Le mépris
28 Février 2015 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses
Sa peur était un jour de ne plus apparaître dans son regard, ce jour là, d'être le fils du vitrier, transpercé sans qu'elle ne le voit plus, qu'il parle sans qu'elle ne l'entende ou que tout ce qu'il fasse la laisse définitivement indifférente...
Plus que le désamour, le mépris serait une seconde mort.
Pourtant il la verrait toujours, la côtoierait sans doute, pourrait sûrement lui dire des mots, des mots qu'on dit quand on est amoureux ou désespéré, mais il n'aurait plus que le silence ou l'absence comme seul interlocuteur. Un refus, une révolte, une colère même serait préférable à cette condamnation à ne plus exister...
Petit à petit il n'aurait plus que son dos , cet autre visage d'elle qu'il adorait, cette nuque de marbre clair, nue et lisse, qui s'élevait dans la masse de ses cheveux sombres, tranchés net. Mais plus rien ne vibrerait et ses mots seraient désormais impuissants et son souffle ne parviendrait plus jusqu'à sa peau, ni ses lèvres, pour faire naître une vague de frissons sur sa chair. Elle vivrait hors de lui, sourirait, parlerait à d'autres, mais plus à lui.
D'un amour qui s'éteint, croit-il, il reste toujours quelque chose qui s'adoucit avec les ans, un souvenir heureux, une amitié ou juste une affection. Le mépris, lui, efface l'idée même qu'il y ait eu un amour et cela serait pour lui la pire cruauté...
Photo: Alexey Dubinsky
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