humeurs
Mon coeur lâche
Holly shit! Tant de grâce et d'élégance me bouleverse. Cette jeune femme ne parvient pas à m'inspirer un quelconque reproche, pas moyen de relever une seule faute de goût, impossible de la trouver banale ou pire, vulgaire, ce dont tant d'actrices sont capables, à la longue.
Emma Watson est sortie de son enfance en sortant d'Harry Potter. Et en coupant ses cheveux d'adolescente à la manière d'une nouvelle Jean Seberg, à la surprise de tous ses fans et du monde entier, elle est entrée dans un monde de glamour et de séduction naturelle. Il ne fallait pas de demi-mesure, elle n'a pas hésité.
C'était il y a plus de 5 ans. Et durant ces cinq années, l'actrice, égérie de mode, ambassadrice de l'ONU et de la cause des femmes, toujours merveilleusement sophistiquée, va laisser repousser ses cheveux. Jusqu'à ... hier.
Et la voici, plus séduisante que jamais, avec son charme et son élégance naturelle, les cheveux coupés au carré, un peu flou, chic et de bon goût.
Ainsi donc miss Watson démontre qu'elle est bien une femme aux cheveux courts selon le théorème largement développé ici, qui veut que lorsqu'on a goûté à cela, on y revient toujours...
Les effets de la mode
STOP!!
Faisons une pause et imaginons un instant que, par un extraordinaire coup du sort, les normes auxquelles nous sommes contraints et habitués dans notre société, soient complètement bouleversées. Non, pas bouleversées mais inversées. Woooooh...
Alors du coup, dans le JT de JP Pernaut on saluerait la présence de 3 hommes dans le nouveau gouvernement de madame Benzema, on parlerait de l'exceptionnelle récolte de dattes à la palmeraie de Charleville Mézières, la plus grande d'Europe, est-il besoin de le rappeler et puis une pigiste de Libération écrirait un article sur cette tendance assez folle qui voit certains hommes se couper les cheveux comme les femmes.
Oui parce que bien sûr la norme voudrait que toutes les femmes aient les cheveux courts, à part quelques unes qui persisteraient à conserver intacte leur chevelure et que l'on s'empresserait évidement de traiter d'hétérosexuelles.
Mouais... bon, arrêtons de rêver... N'empêche... Enfin bon!
Il n'aura échappé à personne j'imagine, cet article de l'Express sur le crâne rasé des femmes, paru dans la rubrique Styles sous la plume de Naomi Clément.
A ce sujet mon excellente amie Marie Ange n'a pas hésité ( c'est pas son genre ) a me faire remarquer que cela l'énervait un brin. Ben oui! Après tout, quoi de plus agaçant que de se retrouver "dans la tendance" quand on a toujours fuit les mouvements de mode. Et dans cette situation, se voir considérée comme tout le monde alors qu'on a fait de son crâne tondu une quasi "marque déposée" depuis des années, ça vous a tout de même un côté bien énervant. Et je suis sûr que toutes celles qui on fait l'expérience ou qui depuis longtemps ont adopté " la peau de kiwi" en guise de coiffure seront du même avis, comme Marie, Mathilde, Marie Bénédicte, Morgan, Céline, Jessie, Alexane et beaucoup d'autres qui sont apparues un jour ou l'autre sur ce blog.
Mais bon... Je crois que Marie Ange peut continuer à tondre son joli crâne sans trop s'inquiéter. Ce n'est pas parce quelques mannequins audacieuses et autres femmes déterminées montre l'exemple que la tendance va toucher la foule des fashionistas, comme cela avait pu être le cas avec la mode "sidecut".
Là il faut une autre trempe!
Photos: Pascal Pierrou et ©jeaneg
Ces petits riens
On le sait tous, il suffit parfois de pas grand chose pour bouleverser une situation, une apparence.
On peut être une femme aux cheveux courts depuis toujours et avoir une image sage et classique. Une coupe "garçonne" indémodable, vous donnera cette allure raisonnable, avec quelques touches ici et là qui assureront malgré tout la sauvegarde de votre féminité, les pattes un peu longues, la nuque pas trop dégagée, un mouvement qui met en valeur la nature de la chevelure, drue et abondante... Blabla bla... bla!
C'est surtout que pendant longtemps vous avez erré à la recherche d'un coiffeur qui serait suffisamment audacieux pour comprendre que votre désir souvent est d'aller un peu plus loin, sans vous préoccuper de savoir si "ça fait féminin, masculin ou obiwan kénobi".
Oui bien sûr, pas toujours facile à comprendre ce désir insensé, même pour vous. Alors du coup on peut comprendre que la coiffeuse ait du mal à interpréter... Pourtant on est pas loin et on sent que c'est à portée de main. Peut être qu'en s'exprimant carrément, en osant prononcer les mots...
Parce qu'au final, la différence est énorme, entre cette jolie coupe classique et cette allure audacieuse et moderne.
Modèle: Giorgia Soleri
Balivernes, calembredaines et autres fadaises
Il faut parfois une certaine force de caractère pour affronter, jour après jour tous les lieux communs, préjugés et idées reçues que colportent avec entrain mes contemporains, maintenant ainsi le niveau élevé, voir olympique, de connerie que je leur connais depuis longtemps...
Certaines de ces idées toutes faites sont ancrées si profondément dans leur esprit, que lorsque, par je ne sais quel miracle, vous parvenez à les mettre face à la réalité et démontrez l'absurdité de leur jugement, les voilà qui boguent comme un vulgaire pc sous Windows7, allant même jusqu'à considérer que votre démonstration est justement l'exception qui confirme leur règle.
Ainsi, malgré mes efforts constants et acharnés, il y a encore autour de moi des personnes qui sont capables de vous dire en vous regardant ... pas, qu'une jeune femme aux cheveux courts " c'est certainement une lesbienne". Non mais... Ça me fait saigner les oreilles d'entendre de telles âneries. Et si je m'en prend à l'auteur(e) de ces mots, il faudra que j'aille jusqu'à présenter le mari de la jeune femme en question si je veux convaincre le néandertalien de la stupidité de sa réflexion. Comme si une jeune femme, en dehors de toute considération sur sa vie personnelle qui somme toute ne regarde personne, en passant, n'avait pas "le droit" la possibilité, le loisir, le choix, d'aimer le style, la confiance, l'assurance, la facilité que lui donnent les cheveux courts? Encore même certains seraient capables de mesurer jusqu'à quelle longueur on peut considérer que les cheveux courts d'une femme l'inscrivent automatiquement dans la catégorie "lesbienne"...
Arrivé à un certain point, je me demande même si cela vaut bien la peine de discuter, tellement il faudrait partir de loin pour tenter de ramener mon interlocuteur à un niveau intellectuel de base.
Mais... mais, je pourrais bien en avoir autant au service de ces jeunes femmes qui elles renoncent à avoir les cheveux très courts pour cette même raison, de crainte qu'on les "prenne pour des lesbiennes" ... Nanméhooo! C'est quoi ces conneries? Ça va pas bien non?
D'ailleurs je crois que dans une prochaine vie j'aimerai bien être jeune jolie et pansexuelle... Non, j'déconne, c'est trop dur.
Photo: Jesse Sullivan
Lyonnaises aux cheveux courts
La question revient souvent. Juste après la déception, un état mitigé entre agacement et résignation, en sortant de ce salon de coiffure où on espérait tant obtenir "la" coupe de cheveux idéale...
C'est pas exactement ça... j'aurais préféré plus courts sur les côtés... "elle" a pas voulu me les couper aussi courts que ce que je souhaitais.
Alors du coup arrive la fameuse question: tu connais pas un bon coiffeur ici... ou là?
Par chance et avec le temps finalement, une sorte de réseau se tisse et chacune dans sa grande ville finit par avoir "la" bonne adresse.
A Lyon il y a mon amie Floriane, qui sur mon conseil et parce qu'elle cherchait elle aussi un bon coiffeur capable de ne pas avoir la main qui tremble quand il s'agit de couper courts les cheveux d'une femme, avait pris ses habitudes chez Orlando, un salon vintage au possible sur le quai de Saône
Et puis chez Orlando, souvent, c'était Alexane qui s'occupait de la coupe de Floriane. Alors quand mon amie m'a dit que sa coiffeuse allait ouvrir son propre salon, je me suis dit que ce serait une bonne idée d'en parler ici...
C'est tout neuf et pourtant ça a déjà la patine des choses anciennes. Un salon cosy où la musique est bonne et les boissons fraiches. Alexane donc et sa complice Aurélie ( Aurel & Alex ) taillent cheveux et barbes sans s'occuper du genre de leurs client(e)s.
Dans ces conditions, Les Femmes Aux Cheveux Courts ne saurait trop vous recommander ce sympa Petit Salon...
Le Petit Salon, 6 place St Jean à Lyon, de 9h00 à 19h00.
Tel: 09 81 87 13 71
Photos : Aurel & Alex, Floriane Satre
Le buzz fait la différence
C'est un monde cruel que celui de la mode. Vu de l'extérieur, tout cela semble parfaitement futile et superficiel, plein de glamour et de paillettes, mais on comprend vite que les sommes en jeu dans cette industrie ne permettent aucun états d'âme à ceux qui en vivent. Et pour les mannequins la bataille est rude, pour, au gré des tendances, percer coûte que coûte. Mais à force de croire qu'il suffit d'extravagance pour se faire remarquer, on finit par la faire naitre cette tendance... Pour certaines, androgynes aux cheveux courts, ce n'est que l'affirmation de leur personnalité, un plus, un kiffe qui vous fait remarquer dans un casting. Pour d'autres c'est un vrai sacrifice, dicté par l'ambition ou juste l'envie d'améliorer sa vie.
Eh ben croyez le ou non, mais la tendance mannequin pour les présentations printemps-été 2016, c'est la boule à zéro.
A force d'avoir des personnalités affirmées, des "filles" qui n'ont pas peur de montrer qu'elles "en ont", des androgynes au genre incertain et bien les créateurs ont sauté sur l'occasion. A tel point qu'envisager un défilé sans un ou deux modèles tondus serait presque une erreur de casting.
J'avoue que de mon point de vue tout cela représente un fabuleux paradoxe puisqu'on admet cette image de la femme comme pur instrument de mode, pour ne pas dire de porte manteau, mais à qui l'on voudrait concéder une forte personnalité... Etrange non?
En attendant il faut se rendre à l'évidence, ces beautés là ne trichent pas.
Comment dire?
Des fois elle aimerait bien en parler, discuter sans retenue, sans tabou, sans jugement. Mais c'est plus fort qu'elle, à chaque fois elle se referme, évacue le sujet, fait une pirouette quand on lui parle de ses cheveux...
Pourtant elle a toujours pensé à ça. Même petite lorsqu'elle avait ses cheveux longs attachés en queue de cheval du matin au soir. Elle était déjà fascinée par la manière dont le coiffeur coupait les cheveux de son frère, elle était la première à passer sa main sur la nuque fraichement tondue. C'est peut être là qu'est née son envie.
Adolescente un jour enfin elle a tranché! Sans compromis, sans regrets. Ce fut plus qu'une libération. Non seulement elle se sentait pleinement elle même mais en plus elle avait cette fois le sentiment d'être en communion davantage avec ce frère chéri. Petit à petit elle y parvenait.
Mais aujourd'hui adulte, comment expliquer, comment trouver les mots pour faire comprendre à quel point ses cheveux courts sont autre chose pour elle qu'une simple posture esthétique. Elle a besoin, chaque mois, le plus possible, de se retrouver face à elle même, de voir sa tête ballottée entre les mains du coiffeur, de sentir la tondeuse moissonner son du, d'avoir froid dans le cou en sortant, de caresser sa nuque pour en apprécier la nudité...
Un jour se dit-elle, elle ira jusqu'au bout. Elle toute seule, devant son miroir. Elle coupera tout, complètement et ce sera comme un aboutissement, une conclusion. Sans doute qu'après cela elle sera en paix avec elle même? Mais en attendant qui comprendrait tout ce qu'elle a dans la tête...
Modèle: Chloé François
T'as vu monter Carlo?
Question princesses, figurez vous, j'en connais un rayon. Rien à voir avec une nostalgie de l'Ancien Régime, non, juste une curiosité de croquant un peu fasciné par ce monde étrange qui semble si loin de mes préoccupations de pauvre... Bref!
Pourtant, on ne peut pas dire que le statut de princesse auquel accèdent aujourd'hui quelques jolis brins de femmes qui n'avaient au départ aucunes prétentions nobiliaires, soit très enviable d'un point de vue de l'épanouissement personnel.
Je ne parle pas de la Famille d'Angleterre, toujours égale à elle même et dont la plus belle et la plus récente princesse semble confinée dans un style de mémère chère à sa belledoche, indeed.
Mais par exemple Letizia d'Espagne, aujourd'hui reine, après avoir été une journaliste brillante et moderne s'est tout de même retrouvée transformée au fil des années en bonne bourgeoise dépressive et anorexique, le tout enrobé dans une penderie piquée à sa cousine anglaise...
Alors du coup Charlène de Monaco, même si le rocher monégasque est bien moins prestigieux que les forêts de Windsor ou que les plaines andalouses, devient ma préférée. Ainsi cette sud-africaine géante et bien bâtie, semble imperméable au style "Babeth The Second" qui parait déteindre sur toutes les monarchies du monde occidental.
Pire encore, la voilà qui se coupe les cheveux, et pas qu'un peu. Il y avait bien eu Diana "la rebelle" auparavant, mais toujours dans un style malgré tout conventionnel. Là, avec Charlène, autant vous dire qu'on frôle le hooliganisme. Alors du coup, cette princesse un peu mystérieuse, je l'aime bien moi...
College boy
Elle pourrait être un personnage dans un roman d'Hemingway, de ces femmes énigmatiques qui nourrissaient son imagination. Comme ses héroïnes, elle s'habille volontiers en vêtements de garçon et coupe ses cheveux à la manière des collégiens d'Eton. C'est cette façon de brouiller les images en mêlant les genres qui fascinait le romancier...
Elle, ne trouble personne. En tout cas elle n'en a pas la volonté. Elle veut juste cultiver ce style qui se moque des genres, être une femme dandy, une femme aux goûts masculins et aux manières féminines.
D'un geste familier elle met en désordre sa chevelure sans qu'elle paraisse jamais décoiffée et l'heure venue, se rend chez le barbier faire tondre sa nuque d'enfant. Fière de son allure, elle parcours les rues, tirée à quatre épingles, le col du chemisier boutonné, la veste cintrée et le pantalon juste assez court pour ne pas masquer ses chevilles nues au dessus des Derby de cuir façonné...
Assurément cette femme a du pouvoir, celui de séduire autant les femmes que les hommes, sans quoi les idiots n'en auraient pas peur et les idiotes n'en seraient pas jalouses...
Photo: ©jeaneg
Ainsi soient-elles
Certaines ont attendu longtemps, le courage ou l'événement. Certaines s'y sont pris de bonne heure. Certaines ne peuvent plus s'en passer. Certaines n'éprouvent rien d'autre qu'un besoin esthétique et accessoire. Certaines ne pourraient pas envisager le chemin inverse. Certaines ressentent un vrai besoin...
Ces femmes aux cheveux courts sont tellement diverses. J'aime celles qui se découvrent, se révèlent, celles qui n'ont pas peur, celles qui savent apprivoiser l'ambiguité, celles qui s'amusent du trouble des autres, celles qui ne renient rien. J'aime ce mélange de féminité assumée et de masculin sophistiqué. J'aime celles qui gardent en tête une envie d'aller toujours plus loin et qui pensent que ce n'est pas raisonnable après tout et j'aime celles qui ne sont pas raisonnables. J'aime celles qui ne voient pas ce qu'il y a de mal quand il n'y a pas de mal, celles qui sont fières de ce qu'elles sont, celles qui s'énervent quand leurs cheveux poussent trop vite et celles qui pensent que leurs cheveux ne poussent pas assez vite, celles qui ne militent pas mais qui trouvent les choses injustes et celles qui se battent pour que ça change. J'aime celles qui tortillent leur mèche sur le front et celles qui caressent leur nuque pour se rassurer, celles que cela excite et celles qui se sentent belles...
J'aime les femmes aux cheveux courts qui n'ont pas peur de ce que cela peut représenter et qui aiment en parler.
Amen
Photo: Silvia Giovanelli