche de lui, en la faisant complice, alliée et similaire, l'âme soeur dont sans cesse l'autre moitié de l'Androgyne est en quête.

Photo: Dafné Bianchi par Stencia Yambogaza

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Sarah... et d'autres

8 Octobre 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses, #Divers & variés

Sarah... et d'autres

Si vous la rencontrez bizarrement parée,
trainant dans le ruisseau un talon déchaussé
Et la tête et l'oeil bas comme un pigeon blessé,
Messieurs, ne crachez pas de jurons ni d'ordures
Au visage fardé de cette pauvre impure
Que déesse famine, par un soir d'hiver
a contraint à relever ses jupons en plein air.
Cette bohème là c'est mon bien ma richesse,
Ma perle, mon bijou, ma reine, ma duchesse...

La femme qui est dan mon lit
N'a plus vingt ans depuis longtemps
Les yeux cernés par les années
Par les amours au jour le jour
La bouche usée par les baisers
Trop souvent mais trop mal donnés
Le teint blafard, malgré le fard
Plus pale qu'une tâche de lune

La femme qui est dans mon lit
N'a plus vingt ans depuis longtemps
Les seins si lourds de trop d'amour
Ne portent pas le nom d'appats
Le corps lassé trop caressé
Trop souvent mais trop mal aimé
Le dos vouté semble porter
Des souvenirs qu'elle a dut fuir

La femme qui est dans mon lit
N'a plus vingt ans depuis longtemps
Ne riez pas, n'y touchez pas
Gardez vos larmes et vos sarcasmes
Lorsque la nuit nous réunit
Son corps ses mains s'offrent aux miens
Et c'est son coeur couvert de pleurs
Et de blessures qui me rassurent

Texte: Georges Moustaki

Photo: Dorothea Lange

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Jardin ( très ) secret

4 Octobre 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Illustration: Delf G.
Illustration: Delf G.

C'est un secret qu'elle garde au fond d'elle même, jalousement. Qui donc la comprendrait d'ailleurs? Enfin c'est ce qu'elle se dit...

Comment faire comprendre des sensations, des sentiments, comment expliquer cette excitation, physique, réelle, sexuelle, qui échauffe ses sens et bouleverse sa raison, chaque fois.

Au début, elle s'est rappelé des souvenirs douloureux, des souvenirs d'enfant où petite fille, elle n'était pas heureuse qu'on lui coupe les cheveux. Une fois même, elle a pleuré, le menton collé sur la poitrine, offrant sa nuque à la morsure des lames d'acier indifférentes qui rasaient ses cheveux. Mais aujourd'hui, cette douleur se transforme en fièvre, lorsqu'elle se retire, seule, face à elle même et que dans ce tête à tête, elle glisse la tondeuse sur sa tempe.

Ce n'est qu'après la concentration et l'application qu'elle met à couper ses cheveux, qu'elle jouit du plaisir étrange de cette caresse, la même que celle de son enfance, quand ses doigts effleurent sa tête presque nue, ses tempes et sa nuque rasées et que d'une main fébrile elle prolonge son plaisir et se fait jouir...

Le blog de Delf

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Filles des rues

29 Septembre 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses, #Divers & variés

Flora et Oriane

Flora et Oriane

Elles n'attendent personne et filent à travers les rues de la ville sur leur cruiser. Parfois on les retrouve en bande et chacune aime montrer sa planche devenue oeuvre d'art. A leur vêtements et à leurs cheveux courts, on devine qu'elles se moquent du genre et des grincheux qui reprochent aux filles des allures de garçon. Rider est leur art de vivre et la rue le domaine que parfois on leur accorde. Alors les longboards sont de sortie et on les voit, intrépides, surfer le macadam et s'enivrer de sensations. Ces filles là sont sans peur.

Des fois leurs planches sont accrochées au mur d'un salon de tatouage ou chez le coiffeur qu'elles fréquentent. Elles ont la peau encrée et la nuque fraîche, parlent d'art et de techno, veillent jalousement sur leur liberté.

Elles sont un mélange de Gavroche et d'Eponine, ces filles qui transforment les rues de la ville en terrain de conquête, filant dans la pente au soleil rougissant, charmants cowboys solitaires...

Oriane - Le Shape

Flora Vrc

Enfant Terrible - tattoo

Photo: Eugène M Wood de State of Grace Workshop

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Une envie de blondeur

26 Septembre 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Vanessa Pilon pour Jérôme Bocchio

Vanessa Pilon pour Jérôme Bocchio

Depuis le temps qu'elle en rêvait... Si on lui pose la question, elle répond: "Depuis toujours!" C'est une idée qu'elle avait depuis longtemps, mais la rangeait au rayon des fantasmes, de ces choses à la fois improbables et futiles, mais pourtant obsédantes.

Un jour elle s'est sentie assez forte, dans une situation qui ne la laissait pas à la portée des haineux qui auraient pu la tourmenter. Elle s'est fait confiance et seule, dans un coin isolé, s'est mise en tête à tête avec elle même... Après avoir cent fois tourné autour de l'objet, elle l'a pris dans sa main, l'a soupesé, l'a jaugé... Puis les yeux dans les yeux, face au miroir, elle a soulevé la mèche sur son front, encore une fois, donnant à son visage un aperçu d'une nouvelle physionomie. Elle a respiré fort et quand le petit moteur de la tondeuse a claqué en démarrant, son coeur s'est un peu emballé, un court instant. Elle s'est souri, un sourire de défi, un rictus ironique, puis s'est jetée dans l'action. Les tempes d'abord, subjuguée par la facilité et la cruauté sans remord avec laquelle les lames effaçaient sa chevelure, glissant sur la peau et hachant les cheveux pour ne laisser après son passage qu'un velours presque soyeux.

Enfin, la tête nue, après avoir fignolé chaque détails, vérifié que rien n'avait été oublié, le silence s'est fait, à nouveau et les deux mains se sont appropriées ce crâne, palpant, caressant, effleurant cette matière nouvelle, faisant naître une excitation inconnue.

Plusieurs semaines passées, elle a voulu un coiffeur, parce qu'il fallait donner de la blondeur à ce nouveau visage. Et puis cette douceur acquise, il y a eu cette alchimie provoquant des nuances allant du presque blanc au presque sombre, donnant des reflets de fourrure, comme un renard argenté, à sa chevelure épaissie...

Elle a ri de toutes ses peurs, s'est moqué de ses appréhensions. Sous ses doigts les cheveux drus se couchaient et reprenaient leur place comme les blés mûrs chahutés par le vent. Elle était fière et cette fierté la rendait belle.

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Tu t'imagines

14 Septembre 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs, #Tendresses

Photo: Takay

Photo: Takay

De ta jeunesse tu fais un roman où tu es mille personnages différents. Lorsque toutes cherchent sans se trouver, imitant des rôles convenus sans originalité, tu t'inventes à chaque fois nouvelle, indifférente à ce qu'on te trouve belle. Ainsi embarquée sur ton vaisseau, tu remontes les courants, mets ton nez dans le vent et imagines plus qu'un style, une époque.

D'un béret fichu sur ta tête dont dépassent les mèches blonde d'une coupe au carré, tu fais une révolution cubaine. Un pantalon militaire, une paire de boots et l'étoile rouge sur le front, on a envie de te demander un cigare de la Fábrica Partagás, et te voir brandir le poing.

Tu peux être qui tu veux d'un simple accessoire, les cheveux coupés courts que tu ébouriffes, leur blondeur délavée et les bijoux d'argent qui cliquettent à tes oreilles, te donnent l'air d'une londonienne des 70's, qu'on croiserait devant la boutique BOY sur King's Road

D'une robe sage tu fais une rock star et d'une chemise d'homme bien trop large un costume de pirate. Parce que ta jeunesse déborde et que les torrents de ton imagination ont brisés toutes les digues et les conformismes. Tout cela ne durera peut être pas, il faut en jouir maintenant...

Tout de suite.

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Une fille dans ton genre

30 Août 2016 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses, #Divers & variés

Modèle: Dominika Juhasova

Modèle: Dominika Juhasova

"Bah tais toi donc! Qu'est-ce que tu sais toi, des filles "dans mon genre"? Je ne sais même pas moi même, tu veux m'apprendre peut être? Et puis c'est quoi "mon genre", aller ferme la va, tu me feras plaisir..."

Il s'est tu.

Il a gardé pour lui sa compassion et réprimé son désir. Elle avait, comme souvent, presque toujours, cette douleur à fleur de peau, les nerfs à vif pour expulser ce sentiment d'ignorance auquel elle se confrontait trop souvent.

Il n'a rien dit, donc. Pourtant il avait compris depuis longtemps qu'elle était une jeune femme qui n'avait jamais vraiment été une petite fille, une plante hybride, un petit garçon grandi dans un corps délicat qui esquissait à peine les formes de la féminité.

Il pouvait la réconforter, lui dire combien elle avait de la chance d'être dans cet entre-deux, presque idéale, androgyne plus que désirable, surmontant toute banalité, impossible à classer parmi les genres de la foule des mortels. Lui dire qu'il ne lui manquait rien, ni qu'elle ne possédait rien en trop, qu'elle devait accepter cette grâce qu'on lui faisait d'avoir distillé en elle autant de masculin que de féminin, à parts égales et surement le meilleur de chacune. Lui dire que lui la désirait ainsi, fascinante et mystérieuse, qu'elle devait cesser de se tourmenter, de se nier, de se rejeter pour au contraire exulter et rayonner comme un soleil...

Elle balança son sac sur l'épaule, fit quelques pas et se retourna.

" N'oublie pas ce soir, on se retrouve chez le coiffeur..."

Il lui lança un baiser avec la main... elle haussa les épaules...

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