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Les Affranchies

Non mais franchement!

9 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

lady-hunz.jpgIl était pourtant tout à fait improbable que je m'arrête ce matin dans l'épicerie de monsieur Momo. Cependant, sur le coup de 11 heures, une sournoise envie de melon m'a poussé vers son étal. Hasard ou destinée...?

L'épicier, d'ordinaire si calme et pondéré, vociférait devant un parterre de ménagères qui attisaient sa diatribe par des hochements de tête ou des onomatopées en forme de soupirs de désespoir. Apocalyptique! 

Je tentais de me faire tout petit, le nez masqué par un cavaillon de bonne taille, mais le père Momo, voyant enfin un congénère, me pris à témoin, ce qui eut pour conséquence d'attirer sur moi les regards de l'assistance.

Ne me restait plus qu'à m'enquérir des raisons de la colère du bon monsieur Momo. Je n'eu même pas à demander... "Non mais franchement, vous allez pas m'dire que c'est pas normal pour une fille de son âge... Ah c'est pas comme ça qu'elle va s'trouver un homme à marier, c'est sûr! Déjà qu'elle met jamais des robes et des trucs jolis, voilà qu'hier elle me revient à la maison avec les cheveux coupés comme un garçon. Et sa mère, ben elle dit rien, elle trouve ça joli! Vous allez pas me dire non?..."

Evidemment je sentais bien que le vieux cherchait mon soutien inconditionnel et que les ménagères n'en attendaient pas moins.

"Mais elle a quelle âge votre fille? " dis-je, innocemment.

"....??? Ben 19 ans... Je crois... " ... et là j'ai bien vu qu'outre le marchand des quatre saisons ne voyait pas le rapport, les harpies autour de lui commençaient à froncer le sourcil. 

" Oh vous savez, faut pas dramatiser les choses comme ça... Ce ne sont que des cheveux après tout, ça repousse..."

"Ah parce que vous trouvez que les filles qui se coupent les cheveux comme des garçons c'est normal vous?"

A ce moment précis, j'ai pris une longue respiration...

"Oui"  Silence de consternation. Le public ne m'étant pas acquis, il était inutile de tenter une conversion. J'ai reposé ma cucurbitacée et me drapant virtuellement dans mes convictions, j'ai quitté la scène dignement.

L'épisode cependant m'a fait mesurer à quel point certaines mentalités étaient restées au point mort, ancrées dans des schémas qui dataient au moins du début du siècle dernier... Courage!

 

Photo: Flickr     

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Deux poids, deux mesures

8 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

cw-antm12-episode1202-container 030911-4a9e8a-500x747On ne peut pas dire qu'il y ait encore beaucoup de choses qui me surprennent dans la nature humaine, mais quand même, j'observe parfois des choses étonnantes... Aujourd'hui encore je suis toujours un peu amusé de voir l'émotion qui existe autour de tout ce qui touche à nos cheveux. Même si je suis bien placé pour comprendre cette émotion j'ai du mal à l'admettre dans l'amplitude que peuvent lui donner les médias par exemple. Il y a des émissions de télé qui, je n'en doute pas un instant, provoquent cette émotion intense en obligeant les candidates d'un concours a sacrifier leurs cheveux. C'est devenu un temps fort dans le parcours des futures nouvelles top models où on ne manque jamais la crise de nerf et les larmes de celle que le sort a désignée pour être proprement ratiboisée. Bon par chance, en général la belle retrouve le sourire une fois l'opération terminée, mais l'audience a fait le plein, mission accomplie.

 

Moins fréquent mais tout aussi efficace, la course autour du monde où le couple doit, pour continuer son parcours, s'arrêter dans la boutique du coiffeur pour se voir offrir la coupe locale, c'est à dire la boule à zéro. Pleurs et grincements de dents assurés.

 

epontes.jpgBien sûr derrière tout ça il y a tout de même des gains importants. Donc outre l'émotion légitime, il s'agit de mettre en balance quelques centaines, voir milliers de dollars acquis en un clin d'oeil et des cheveux qui repoussent à raison, en moyenne, d'un centimétre par mois... Personnellement je ne vois rien de très cornélien là dedans mais il faut croire que dès que l'on touche à son image les enjeux sont remis dans une perspective un peu irrationnelle.

Pourtant il y a pire...

Comment comprendre que certaines se lancent presque facilement pour faire un tatouage qui va les marquer " à vie " et se torturent les méninges pendant des semaines pour savoir si oui ou non elles vont se faire couper les cheveux?

La réponse est sûrement dans la "visibilité", quand le tatouage en question peut être quelque chose d'intime qu'on est seul à connaître avec quelques proches. La stigmatisation, fut-elle irréversible, dérange moins qu'une coupe de cheveux qui va être au regard de tous et affecter l'image que l'on désire projeter vers les autres.

Un double jeu en quelque sorte, rebelle en dedans, mais surtout que personne ne le sache...

 

Photos: ANTM et Elisa Pontes

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Bas fonds

7 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires

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Je n'avais plus rien à faire dans cette ville et tu peux me croire, je n'avais qu'une envie, celle de mettre les voiles. Dans ce quartier malfamé, au milieu des sirènes hurlantes, il n'y avait rien d'autre à espérer qu'un coup tordu ou une balle perdue... En même temps il me restait une drôle d'impression...

C'est sûr que cette nana là n'avait pas froid aux yeux. Le vieux Meyers la considérait comme sa propre fille et c'est sûrement elle qui reprendrait l'agence quand il déciderait de raccrocher. En attendant elle m'avait sacrément aidé et professionnellement je n'aurai pas espéré mieux. Restait ce sentiment étrange, cette fascination presque, pour le personnage. Ce petit bout de femme se sapait comme un mec et portait les cheveux courts, la nuque rasée et sans aucun des artifices qui pouvaient attirer ou séduire elle était parvenue à me chiffonner le coeur. Faut pas me demander pourquoi... Même avec sa veste d'homme cabossée par le 45 qu'elle trimballait sous son aisselle j'avais du mal à me concentrer quand je la voyais filer devant moi. Pas de doute qu'elle s'en était vite rendue compte, mais il fallait faire le job avant tout.

Ce n'est qu'au moment de partir... Le taxi attendait déjà devant l'hôtel. Dans le hall elle s'est collée à moi et ses lèvres m'ont parut d'un goût étrange et merveilleux. Je l'ai enlacée, ma main s'est égarée sur sa nuque tondue et la sensation m'a bouleversé...

Le taxi à commencé à râler, elle m'a repoussé... Sur le trottoir elle a ébouriffé sa frange, fait un signe de la main et puis elle a filé en allumant une cigarette.

Alors oui, tu peux me croire, j'avais une drôle d'impression en mettant les voiles de cette foutue ville où je n'avais plus rien à faire... 

 

Photo: Peter Lindbergh  

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Une longue histoire...

5 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Il était une fois... ouaneceuponeutailleme.

 
Il y a fort fort longtemps donc, j'ai rencontré Anne Elisabeth qui tranquillement faisait quelques courses dans le supermarché du coin.

 
Je discutais avec un bon ami à moi lorsque soudain mon "radar" m'a lancé une alerte. Un peu au loin, dans la galerie, une silhouette féminine, jean chemisier, brune cheveux très courts, allure androgyne. Tout de suite la conversation de mon ami m'a semblé beaucoup moins passionnante. Tout en l'écoutant je suivais du regard cette nouvelle cible... Démarche décontractée, souple et assurée de la sportive. La voyant m'échapper, j'ai planté là mon ami, lui affirmant que je revenais illico et j'ai filé dans la galerie à la poursuite de la jolie brune.

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Ca peut paraître cavalier, aborder une jolie femme comme ça, dans n'importe quel endroit, juste pour lui dire qu'elle est jolie justement et lui parler d'une dilection incurable dont vous êtes victime en espérant qu'elle veuille bien vous accorder un peu de compassion.

 
Circonspecte d'abord, Anne Elisabeth dont je ne connaissais pas encore le prénom, a finit par sourire, assez délicieusement, a regardé l'écran de mon intelligent téléphone lui montrer à quoi ressemblait le blog et comme je ne voulais pas l'embêter plus longtemps, j'ai proposé que nous nous retrouvions, une autre fois, pour faire un article. Cette fois j'étais confiant puisque que j'avais appris qu'elle travaillait dans une boutique du centre commercial, je saurais donc toujours la retrouver...

 
Excité par cette nouvelle rencontre je me suis laissé aller à taper son prénom sur Facebook et parmi les différents profils qui ont apparu, un m'a semblé être le sien. Pas de portrait ni de photo identifiable. Pas d'accès au mur non plus, ni aux amis, mais la photo de couverture, un saut en parachute en tandem, et les différentes "mentions j'aime" m'ont paru bien coller au personnage... Alors j'ai tenté un message... Qui reste à ce jour sans réponse.

 
Pourtant, deux jours plus tard le hasard nous fait nous croiser à nouveau. Je lui raconte l'anecdote, pensant m'être trompé de destinataire et imaginant, amusé, la tête de la personne qui avait du recevoir mon message. Et là, stupeur et ravissement, Anne Elisabeth me raconte que c'est bien son compte, que ce saut en parachute c'était vraiment le pied et qu'à part ça elle pratique aussi le wakeboard, le snowboard, j'en passe et des plus glissants. Bon... il était clair que l'affaire n'était pas gagnée, puisque malgré ma demande d'ajout comme ami et mon message, la belle m'ignorait royalement. Pourtant chacune de nos rencontres étaien
t tout à fait cordiales, sympathiques, agréables... Mais je me demandais quand donc j'allais bien pouvoir faire quelques photos pour illustrer un article que je voulais à la hauteur de l'image de la gentille, mais taquine, Anne E.

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Une troisième rencontre, toute aussi fortuite que les précédentes, m'amena à lui emboîter le pas alors qu'elle faisait encore quelques courses durant sa pause de midi, dans la perspective d'un barbecue entre copines en cette veille de week end. Elle avait parcouru le blog, elle aimait beaucoup, ses amies aussi, mais n'était pas encore décidée pour y apparaître. J'enfilais donc ma robe de ténor du barreau et à travers les rayons de la grande surface, je lui faisais l'article, vantant l'esprit et la philosophie du blog. Pour finir, elle signa sa reddition sur le comptoir de la cafétéria où elle venait d'acheter son casse-croûte de midi. Son prochain rendez vous chez le coiffeur était au début du mois, ça tombait bien, nous ferions l'article et les photos à ce moment là, la coupe bien nette et dégagée derrière les oreilles comme il se doit.
Épilogue: Ils se marièrent et.... N'immmmmporte quoi!
Non mais mon opiniâtreté a été récompensée. Nous avons passé l'heure du déjeuner à papoter, de sujets et d'autres, de sa coupe de cheveux, le même style depuis 2 ans, de son coiffeur attitré, qu'elle suit de salons en salons, de son caractère de casse-cou, la vie, l'amour, les vaches, toussa... en faisant quelques photos. 

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Encore un grand merci Anne, pour autant de gentillesse et de patience.

 

Dans la playlist de Anne:

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Illustration

5 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Parce que j'aime bien quand la bande dessinée ou l'animation mettent en scène des héroïnes aux cheveux courts, je me suis penché sur l'histoire de Mumu Ci et Pipen. Je n'ai rien compris à cette histoire d'extraterrestres égyptiens en quête de chaussures mais le graphisme, bien sûr, m'a beaucoup plu. Il y a beaucoup d'élégance, de charme, de féminité dans tous les personnages de cette série.

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Ce charme et cette élégance je la retrouve dans ces illustrations des années 20 que les magazines de l'époque produisaient pour accompagner les nouvelles et feuilletons qui étaient à la mode en ce temps.

Un glamour qui me séduit aussi dans les dessins de Guido Crepax et de sa Valentina...

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Malgré tout, je me rend compte que dans mon propos il n'y a que des femmes des années 20 ou de cette inspiration... Est ce que les héroïnes modernes n'auraient pas autant de charme?

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Saint Petersbourg

3 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Ce soir à la Strelka il y a un concert. Les mélomanes sont là, en bas, sur les chaises devant la scène. Elle les observe. Enfin on le croit, mais son regard est perdu dans le vide. Elle songe, ni triste ni ravie à ce qu'elle est à cet instant précis... Jeune, elle est née sur les cendres de l'Union Soviétique et de ce bouleversement mondial elle n'a pas de souvenirs. Elle s'habille de façon moderne, comme le font toutes les jeunes femmes de son âge à travers le monde. Ce soir elle écoute Schubert, mais elle aime aussi le rock et la pop anglaise et tout cela semble naturel. L'instant d'avant elle a rejeté avec sa main, ses cheveux en arrière. Puis sa main est restée sur sa nuque, empoignant ses cheveux, comme pour juger qu'ils étaient trop longs. Elle se dit qu'elle aimerait bien les faire couper comme cette actrice qu'elle a vu dans un magazine... Elle se dit que c'est tout naturel de penser à cela, de penser comme cela. Elle n'est pas responsable des erreurs du passé, ce n'est pas sa faute si ses parents vivaient dans un monde tellement différent, tellement sombre, tellement effrayant... Ce soir à St Petersbourg c'est comme à Berlin, à Paris ou à Montréal, une soirée d'été, à savourer...

 

Crédit photo

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En immersion

2 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Après avoir eu le bonheur de rencontrer Sabrina sur son lieu de travail, qu'elle m'accorde un peu de son temps et quelques photos, l'aventure se poursuit avec elle. L'envie de découvrir et de partager, ça fait plaisir. Après avoir exploré un bout de mon univers, elle m'invite un peu dans son monde, plein de nanas aux cheveux courts, à l'occasion d'un vernissage qu'elle organise dans un bar branché de la ville. Comment dire non? Au contraire, je suis ravi... Et qui sait si je ne vais pas rencontrer là bas quelques lectrices du blog? Hein? Ou lecteurs d'ailleurs. On est à l'abri de rien...

Toujours est-il que ça se passe jeudi 5 juillet, au Tralala, 26 rue Candolle à Montpellier et l'artiste s'appelle R.A.F

Enfin, un des artistes, parce que j'ai dans l'idée que les artistes ça ne va pas manquer ce soir là....

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Bord de mer

30 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

caitlin lomaxQuand je suis au bord de la mer 
Afin de rester toujours jeune 
Comme Aphrodite je déjeune 
De soleil et de lune dîne

je me sens devenir ondine 
Qui joyeuse où l'onde est amère 
Ne souhaite pour son sommeil 
Pas d'autre oreiller que les vagues

Si sur le sable le soleil 
Luit, comme perdue une barque 
Plus n'ai besoin de vos attraits 
Votre éponge ni votre craie,

Vénus, pour dormir éveillée 
Aux âmes de larmes mouillées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Modèle: Caitlin Lomax

Texte: Quand je suis au bord de la mer - R. Radiguet

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