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Les Affranchies

tendresses

Amies de lesbos

28 Février 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Fox-Harvard.jpg

Nous tenant par la main dans la nuit parfumée,
Nous allions à la source ou rôdions par les landes.
J'ai tressé pour ton cou d'entêtantes guirlandes;
La verveine, la rose et la fraîche hyacinthe
Nouaient sur ton beau sein leur odorante étreinte.
Les baumes précieux oignaient ton corps charmant
Et jeune. Près de moi reposant tendrement,
Tu recevais des mains expertes des servantes
Les mille objets que l'art et la mollesse inventent
Pour parer les filles d'Ionie. 

 

 

Photo: Fox Harvard

Poème: Sapho

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A deux pas d'ici...

27 Février 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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A deux pas d'ici, j'habite - peut-être est-ce ailleurs ?
Je n'reconnais plus ma vie, parfois je me fais peur
Je vis dans un monde qui n'existe pas
Sans toi je n'suis plus tout à fait moi

A deux pas d'ici j'ai égaré ce que j'étais
Mon nom ne me dit rien, ni la photo sur mes papiers
On peut bien m'appeler untel ou untel
Sans toi peu m'importe qui m'appelle

Comment dit-on bonjour ? Je ne sais plus
Le parfum des beaux jours, je n'le sens plus
Comment fait-on l'amour ? Si j'avais su
J'ai tout oublié quand tu m'as oublié
Les mots doux de velours, je ne crie plus
Et le sens de l'humour, je l'ai perdu
Comment faire l'amour ? Si j'avais su
J'ai tout oublié quand tu m'as oublié

A deux pas d'ici j'ai essayé de revenir
De mettre un peu d'ordre à mes idées, les rafraîchir

Je m'suis coupé les cheveux, j'ai rasé les murs
Ce que j'ai fait, je n'en suis pas sûre

Comment dit-on bonjour ? Je ne sais plus
Le parfum des beaux jours, je n'le sens plus
Comment fait-on l'amour ? Si j'avais su
J'ai tout oublié quand tu m'as oublié
Les mots doux de velours, je ne crie plus
Et le sens de l'humour, je l'ai perdu
Comment faire l'amour ? Si j'avais su
J'ai tout oublié quand tu m'as oublié

J'ai tout oublié quand tu m'as oublié


Photo: Tumblr

Texte: Marc Lavoine

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Savoir oser

25 Février 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Parfois elle se demande qui elle serait vraiment si elle n'avait pas osé cela... On a beau dire, cela ne paraît pas grand chose. Pourtant à ses yeux c'était comme le plongeoir de 3 mètres. Il faut monter là haut. C'est déjà presque un exploit parce qu'il a fallu s'encourager à le faire. On pense juste à ne pas manquer une marche, à ne pas trop regarder en bas. Et puis, une fois sur la plate-forme c'est un nouveau challenge. Le coeur bat fort, il faut maîtriser sa respiration, relâcher ses muscles. On s'approche du bord et on découvre l'espace devant soi. Au fur et à mesure les pas se font plus petits, jusqu'à arriver, centimètres par centimètres à l'extrémité. Une fois qu'on y est on a presque envie de hurler tellement on est fier d'avoir réussi ça. Deux ou trois grandes respirations, une impulsion sur les jambes et on se laisse tomber, tout droit, au garde à vous. Une sorte d'abandon à la peur qui fait jouir. On ferme les yeux et on explose dans un tourbillon d'écumes. Le son est différent, un instant on est seul avec soi même, dans la profondeur avant de remonter... Enfin on émerge, le souffle reprend et à nouveau cette envie de crier parce qu'on l'a fait.

Jeune femme étouffée par son enfance, son adolescence, coincée dans cette image de petite fille modèle, accablée par l'amour de sa mère, un jour elle a décidé de rompre le charme. Elle se souvient, ce premier coiffeur, c'était comme le plongeoir de 3 mètres. Après tout le reste fût facile. Ce jour là elle avait pris la barre de son navire. 

 

Photo: Can Dagarslani

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Une petite robe de fête

22 Février 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Je vous reconnaissais. Vous étiez celle qui dort tout au fond du printemps, sous les feuillages jamais éteints du rêve. Je vous devinais depuis longtemps déjà, dans la fraîcheur d'une promenade, dans le bon air des grands livres ou dans la faiblesse d'un silence. Vous étiez l'espérance de grandes choses. Vous étiez la beauté de chaque jour. Vous étiez la vie même, du froissé de vos robes au tremblé de vos rires.

Vous m'enleviez la sagesse qui est pire que la mort. Vous me donniez la fièvre qui est la vraie santé.

Et puis vous êtes partie. Ce n'était pas trahir. C'était suivre le même chemin en vous, simple dans ses détours. Vous emportiez avec vous la petite robe de neige. Elle ne dansait plus dans ma vie. Elle ne tournait plus dans mes rêves. Elle flottait sous mes paupières, lorsque je les fermais pour m'endormir, juste là: entre l'oeil et le monde. Le vent des heures l'agitait furieusement. L'orage des chagrins la rabattait sur le coeur, comme un volet sur une vitre fêlée.

Qui n'a pas connu l'absence ne sait rien de l'amour. Qui a connu l'absence a pris connaissance de son néant - de cette connaissance lointaine qui fait trembler les bêtes à l'approche de leur mort.

Modèle: Vendela W

Texte: Christian Bobin

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Tout ce qui reste...

19 Février 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Il a beau lutter, chaque jour, chaque nuit, petit à petit l'image disparaît, comme dans un contre-jour. Certains détails restent encore très présents et d'autres se fondent dans l'obscurité qu'il scrute au point d'en avoir la migraine. Certaines fois elle n'est plus qu'une silhouette mais parfois, fièvreux, il parvient à distinguer le grain de sa peau, la texture de ses cheveux, la finesse de la dentelle sur son vêtement... Il n'arrive pas à l'oublier. Sa vie depuis n'est qu'une immense colère qu'il ne sait pas vers qui diriger. Alors il se concentre sur la vision, tends ses mains comme pour la toucher, caresser une fois encore ses cheveux très courts, mais se retient. Il voudrait hurler tellement elle lui manque, imaginant un instant qu'elle pourrait revenir, caresser sa joue comme elle faisait souvent, une fois encore. Imaginant qu'il pourrait la serrer sur son coeur, sentir son odeur parfumée, capter le son de sa voix un peu rauque...

Tout ce qui reste c'est cette image dans son souvenir qui doucement disparaît, cette image déjà sans visage et bientôt plus qu'une ombre chinoise...

 

 

Photo: Mauro Brancorsini

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Besoin d'amour

15 Février 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Emma-by-Harry-Crowder.jpgQu'on soit des filles de
Cocktails, belles
Qu'on soit des filles des
Fleurs de poubelles
Toutes les mêmes
Qu'on soit des croissants de lune
Qu'on soit des monts de Saturne
Pour l'I.V.G. ou en bulle
Nous on a

On a besoin d'amour
On a besoin d'amour
Besoin d'un amour XXL
On veut de l'amour XXL

Qu'on soit des filles de
L'histoire, rares
Qu'on soit des filles des
Fleurs de trottoirs
C'est comme ça
Qu'on soit Paul en Pauline
Faire la une des magazines
Négatives ou positives
Toutes les filles

Elles ont besoin d'amour
On a besoin d'amour
Besoin d'un amour XXL
On veut de l'amour XXL

On a besoin d'amour
Besoin d'une flamme
Et de vague à l'âme
On a besoin d'amour
Besoin d'un regard
De peau et de larmes
Besoin d'un amour XXL
Besoin d'une flamme
Et de vague à l'âme
On veut de l'amour XXL
Besoin d'un regard
De peau et de larmes

 

Texte: Mylène Farmer

Photo: E.Watson par Harry Crowder

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Le matin calme

9 Février 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Javy SancheZ

Le soleil n'est pas si fort. C'est à peine s'il chauffe doucement la peau. Pourtant elle garde ses lunettes, ultime bouclier, protégeant son âme d'un regard intrus. Devant elle la vie tranquille déroule son théâtre habituel. Sur le quai un jogger ou deux, plus loin sur les plate-bandes le jardinier municipal s'affaire... Le bateau de 9 heures vient de partir et trace un sillage lisse sur le lac. Tout semble en ordre.

Pourtant...

Pourtant son quotidien est dévasté, son amour s'en va, sombre dans des tourments jusque là inconnus. Elle aurait tant besoin de sentir ses bras autour d'elle, mais elle ne sait même plus s'il est encore prêt à faire ces gestes, à exprimer sa tendresse. Il s'éloigne, comme le bateau qui a lâché un dernier coup de corne en quittant le port...

Elle paraît sereine, respire calmement. Mais ses yeux s'embrument et sa gorge se serre. Sur ce banc ils étaient deux auparavant, enlacés par le bras, le corps, une jambe, liés l'un à l'autre physiquement. souvent sa main fourrageait à travers les cheveux courts, caressait la nuque, ses lèvres embrassaient son épaule... Dieu qu'elle aimait ça. Ses gestes étaient les mêmes avec lui. Elle craint d'en avoir trop voulu. Elle se reproche trop d'amour, trop d'affection, trop d'exigence.

Le bateau s'éloigne et elle a envie de hurler.

 

Photo: Javier Sànchez


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...Et puis on fait l'amour...

2 Février 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

tumblr lsjaqdR1T61qzml27o1 1280Ma môme, elle joue pas les starlettes
Elle met pas des lunettes
De soleil
Elle pose pas pour les magazines
Elle travaille en usine
À Créteil

Dans une banlieue surpeuplée
On habite un meublé
Elle et moi
La fenêtre n'a qu'un carreau
Qui donne sur l'entrepôt
Et les toits

On va pas à Saint-Paul-de-Vence
On passe toutes nos vacances
À Saint-Ouen
Comme famille on n'a qu'une marraine
Quelque part en Lorraine
Et c'est loin

Mais ma môme, elle a vingt-cinq berges
Et je crois bien que la Sainte Vierge
Des églises
N'a pas plus d'amour dans les yeux
Et ne sourit pas mieux
Quoi qu'on dise

L'été quand la ville s'ensommeille
Chez nous y a du soleil
Qui s'attarde
Je pose ma tête sur ses reins
Je prends tout doucement sa main
Et je la garde

On se dit toutes les choses qui nous viennent
C'est beau comme du Verlaine
On dirait
On regarde tomber le jour
Et puis on fait l'amour
En secret

Ma môme, elle joue pas les starlettes
Elle met pas des lunettes
De soleil
Elle pose pas pour les magazines
Elle travaille en usine
À Créteil

 

Paroles: Pierre Frachet

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L'arbre

1 Février 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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L'air est encore tiède et le soleil se couche, rougeoyant, en donnant à chaque pièce du paysage une chaleur particulière. C'est là qu'elle vient pour lui parler. Elle pose ses mains sur son corps rugueux, s'approche encore pour humer son parfum, son odeur. Elle pourrait l'enlacer, il est assez robuste pour la supporter...

Elle a posé son front et les yeux fermés, ses lèvres murmurent à peine. Lorsqu'ils étaient ensemble cela la faisait rire. Il lui racontait que les branches hautes pouvaient être de vraies antennes, tout comme les racines qui plongeaient dans la terre et que, en parlant à l'arbre on pouvait être sûr de joindre n'importe qui sur Terre. Après son départ, elle n'y a pas pensé et puis les jours se sont écoulés. De sa fenêtre elle voyait l'arbre, seul dans le jardin. Un jour, presque en cachette, elle s'est approchée de lui et jetant un regard soupçonneux autour d'elle, elle a saisi le bois puis elle a parlé tout bas.

Elle aime l'instant où elle est intime avec lui. Elle sent l'arbre vibrer et résonner. Elle lui racontes sa joie et sa peine. Quelques fois plus. Son absence a exacerbé son désir... Demain il sera là, il revient de si loin. Il découvrira ses cheveux courts, elle sait qu'il aimera ça...

L'arbre lui, gardera les secrets de ses longs mois d'absence...

Photo: Angie Royer

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L'oeil de la tigresse

27 Janvier 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

tumblr_lmph274WTZ1qcgiito1_1280.jpgMa copine fait de la boxe. Et puis quoi? 

Evidemment, dit comme ça, on s'imagine une sorte de brute mi humaine au nez écrasé et aux lobes d'oreilles démesurés. C'est amusant. En réalité elle n'a pas beaucoup de points de comparaison avec Mike Tyson, à part la marque des gants. Elle est douce, blonde et gracile. J'aime son allure d'ange et ses cheveux courts, son rire de cristal et son regard qui pétille. Mais mon ange parfois devient démon. Il faut la voir, les paupières closes lorsqu'on lui bande les mains, concentrée sur elle même. Son corps chaud transpire déjà et sa tête doucement esquive des coups imaginaires. 

Le soigneur lui a enfilé les gants et les deux boules de cuir noir restent jointes devant elle. Le silence se fait comme pour souligner la métamorphose. C'est le soigneur encore qui rompt le charme en saisissant les gants entre ses larges mains, appelant a un dernier shadow boxing. Et celle qui se lève à ce moment n'est plus l'ange blond au regard pétillant. Son oeil est noir et perçant, ses machoires serrées. Elle poursuit dans la salle un ennemi imaginaire qui recule devant elle. Elle souffle comme un combattant, accélère, sautille, balance les épaules, rentre la tête. Elle ne voit personne, juste cette ombre qui tente de résister. Un dernier gauche-droite-gauche et les bras retombent. Elle respire plus lentement fait craquer ses cervicales en penchant sa tête sur chaque épaule. La guerrière part au combat. 3 rounds. Mon coeur bat fort, les minutes sont interminables. Elle esquive avec maîtrise, balance bien son corps sur ses appuis et entre les boules de cuir je vois son oeil noir, l'oeil du tigre. Uppercut au foie, direct à la face et crochet au menton. L'arbitre compte...

A la sortie du vestiaire c'est l'ange blond que je retrouve. La pommette un peu rouge, le regard pétillant. Le sortilège est passé. Elle a vaincu, peut être plus que son adversaire... 

 

Model: Agyness Deyn

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