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Les Affranchies

tendresses

Le bain

14 Août 2017 , Rédigé par Jeaneg Publié dans #Tendresses, #Nouvelles et petites histoires

Photo: Dustin Condren

Photo: Dustin Condren

Après que sa main ait glissé doucement vers ses seins, elle ferma les yeux et l'image qui lui vint en premier fut celle de cette fille, la blonde qui lui avait coupé les cheveux.. Elle avait un regard doux et des gestes délicats. Puis tout de suite après vint l'image de cet homme qui lui souriait dans la rue. Elle l'avait croisé, il avait fait un compliment, sans même s'arrêter, elle n'avait pas répondu, ne s'était pas retournée et avait caché son sourire dans sa main en baissant la tête...

La main des seins descendit sous la surface de l'eau, vers le sexe et l'autre main sur laquelle la tête était appuyée, commença un massage de la nuque, doucement, comme pour jouir de ce touché exceptionnel que procuraient les cheveux rasés.

Elle caressait ses cheveux courts et là, seule dans ce bain, elle voulait ignorer l'étrangeté de ce surcroit d'excitation que cela lui procurait. Elle n'avait pas honte, non, mais elle savait qu'elle rougirait peut être d'avouer ce genre de "bizarrerie". Qu'importe, son esprit se peuplait de fantasmes étranges, stimulés par ses caresses... à moins que ce ne soit l'inverse?

Son corps échauffé, elle voyait défiler dans sa tête cet homme au compliment sincère et imaginait avec lui une aventure soudaine et brutale alors que tout à coup la blonde venait s'associer à leurs ébats, sans cesser de couper ses cheveux... La main plongée dans l'entre-jambe faisait clapoter l'eau avec frénésie et l'autre affolait son imaginaire, ébouriffant les courtes mèches de sa chevelure.

Soudain le corps se tendit comme un arc, le souffle lui manqua quelques interminables et délicieuses secondes, elle étouffa de petits cris et repris doucement sa respiration... Les yeux toujours clos, la caresse sur sa nuque devint distraite et sensuelle et son corps glissa un peu plus dans le bain chaud.

 

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Combien de marins, combien de capitaines...

5 Août 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses, #Divers & variés

Photo: Fany Meil

Photo: Fany Meil

Là-bas au bout des terres c'est le vent qui a façonné la lande, verte aux reflets pourpres de bruyère. Les pins y ont l'allure d'un coup de pinceau qui aurait glissé de la toile, maladroitement. La mer s'est chargée du granit et l'a découpé à coups de burin de ses vagues tempétueuses... Elle est d'ici, héritière de la mer et du vent, comme cette terre brute et fascinante.

Elle a dans la tête des récits d'aventures et des courses au bout du monde sur des goélettes triomphantes mais tous les trésors sont cachés dans son coeur. Comment pourrait-elle être différente de cette androgyne aux cheveux courts et à l'allure de matelot? Elle est Jack London, elle est Jim Hawkins, elle est une héroïne d'Hemingway...

C'est ici qu'elle est née et qu'elle renait, à chaque fois. Peut être que vous la verrez, un jour sur la falaise, tendre les bras vers l'océan, escortée par les goélands qui hurlent dans le vent...

Citation: V.Hugo  

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Un ciel d'étoiles

1 Août 2017 , Rédigé par Jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Tendresses

Photo: Samuel Bouget

Photo: Samuel Bouget

Elle avait un visage d'enfant éternelle, un peu pâle, que soulignaient des lèvres pulpeuses comme un quartier de mandarine. Pour gommer cette image d'adolescente, un jour, elle a coupé ses cheveux. Mais, comme pour conserver un reste de cette juvénilité, elle a fait cette coupe, stricte et droite qu'ont parfois les petites filles. Et puis, en guise d'affirmation, pour renier ce style enfantin, elle a fait raser la nuque, très court, très haut et dans cet espace nu elle a fait graver à l'encre de Chine un symbole étrange, façon de se rappeler chaque fois qui elle est vraiment...

Elle était devenue alors ce paradoxe de femme et d'enfant, au visage androgyne qui ne veut rien avouer, ni son âge, ni son genre. Un équilibre fragile qui pouvait être trahi par un sourire de gosse ou une ride sur le front.

Mais tout cela ne trompait que les adultes, empêtrés dans leur idées toutes faites et leurs jugements archaïques. Tout ceux qui regardaient mais ne voyaient pas. Les coeurs purs, vierges ou amoureux y découvraient bien autre choses. Un jour l'un d'eux le lui a dit...

"Tu es comme le ciel de mes nuits d'été, où les étoiles sont par milliers..."

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A quoi tu joues?

30 Juillet 2017 , Rédigé par Jeaneg Publié dans #Tendresses, #Nouvelles et petites histoires

Photo: Philippe Regard

Photo: Philippe Regard

Il suffisait d'un rien, d'un accessoire ou d'un vêtement pour que la princesse devienne prince charmant. Ce n'était qu'un jeu... Et avec le temps, l'enfant devenue androgyne aimait lire le trouble dans les regards, devinait l'incertitude dans laquelle son image plongeait l'entourage. Pourtant il manquait cette touche vitale, indispensable, incontournable qui allait définitivement l'emporter à l'écart de ce monde binaire et convenu...

Elle a savouré l'instant, l'oeil amusé, s'est un peu mordu la lèvre en pensant à sa mère, mais chaque coup de ciseaux plongé dans sa chevelure l'emportait vers son idéal. La coupe presque achevée, elle a insisté, encore, plus court, oui je suis sûre s'est-elle entendu dire. 

Elle était jolie et la voilà devenue belle...Belle dans cette ambiguïté assumée qui ne tourmente que les autres, celles et ceux qui ne savent pas voir les gens heureux. Elle est sortie en caressant sa nuque, comme si elle n'en revenait pas. Elle souriait 

 

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C'est ainsi

23 Juillet 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Vlada Cox

Vlada Cox

Ne m'en voulez pas, je suis ainsi. On m'a toujours dit que j'étais jolie, mais je n'en crois rien et vraiment, je m'en fiche. Je sais, c'est injuste parce que d'autres aimeraient sûrement profiter de cette subjective beauté. Je n'y peux rien... Un jour on m'a parlé de ma merveilleuse blondeur alors j'ai rasé mes cheveux et ainsi, je me suis plu, pensant que je ne serai aimée que pour moi même et non plus pour cet artifice. Je n'en ai pas d'autre, ni déesse, ni callipyge, d'une seule main j'enveloppe un sein et j'ai le corps long et fin d'un éphèbe... Pourtant des femmes m'ont désirées et beaucoup d'hommes aussi, mais c'est toujours moi qui choisi.

Ne m'en voulez pas de paraître si loin de vous. C'est peut être parce que je ne cherche pas à séduire que je vous semble indifférente et hautaine. Parfois je préfère parler de mécanique, boire des alcools forts et fumer du tabac brun... parfois. Si cela vous effraie, il ne faut pas m'en vouloir, je suis ainsi.

Parfois je rêve qu'un jour quelqu'un m'emportera, que j'aurais une très belle robe blanche et des bottes de cow boy, pour un simple baiser dans le cou ou sur ma nuque rasée et ma vie sera très belle... parfois.

Ne m'en voulez pas d'être libre,  je ne possède que ça.

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Cahiers de vacances - Tout va bien... Janvier 2011

11 Juillet 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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  Elle arpente la plage et laisse le vent du large balayer ses cheveux courts. Au loin les cavaliers par moment font jaillir des gerbes d'écume quand, sous le galop de leur chevaux la mer glisse une vague. Ils seront bientôt là, devant le vieux warf. Et chacun aura un mot gentil pour elle, un sourire. Elle n'en sera pas distraite, et au pas, les cavaliers poursuivront sur la plage déserte, flattant leur monture à peine essoufflée. Et elle, elle reprendra le cours de ses pensées qui toutes depuis qu'il est parti vont vers lui. Elle lui parle, tout bas et le vent emporte ses mots. Elle lui dit comme c'est dur, comme elle a peur sans lui et l'envie lui vient de maudire la mer, et le ciel et le sable froid où ses pas s'enfoncent.

Soudain, comme soulagée, elle rejoint la vie, affiche un sourire et endosse son armure de femme forte, au caractère trempé, que tout le monde connaît ici. Immanquablement on lui demandera des nouvelles de son homme, si loin, là bas, à la guerre. Et elle dira que tout va bien..

Photo: Marcus McIernon

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Cahiers de vacances - Quelle importance... - Juin 2010

10 Juillet 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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A force de prendre des balles dans le coeur, la carapace s'épaissie. Elle voudrait y croire mais elle se méfie de tout et surtout d'elle même. Pourtant, sous la chemise de bûcheron et le baggy, sous cette armure, il y a toujours un coeur qui saigne un peu. Alors elle prend un regard dur à travers ses mèches blondes, prétexte le soleil ou la poussière pour qu'on ne lui demande pas pourquoi ses yeux sont humides. Elle camoufle ses épaules fragiles et sa peau de satin, passe une main sèche à rebrousse dans ses cheveux courts et les ébouriffe. Stupide fierté, mais personne ne la verra pleurer...

" Baby, leave, you'll never see the tears i cry, you better walk on by...."

 

Photo: Anja Rubik by Lachlan Bailey

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Beli est mon idole

30 Juin 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs, #Tendresses, #Portrait

Avec Rebeca "Bex" Walker chez Cut & Grind à Soho - London

Avec Rebeca "Bex" Walker chez Cut & Grind à Soho - London

Ça fait un bail qu'on se connait. Beli a souvent accompagné le blog, une dizaine de fois je dirais, depuis septembre 2014 et ce Quartier Libre

Dès le début, c'est une sorte de fascination qui s'est exercée en découvrant la jeune femme, pleinement assumée, l'allure sportive, chevauchant sa grosse cylindrée, indépendante mais toujours très soucieuse de ses proches, les cheveux courts et le physique androgyne.

C'est ensuite son caractère et son enthousiasme qui commencèrent à tisser le lien qui tout naturellement nous a relié. L'honnêteté, la sincérité, la gentillesse et la curiosité envers les autres. Une sorte du pureté d'esprit qui lui donne ce charisme extraordinaire que tous lui reconnaissent. Il n'y a rien d'artificiel chez elle, pas de clinquant, pas de jeu d'apparence. Tout est vrai!

Bientôt 6 mois que Beli est à Londres et Londres pour le style, les fringues et le coiffeur, y a pas mieux. Si, tout le monde vous l'dira! Et question coiffeur, il faut toujours tout remettre en question lorsqu'on s'installe loin de ce qui a été son quotidien durant des années. Après quelques tâtonnements, il semblerait bien qu'elle ait trouvé, parmi la pléthore de barbershops, l'endroit idéal. Et quoi de mieux que l'amie d'une amie pour vous couper les cheveux, à condition bien sûr qu"elle soit qualified barber, ce qui est le cas de Rebeca "Bex" Walker, of course!

Parce que voyez-vous, Beli a toutes les qualités et celle qui n'est pas la moindre pour une femme aux cheveux courts, c'est d'être toujours très attentive a avoir une coupe impeccable!

Beli est mon idole
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L'été qui approche

27 Mai 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Photo: Fany Meil

Photo: Fany Meil

La douceur et le parfum d'un t-shirt propre, un rayon de soleil qui caresse la nuque... Il y a parfois dans l'atmosphère du matin, ces toutes petites choses que l'on ne remarque pas toujours...

C'est le chant d'une tourterelle, cachée au sommet du grand pin, dans les premières clartés du jour. C'est l'air encore humide de la nuit fraîche avant que le soleil n'assèche les pelouses et déjà le bourdonnement d'insectes laborieux allant de fleurs en fleurs dans les plate-bandes nourricières. Tout cela sent l'été et réjouit l'humeur. 

Dans l'émotion de ce renouveau général, l'envie la presse d'être elle aussi, fraîche et nouvelle. Pour fêter cela, elle est allé chez le coiffeur. Une sorte de bonus.

Et là, sa main venue sentir la tiédeur de la peau exposée au soleil ne peut résister à la tentation et remonte doucement vers les cheveux presque ras. Cela fait naître un sourire sur son visage... Alors, dans l'odeur de café chaud et de pain grillé, elle ébouriffe sa courte chevelure... Ça sent l'été.

Fany Meil sur Instagram

 

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Outsiders

22 Mai 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs, #Tendresses

Photo: ©jeaneg

Photo: ©jeaneg

Elles ont le pas décidé et l'allure dégagée. On devine une sorte de fierté que d'aucun trouve arrogante mais ce n'est qu'une façon dérisoire de se protéger. Difficile de ne pas les remarquer à travers la foule des ordinaires, tellement l'ordinaire leur est étranger.

A la terrasse d'un café elles semblent indifférentes, offrent leur visage à la chaleur du soleil, les yeux clos derrière les verres miroir. Puis lorsqu'elles se parlent, leur regard se soudent et leurs mains se touchent, leurs doigts se caressent. Enfin elles se reprennent, tentent plus de conformité, chacune sirotant son verre. 

Elles n'ont de choix que celui d'assumer qui elles sont et le courage d'être elles mêmes dans la multitude conforme et sans ambition. C'est sans doute pour cela qu'on les envie et on s'en veut de cette envie. Alors on rejoint le troupeau qui ricane, incapable de surmonter la différence.

Elles ne font semblant de rien et si elles paraissent insolentes, c'est juste pour se défendre d'une foule imbécile qui les croit provocantes, avec leur dégaine sans genre et leurs cheveux trop courts.

Et si je les sais fragiles et vulnérables, je les veux admirables et triomphantes, pleines de couleurs au milieu de cette populace grise et ordinaire. 

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