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Les Affranchies

Le parfum de Brett Ashley

3 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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C'était le fantôme d'Hemingway qui rôdait par là... Il lui venait à l'esprit les héroïnes de ses romans, la troublante lady Ashley ou Catherine Bourne... Des femmes de qualité à l'allure souvent ambiguë, mêlant leur féminité absolue au costume d'homme ou à la coupe de cheveux de collégien. Il pouvait imaginer en la regardant être au soleil du Grau du Roi ou dans les arênes de Pampelune, dans le Paris entre deux guerres ou la Côte d'Azur année 50. Il y avait dans son sillage les effluves d'un parfum réputé qui contribuait à lui tourner la tête. Sûr que le vieil Ernest aurait trouvé un héros à la mesure de cette femme s'il l'avait eu, comme lui, sous les yeux. Lui même en aurait été amoureux puisqu'il savait si bien décrire ces détails dans ses romans. Et comme si la jeune femme entendait ses pensées, elle abandonna sa main sur sa nuque, laissant les doigts nonchalants caresser ses cheveux tondus... A la différence des garçons, les lignes n'étaient pas franchement marquées et le duvet courait plus bas sur la peau, ayant échappé au rasoir qui aurait délimité sans pitié la coiffure d'un garçonnet. La texture était douce, soyeuse, animale et elle semblait se délecter à sa caresse.

Il aurait pu comme Robert Jordan, murmurer à l'oreille de Maria comment ses cheveux allaient repousser, ou comme David Bourne écouter le récit du passage de sa femme chez ce coiffeur de Biarritz. Cela lui semblait naturel en cette circonstance. 

Rompant le charme de cet instant, d'un clin d'oeil il congédia le fantôme du vénérable écrivain, posa une main sur l'épaule de sa compagne et lui attrappa la nuque avant de l'embrasser...

 

Photo: Silvia Arenas par Albert Madaula

Références: Le soleil se lève aussi - Le jardin d'Eden - Pour qui sonne le glas

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