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Les Affranchies

Les vies de Lee Miller*

31 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Lee-par-son-pere-1928.jpg

La jeune femme a 21 ans et elle pose pour son père qui fait une étude photographique. Il y aurait des dizaines de photos qui pourraient illustrer la vie d'Elisabeth Miller. Mais c'est par là que tout a commencé.

1928. Ca semble anodin aujourd'hui, pourtant... Elle a cette coupe de cheveux que les femmes de l'époque portent comme un étendard et son père l'encourage. Elle va devenir modèle, puis alpaguer Man Ray pour devenir photographe, son élève et plus encore...

Jeunesse dorée, peut être oui... Elle fréquente Picasso et Cocteau... Elle épouse, quitte, se remarie, photographie son époque, travaille pour Vogue et quand surgit la guerre elle fonce avec les GI's à la reconquête de l'Europe. Elle deviendra célèbre en se photographiant dans la baignoire d'Hitler à Berchtesgaden... Pourtant il ne faut pas s'y tromper, Lee Miller a fait la guerre, sans concession et sans pardon. Elle a partagé la vie des soldats, le froid et la faim. Arrivée au coeur de l'Allemagne elle a témoigné de toute l'horreur nazie, sans croire un instant qu'aucun autochtone puisse ne pas savoir... Au point de les haïr.

Une vie d'aventure traversant le XXeme siècle, la mode, l'art, la guerre...

 

Photo: Théodore Miller

Lee Miller

*Antony Penrose, The Lives of Lee Miller, Thames and Hudson, Londres, 1985.

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Hey J.O!

30 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Bon, c'est pas mon genre de raconter ma vie. Je veux bien parler de mes goûts et de mes couleurs et encore... oooh à peine, n'exagérons rien. Alors du coup là je cède un peu de mon intime en révélant que j'adorerai être célèbre et interviewé sur le secret de ma grande forme à mon âge avancé pouvoir piquer à Winston Churchill sa réplique culte: " No sport!". C'est comme ça et disons que j'ai eu ma dose....

Mais bon, c'est pas le sujet. Je pourrais, comme tant d'autres, délivrer quelques pensées profondes sur la nature humaine, capable du pire et du meilleur et quelques fois les deux en même temps. Après tout il n'y a guère que 3500 km à vol d'oiseau entre Londres et Alep...

Non, on a beau être comme moi, sans même un survêtement Adidas dans sa penderie, certains événements s'imposent et même du bout des yeux, on finit par s'intéresser à ce qui se passe sur l'aire de jeu. Et du coup j'ai l'impression d'une certaine réhabilitation, de revenir en odeur de sainteté auprès de mes concitoyens en pouvant dire haut et fort: J'aime le foot!

Oh là oh là! On s'emballe pas hein... D'abord c'est parce que ce sont les Jeux Olympiques et deuxio c'est le foot féminin que je kiffe. Oui parce que là au moins il y a de l'enthousiasme, du jeu et non pas de la comédie, une sorte d'esprit juvénile qui anime ces nanas et qui fait largement oublier la puissance de certaines techniques masculines. Et puis surtout ça me donne le sentiment de voir un vrai sport d'équipe et non pas un catalogue d'individualités et d'ego over sized réunis autour d'un ballon sur un carré de pelouse. Bref, je ne vais pas déverser ma bile sur les joueurs de foot mais plutôt encenser les joueuses qui parviennent à me faire chercher sur mon canard quotidien la date et l'heure des prochaines rencontres. Tu 'rends compte?

D'ailleurs demain soir France-Colombie à 18 heures et les USA de la blonde Meg Rapinoe ( photo ) à la même heure contre la République Populaire Démocratique de Corée. Du petit lait...

Pourtant, même s'il y a quelques exceptions, les footballeuses ont souvent les cheveux longs. Mais le coeur y est, je le sens bien. C'est peut être le prix à payer quand les femmes piquent un peu les jouets des mecs. Elles essaient de compenser en affichant quelques artifices, genre queue de cheval, mais ça ne me trompe pas, moi.

 

 

Photo: STANLEY CHOU / GETTY IMAGES

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Bad girl

29 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires

Paris-MacCaulay.jpg

A cette heure, le décor a changé. Non pas le décor, l'atmosphère. Comme si tout s'assombrissait malgré les lumières crues de la ville. Personne ne traîne dans les rues, sauf quelques filles qui racolent ça et là, sur le boulevard. Rappelle toi, tu passais par là quelques fois toi aussi... 

N'as-tu jamais imaginé ce monde? Celui là, qui défile derrière les vitres de ta voiture confortable. L'épicier un peu fébrile qui va rester ouvert toute la nuit et ces ombres, capuchonnées, qui par moment entrent dans la lumière d'un réverbère et disparaissent à nouveau dans une ruelle borgne...

Les filles se partagent la rue et à tour de rôle allument le passant qui ralenti avant le carrefour.... Non jamais tu ne t'es posé la question. Ce monde te semble autant étrange qu'étranger et tu files, partagé entre la peur, la pitié et le mépris...

Et puis il y a cette fille blonde. Elle semble si différente. Tout le contraire des autres même. Elle descend de la cabine du camion en tirant un peu sur sa robe, allume une cigarette et jette un regard noir alentour. Avec elle pas d'artifices outrageux, pas de maquillage vulgaire. Ni poitrine généreuse, ni décolleté vertigineux. Pourtant elle vit du plaisir des hommes, comme les autres elle va traîner là une partie de la nuit, avant de rentrer, aux premières lueurs du jour, dormir un peu.

Et peut être que tu la reconnaitras, à son visage dur et à ses cheveux tondus. Peut être que tu voudras lui sourire à la sortie de la crèche ou à la caisse de la superette... Et peut etre que son monde te semblera moins loin du tien.

 

Photo: Paris Macaulay par Christopher Bush


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Ne pas se tromper

28 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Oser.jpg

Il y a toujours des moments au cours d'une vie où on est confronté à des choix. Parfois ces choix nous sont imposés, parfois non. Et quand c'est parfois non, c'est que c'est juste nous qui nous imposons des problèmes liés à des questions existentielles, du genre: j'aimerai bien être plus rock'nroll mais pour ça il faudrait que j'arrête de me fringuer chez Damart, j'aimerai bien avoir un tatouage mais j'ai peur d'avoir mal ou encore j'aimerai bien être une femme aux cheveux courts mais pour ça il faut.... que je me coupe les cheveux. 

Ah la vie n'est pas simple des fois. Pourtant il y a bien des soucis que l'on pourrait s'éviter si on considérait seulement que les apparences ne suffisent pas à transformer notre caractère. En l'occurrence, pour ce qui m'intéresse, il ne suffit pas de se couper les cheveux pour devenir "une femme aux cheveux courts". Oui, dit comme ça, ça paraît un peu bête, mais tout le monde a compris. 

Les habitué(e)s, les assidu(e)s, les accros qui passent un peu de temps, régulièrement par ici et qui lisent ce blog depuis sa genèse, savent bien que c'est une question de caractère et pas une chose qu'on décide de faire un beau matin, par hasard. Cette envie elle vient de loin. Elle a peut être été contrariée jusque là, mais le jour où ça arrive on en ressent presque du plaisir physique. Je me rappelle encore, il y a à peine quelques jours, voir le sourire apparaître sur les lèvres d'une amie au moment où la coiffeuse a posé la tondeuse sur sa nuque... Ces choses là ne s'expliquent pas.

Alors il ne faut pas se tromper. Enfin je veux dire, bien sur tout le monde peut essayer, mais les vraies femmes aux cheveux courts le sont avant tout dans leur tête. Les autres, en général, à peine sorties du salon, se lamentent déjà sur le nombre de mois qu'il leur faudra pour retrouver leur queue de cheval....

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Trombi

27 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Ca pourrait ressembler à un jeu, genre "Qui est qui?" Mais en fait ce n'est que le début de ce qui pourrait être un immense "trombinoscope" des lectrices et actrices du blog... Mais bon, ça reste un peu maigre encore, mais je ne désespère pas de remplir une page entière...

Pour cette avant-première, dans le désordre, merci à Anne Elisabeth, Johanna, Florianne, Géraldine, Vicky, Mathilde, Marine, Angelea, Margot, Camilla, Maud et quelques inconnues qui sont juste là pour la symétrie...

Donc voilà, ça se construit, petit à petit...

A suivre...

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Inutile de chercher

26 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Je me rend bien compte que depuis un certain temps, les jeunes ou très jeunes femmes trustent un peu les articles du blog. Pourtant il n'y a clairement pas, dans mon esprit, d'âge plus qu'un autre qui pourrait avoir droit de citer. Je le redis volontiers, il y a chez les femmes aux cheveux courts comme une aura particulière, une onde d'authenticité qui me percute à chaque fois... Chez les plus jeunes il y a cette audace, un peu provocante et le jeu ambigu parfois de l'androgynie. Autour des trentenaires et des quadras ce souffle de la détermination, de l'action, de la féminité exacerbée, dépouillée d'artifice et de paravents. Celles qui jouissent d'une plus grande maturité m'apparaissent tout en sérénité et en tendresse, fortes de toutes ces étapes passées, repues de l'admiration des hommes et des femmes amoureux de vérités et amoureuses elles aussi, en retour.

Et chez toutes il y a du style, un peu de masculin pour doser leur hyper féminin, du glamour ou de l'ambiguïté, cette volonté de ne pas se laisser enfermer dans le moule et les codes, cette jouissance d'apparaître dans la foule moutonnante, fières et sans fards. Ce style qui fait tout, émanation du caractère, qui fait d'une simple coupe de cheveux un flamboyant étendard....

Alors oui, tout cela peut sembler un tantinet, ou carrément, fétichiste. Mais j'assume et je revendique cet amour pour celles qui ne cèdent pas à la facilité, qui sont femmes aux cheveux courts, non pas parce que c'est plus "pratique", mais parce que cela leur donne un vrai style...

 

Photos: Ilona Friederici

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... c'est ainsi qu'on aime

25 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Se voir le plus possible et s'aimer seulement, 
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, 
tumblr_m7cln3VhUE1qekik3o1_1280-copie-1.jpgSans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge, 
Vivre à deux et donner son coeur à tout moment ;

Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge, 
Faire de son amour un jour au lieu d'un songe, 
Et dans cette clarté respirer librement -
Ainsi respirait Laure et chantait son amant.

Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême, 
Cest vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci, 
C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.

Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème, 
Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci : 
Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.

 

Alfred de Musset ( 1810 - 1857 )

Modèle: Tao Okamoto

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Ouanundrède

24 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Divers & variés

Alors voilà. Pour fêter l'arrivée de la centième inscrite sur la page Facebook du blog, c'est un Quartier Libre spécial offert à Stéphanie. Ambiance estivale, parasol et mojito pour déguster ce petit moment de fraîcheur...

 

Aujourd’hui j’ai 24 ans. Et toutes mes dents. Mes cheveux aussi d’ailleurs. Depuis plus de 10 ans déjà très courts. Par choix ? Bien-sur, c’est nul les cheveux longs, c’est banal, toujours la même chose, en plus les filles qui ont les cheveux longs font toujours des queues de cheval (chevaux ? ;) ) donc non, moi j’aurais les cheveux courts !

P10101651 an en Espagne, déjà. J’avais peur de quitter mon coiffeur, de livrer ma tête à d’autres mains et d’autres techniques que la sienne. Finalement, j’ai passé le cap, tête haute, même pas peur, je suis entrée chez le coiffeur, une chaîne ici dont je tairais le nom (secret professionnel ;)).

Auparavant, j’ai rencontré une fille dans la rue avec exactement la même coupe que moi, alors je suis allée la voir et lui ai demandé dans un espagnol approximatif ou elle avait l’habitude de se couper les cheveux et m’a indiqué ce salon. C’est en effet sympa et surtout beaucoup moins cher qu’en France, 10 à 15 euros la coupe, alors inutile de vous dire que j’y allais quasi toutes les deux semaines !

J’ai vite repéré mon préféré, celui qui coupait le mieux et qui faisait ce que je lui demandais, on y allait toujours toutes les deux avec Susanne, et on coupait toujours différemment. Teinture brune, noire, décoloration, rasée, un peu moins, frisée, lisse … Bref, une aventure ! De plus, en Espagne, ils n’ont pas peur de faire des trucs de oufs niveau style, alors tu n’as pas peur d’oser non plus, et mon coiffeur se plie à mes volontés et prend ses libertés …

C’est d’ailleurs la première fois que j’ai une copine aux cheveux courts, c’est marrant le regard des gens est doublé, un regard par là et hop un autre par là. Elle est magnifique et je pense qu’une nuque comme la sienne ne devrait jamais être cachée par des cheveux ou quoi que ce soit d’autre d’ailleurs.

Je l’ai rencontré ici en Espagne, à Almería, nous sommes là pour un an, en accord avec notre université nous faisons Erasmus, ca aussi c’en est une aventure !

DSC04187.JPGOn se rencontre l’un des premiers soirs, je ne fais pas attention à elle car je n’ai jamais été attirée vers les femmes aux cheveux courts … Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi car la féminité s’en dégage d’autant plus, je l’ai à mes cotés et nous commençons à construire notre belle aventure ensemble et à tout partager.

Dimanche soir, hiver, froid, chez moi, tondeuse. Premier lien, partage, naturel, cohésion entre nous. Je lui ai demandé de me couper les cheveux, Susanne accepte avec enthousiasme, on peut choisir, on découvre, on s’essaye, un peu plus par là et on se confronte aux détails, aux difficultés, aux premiers pas. Mais on n’a pas peur, c’est du changement, de la nouveauté, toujours de belles expériences et en plus on s’en fou de tout puisque nous sommes ensemble et après c’est mon tour, à moi la tondeuse et sa petite tête à ma merci.

On rit, je lui explique plus au moins ce que je veux, de toutes façons on a des problèmes de communication, elle est allemande, je suis française, nous nous parlons espagnol. C’est magique, je prends donc cette excuse pour la regarder dans les yeux et lui dire que je ne comprends pas trop mais que je lui fais entièrement confiance, comment faire autrement avec les mains les plus belles du monde qui sont à toi, pour ce moment, un instant sur pilotis ?

Nous échangeons nos savoirs faires sur nos têtes respectives et finissons heureuses et contente d’avoir partagé ca ensemble, nous deux, personne d’autre.

 

Le lendemain, à la fac, tout le monde nous félicite sur ces belles coupes et nous demande qui a fait ca, on se montre du doigt, se félicitant mutuellement d’avoir modelé l’extérieur de l’autre à son envie tout conservant la petite touche de folie qui est à l’intérieur.

Pour moi la vie est constituée de tous ces petits détails qui m’émerveillent un peu plus chaque jour. Cette coupe aurait pu restée banale et insignifiante. Cependant, grâce à Susanne, toutes les couleurs en sont changées et la coupe orientée 100 % sourires.

Aujourd’hui j’ai 24 ans, les cheveux courts et je suis amoureuse.

«  On ne diminue pas le bonheur en le partageant. « 

ONE LIFE.

 

Texte et photos: Stéphanie L.

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Criminel

23 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Je vais pas mentir et dire que ça m'arrive tous les jours, mais chaque fois que je suis confronté à cela je replonge dans mes souvenirs d'enfance et je fini par être un peu énervé par ce comportement, en apparence innocent, que chacun absout avec une tendresse un peu niaise et qui pourtant relève du crime contre l'humain.

9e57.jpg

Bon bon, je m'explique! Je me rappelle il n'y a pas si longtemps, au cours d'une réunion mondaine dont seules les bonnes familles ont le secret, avoir entendu une mère tout attentionnée, collier de perles et carré Hermès, raconter à quelques desparate housewives du coin combien elle avait le coeur fendu à l'idée de faire couper les cheveux de son chérubin. Le chérubin en question étant présent, au milieu d'elles, sa mère tripotant distraitement ses mèches blondes de petit page à l'ancienne, comme elle caresserait les longs poils de son barzoï... Et je ne peux jamais m'empêcher de penser, à tort peut être, que l'angelot préfèrerait sans doute avoir la coupe en brosse et courir avec ses potes du quartier.

On imagine pas à quel point ce type de comportement peut avoir de conséquence... 

Bon je suis bien d'accord, jusqu'à un certain âge, il en va de la responsabilité des parents de s'assurer que leur progéniture a un aspect propre et respectable. Ce n'est pas pour autant un permis pour jouer à la poupée avec elle jusqu'à sa majorité.

Parce que le pire, le pire, c'est que parfois ce comportement assassin se poursuit jusqu'à une période avancée de l'adolescence. Et des mères ( en général les pères s'en foutent un peu.... ) castratrices imposent des coupes improbables à leur garçon ou l'interdiction absolue à leur fille de couper le moindre centimètre de leur chevelure de princesse. Comme si cela leur appartenait!

Sans parler des dégâts psychosexuels que peuvent engendrer ces comportements abusifs sur un enfant de 5 ou 6 ans, on s'expose à une réaction souvent explosive du genre principe d'Archimède lorsque la majorité pointe son nez...

Il faudrait quand même bien, arrivé à l'âge de raison, considérer que chacun est un être humain à part entière, libre de disposer de lui et de trouver son propre style, sous le regard bienveillant et raisonnable de ses parents...

Bon enfin, j'dis ça, j'dis rien...

 

Photo ( de famille ) : Inconnue

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Déchirure

21 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Je l'ai vu l'abandonner. C'était comme un film de Wong Kar wai. Il y avait les lumières au fond et la nuit était encore claire. On entendait à peine le ressac, l'air était tiède, celui d'une soirée d'été et dans ma tête, en les voyant, j'avais cette valse mélancolique et déchirante.

Elle s'éloignait, sans même laisser une trace sur le sable mouillé, comme un songe qui nous quitte au réveil... Peut être même que lorsqu'elle arriverait au bout de la plage, que sa silhouette se confondrait avec les ombres de la ville et qu'elle sera invisible, je croirais avoir rêvé.

Je l'ai vu, lui, tenter de la retenir, s'accrocher à ses mains. Elle marche à présent, bras balants, tête baissée et passe devant moi. Son visage masqué par le rideau de cheveux noirs, coupés droit. Et de loin la peau claire de sa nuque reste un phare qu'il ne quitte pas du regard. Je ne sais pas si elle pleure, mais je perçois ses épaules qui se voutent doucement...

Et c'est comme la plainte du violon, comme une pièce de soie qu'on déchire...

 

Photo: Yi-jin Hsieh

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