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Les Affranchies

Quartier Libre: Delphine

16 Avril 2019 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Quartier Libre

Photo: Laïla Brisset

Photo: Laïla Brisset

J'ai passé 22 ans de ma vie avec les cheveux longs. Genre vraiment long. Je veux dire des cheveux qui descendent jusqu'au milieu du dos et d'une épaisseur impressionnante. Du plus loin que je me souvienne j'ai eu les cheveux longs. Quand je regarde des photographies de mon enfance, j'ai les cheveux châtains, longs et épais. J'ai cette impression que je suis née avec les cheveux de Pocahontas.

Je n'ai pas à me plaindre, des compliments sur ma chevelure j'en ai eu à foison. J'avais presque toutes mes copines qui me jalousaient, je sortais dans la rue on me faisait des jolies remarques dessus. Puis petit à petit, j'ai commencé à m'effacer derrière ma chevelure. Pour moi, je n'existais que par mes cheveux. Je passais beaucoup de temps à les coiffer, à les toucher et je ressentais ce besoin de recevoir des compliments sur mes cheveux. Je n'avais pas beaucoup confiance en moi. Je ne me trouvais pas spécialement jolie et j’admets que mes 15 kilos en trop ne m'aidaient pas. Le regard des autres me faisait mal, alors il ne me restait plus que mes cheveux. Puis est venu le temps où mes kilos superflus se sont envolés. Mais physiquement je ne me plaisais toujours pas. Je me cachais encore derrière ma chevelure. Je dirais même que c'était pire parce que même si j'ai tout fait pour perdre ces kilos en trop, j'avais l'impression d'avoir perdu une partie de moi. Je n'avais plus cette excuse de « je m'habille comme un mec parce que je suis en sur-poids ». Et je n'avais pas encore trouvé mon style et on ne peut pas dire que j'étais audacieuse à ce niveau-là. Je ne me plaisais toujours pas. Je ne me trouvais pas assez jolie. Et le regard des autres m'effrayait toujours autant. Mais lorsqu'on me complimentait sur mes cheveux, je me sentais rassurée et jolie. Il était hors de question que je m'émancipe d'eux. Ils étaient une partie intégrante de ma vie. Ils étaient moi. Et sans eux, je n'arrive pas à être moi.

photo: Kriss Photography

Puis, les années passaient et je commençais à me lasser de ces compliments sur mes cheveux. On ne remarquait que je faisais du sport, que j'avais fait un effort sur mes vêtements, que je me maquillais... Non ! J'étais des cheveux longs. Inconsciemment, je me suis effacée littéralement derrière eux...

Vient le monde merveilleux d'Instagram où il est possible de suivre des filles audacieuses à l'autre bout du monde. Viennent les soirées dans les bars où je croise ces filles courageuses d'être Elles. Ces filles que j'admirais tant. Je me disais « ah... que j'aimerais... ». Que tu aimerais quoi Delphine ?!

Que tu aimerais être comme ces filles ? Être toi-même ? Vas-y REVELE toi au monde. Révèle toi à toi-même !!!

Alors, j'ai commencé par un carré. J'ai commencé par des piercings. Un tatouage visible. Pas n'importe lequel. Au bras. Un bras complet. J'ai assumé mes tee-shirt AC/DC, Pink Floyd, mes Doc Martens. Mes jeans, mes vestes en cuir, mes cheveux verts, mon trait d'eye-liner... Je me suis assumée. Et un jour, après une rupture difficile, je me suis fait raser les côtés.

Voilà Delphine ! Tu es enfin toi !!!! Ça été un travail de longue haleine mais tu y es arrivée. Tu as tout donné. Tu t'es cherchée pendant 25 ans et le chemin n'est pas terminé, mais tu as réussi à t'émanciper et à te révéler au monde mais surtout à toi-même, tu peux enfin te regarder fièrement dans le miroir et être capable de te trouver jolie.

Alors toi, oui toi qui me lis, je ne te dis pas de te couper les cheveux, de mettre des Doc et monter sur ta moto, je n'en ai pas moi-même, mais révèle toi à toi-même.

Tu verras qu'il est plus aisé d'accepter la critique quand tu te plais, que lorsque l'on te critique pour ce que tu n'es pas. On ne né pas audacieux, on le devient, ça se travaille, tous les jours ! Accepte toi, tu es merveilleuse !!!!

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