Publié le 28 Octobre 2015
Quand nous aurons cent ans et cent jours et cent nuits
Que nos petits enfants auront fait des petits
Quand nos bras d'allumettes s'effriteront d'un coup
Que le poids de nos têtes écrasera nos cous
Que nous restera-t-il pour finir en beauté?
Quand nous aurons cent ans et de beaux souvenirs
Un de nos corps s'aimantant comme deux gouttes de cire
Quand la moindre caresse aura l'air d'un soumettre
Et que ta vieille maitresse aura perdu son maître
Que nous restera t-il pour finir en beauté?
Quand nous aurons cent ans dans nos coeurs de sauvages
Dans nos yeux presque blancs, nos cheveux de passage
Que nos cils tomberont comme d'un arbre à hélices
Que nos jambes n'auront jamais été si lisses
Quand nous aurons cent ans et la révolte sèche
Que l'inertielles temps aura briserons flèches
Quand la fatalité nous fera dire:"Tant pis"
Et qu'un point de côté nous mettra au tapis
Quand nous aurons cent ans de regards en arrière
Quand ce qui nous attends sera déjà derrière
Quand revenu de tout, et dépassé par tous
Nous attendrons surtout une sortie très douce
Que nous restera t-il pour finir en beauté?
Il nous restera ça, ton rire qui se faufile
Etincelant, immédiat, entre mes mots futiles
Mon rire qui prend sa source, à ton esprit fissa
J'espère qu'en bout de course, il nous restera ça.
Jeanne Cherhal