Sexiste mais... bienveillant
Ça devait bien arriver un jour ou l'autre. D'ailleurs pour tout dire, je suis surpris que cela ne se soit pas produit plus tôt. A force d'écrire sur un sujet "si brûlant", d'aimer les choses vraies, de soutenir et d'encourager celles qui sont authentiques, bref, de parler des femmes, il fallait bien qu'à un moment une ou deux "féministes" me tombent dessus.
Jusqu'à présent je bénéficiais d'un royal mépris de la part des militantes les plus orthodoxes d'un féminisme à la maman, bien que mon dévouement pour la lutte des genres apparaisse certainement des plus suspect à leur yeux.
Un premier coup de semonce avait été néanmoins tiré à la suite d'un article intitulé:
T'as l' bonjour du "pervers psychopathe fétichiste" dans lequel j'évoquais à nouveau l'idée de l'homme lesbien. Un commentaire anonyme hélas - ben oui quoi! On a pas salé les morues ensemble non plus - me reprenait de volée pour me dire que c'était un peu abusif pour un homme de s'affubler du qualificatif de lesbien alors que je ne souffrais pas le moins du monde de la discrimination liée au statut de femme ET d'homosexuelle et que donc en me qualifiant d'homme lesbien je niais carrément l'oppression subie par les minorités.... Enfin en substance.
Conciliant, j'ai révisé mon point de vue et décidé d'abandonner l'homme lesbien pour le "non sexiste" beaucoup moins fluide mais bien plus explicite et cela sans même relever la confusion que faisait ma commentatrice sur l'homme lesbien qui pour elle est un transsexuel né fille, qui aime les filles... Bref! Le coup passa si près que le chapeau tomba comme disait Victor...
L'incident était clos dans mon esprit jusqu'à hier où un nouveau commentaire sur le même article fit remonter "l'affaire" à la surface. Anonyme lui aussi comme il se doit, il venait sur le tard, épauler ce premier commentaire fait 3 mois auparavant.
Passée la satisfaction de constater qu'il n'y a pas que l'article du jour qui intéresse ces dames, je me suis pris dans la figure une tirade un peu capillo-tractée ( mais c'est bien normal pour un blog comme celui-ci ) où pelle-mêle ce que j'écris transpire de résidus moisissants d'un sexisme d'autant plus pervers qu'il est persuadé d'en être au dessus (sic) et que tout le blog ne serai que de ce bois, sous sa couche de bonne conscience apportée grâce au bon vieux coup de peinture du sexisme bienveillant (re-sic).
Ô Lord! ... que c'est dur d'être aimé...
Enfin, quoiqu'il en soit je préfère définitivement les lesbiennes à l'esprit ouvert et aux idées larges, c'est à dire celles que je connais, et les féministes qui luttent avec les hommes pour l'égalité et le respect plutôt que contre la Terre entière, une paire de sécateur à la main.
Amen
Photo: Kate Orr pour une pub Levi's
La première cigarette du matin
Cette envie n'est pas un caprice, c'est comme un besoin, une nécessité que l'habitude a aggravé.
Pourquoi faudrait-il se priver de ce réconfort et abandonner cet indicible plaisir, comme la première cigarette du matin qui emplie l'atmosphère d'un parfum raffiné et enivre le cerveau...
Evidemment cela semble futile à celles qui encore aiment camoufler leur image véritable sous une apparence d'éternelle adolescente, mais les cheveux courts ont révélés tant de vérités, on fait découvrir tant de détails authentiques.
Et puis ce petit plaisir, cette façon de glisser, d'un doigt, une mèche trop courte pour demeurée derrière l'oreille, ce plaisir de sentir la nudité de sa nuque et la rebrousser doucement... c'est la même saveur que le goût du tabac blond qui glisse dans la gorge à peine humectée par le café du matin.
Photo: Kriss Photography
La bonne amie
C'est tout de même pas compliqué! Il ne s'agit pas d'avoir simplement les cheveux courts ( ou longs ) , ce qui est essentiel dans la vie, c'est d'avoir du style. Et avoir du style quand on a les cheveux courts, ça implique d'avoir une coupe toujours im-pec-cab-le.
Ah ben oui, là tout le monde est d'accord, sauf que, des cheveux courts toujours impeccables c'est un "rafraîchissement" tous les 15 jours ou au minimum un rendez vous mensuel chez le coiffeur.
Et si vous n'êtes pas parvenue à négocier un tarif préférentiel avec votre coiffeur, autant dire que cela représente un budget pour une étudiante par exemple.
Maiiiiiis... Les femmes aux cheveux courts ne manquent pas de ressources, tout le monde sait cela. Et bien souvent, arrive à son secours "la bonne amie" coiffeuse, professionnelle ou simple passionnée qui a, après sans doute avoir fait quelques victimes, démontré son talent.
Alors du coup, régulièrement, le séjour se transforme en salon de coiffure et de quelques coups de ciseaux habiles, de quelques passages de tondeuse adroits, l'allure reste sauve, retardant parfois le rendez-vous "officiel" chez le coiffeur de plusieurs mois.
Mais la bonne amie ne saurait jamais se substituer à la "vraie" coiffeuse, qui malgré tout, bon an mal an, "rattrape le coup", restructure un peu la coupe et permet de repartir sur les bonnes bases.
Merci Méli pour les photos et à sa "bonne amie" Fina pour la coupe.
Cette inconnue
C'est une saveur étrange, à la fois douce et pimentée... L'inconnue lui semble familière, malgré le regard dissimulé derrière d'impénétrables reflets.
Pourtant les détails, le dessin de ses lèvres, le creux de ses joues, la sculpture de ses oreilles... Elle tourne un peu la tête, s'éloignant de lui... Ses cheveux. Ces cheveux courts, si courts sur sa silhouette androgyne, la précision autour de l'oreille, tondus au point de laisser paraître la pâleur du crâne et cette visible douceur de la nuque comme un pelage...
Bien sûr ce n'est pas elle, mais elle est comme l'hologramme de ce souvenir si profond, si cher, si douloureux...
Il la suit du regard, se rassasie de cette démarche, souple, fière et chaloupée. Elle relève la mèche sur son front, poursuit son geste jusque vers cette nuque où ses doigts font mine d'agripper les cheveux, en vain tant ils sont ras. Satisfaite, elle redresse le col de cuir et s'enfonce dans la foule...
Photo: Eduardo Rohner
Entends-tu?
...
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...
Le Chant des Partisans - extrait
Texte: Maurice Druon - joseph Kessel
Photo: Simonen Segouin, résistante
Esprit de clocher
Nous pensions, Frida et moi, en avoir fini des caprices de Laora qui nous avait, semaines après semaines, condamnés à suivre les joutes vocales des candidats d'un télécrochet à grand spectacle, parce que son coeur battait pour l'une d'entre eux. Et d'ailleurs, malgré le résultat final qui courronna un crémier du Jura qui nous semblait être à la Montbéliarde ce qu'était Pierre Bachelet aux corons, l'élue de coeur de notre piémontaise l'emportait haut la main.
Malheureusement, c'était oublier que ce même télécrochet à grand spectacle se déroulait aussi outre Pô et que là aussi, une des candidates, sans doute la meilleure, faisait chavirer le coeur de bergère des Abruzzes.
Laora "- Ma comment vous pouvez mé faire croire qué vous êtes pas amoureux dé la Roberta? Hum? Qu'elle chante comme oune déesse, qu'elle est belle comme oune déesse et qu'elle a oune coupe dé chéveux comme jé rêve..."
Et il faut bien avouer, que même si Frida et moi on entrave pas grand chose à la langue de Dante, la fameuse Roberta a toutes les qualités pour nous séduire.
Frida "- Che zuis zure que tu dis za parce k'en blus à chak soirée elle a une koupe toute fraîche... Hein?... Obzédé va!
Moi - Non c'est pas ça, mais je suis ravi que personne n'ait eu l'idée saugrenue de lui dire que pour réusir dans ce métier il faudrait qu'elle laisse "un peu" pousser ses cheveux. Et ça, j'aime!"
Feminarum capillis brevibus Regina*
Il y a, à Montpellier, un lieu où la rumeur finit toujours par conduire les femmes aux cheveux courts. Un endroit un peu surprenant au premier abord et dans lequel, il y a 5 ans, on ne s'attendait pas à voir autant de jeunes femmes.
C'est un salon de coiffure tout ce qu'il y a de plus masculin, style années 60, avec son lot de formica et de linoléum et deux authentiques fauteuils de barbier. Dans ce petit royaume du cheveux court, Gilles est le roi, mais la reine c'est Régine.
Si aujourd'hui Régine est devenue une telle référence pour les femmes aux cheveux courts, c'est d'abord et avant tout parce qu'elle même en est une, depuis .... toujours!
Adolescente punk et extravagante, elle avait déjà la tondeuse agile pour faire des coupes à ses copines et copains du lycée. Elle réussi pourtant à échapper aux affres de l'apprentissage et après des études sans intérêt, bac en poche elle intégre une école de coiffure. Formation classique, CAP homme et femme et puis l'expérience acquise dans différents salons qui l'amènent à quitter son Alsace natale...
Finalement et comme depuis toujours son vrai plaisir c'est de couper les cheveux, elle rejoint son complice Gilles, alsacien lui aussi, avec qui son parcours professionnel s'est déjà télescope auparavant. Ksalon, c'est le bingo!
Un salon hommes, mais pas que, puisque, petit à petit, son savoir faire et l'écoute particulière qu'elle porte aux femmes aux cheveux courts, son expérience et la confiance que lui accordent les clientes qui savent que "elle au moins elle n'a pas peur de couper les cheveux courts", vont rapidement faire l'unanimité.
C'est que mine de rien, cette mère de 2 ados est parfois aussi queer que ses jeunes clientes. Elle sait mieux que personne saisir leurs attentes et percevoir leurs envies. Elle sait que dans le domaine du style, tout se joue au millimètre près. Elle aime ces jeunes femmes audacieuses, parce qu'elle connait le regard des autres, celui des mortels qui lorgnent sur les nuques trop courtes des filles avec une mine de dégoût et ceux qui médisent de ces femmes aux cheveux courts " qu'on ne reconnait plus ma pauv'dame "... Elle a aussi toutes ces audaces, de la boule à zéro au blond platine, du carré court aux extensions "africaines". C'est comme ça vient et selon les envies. Parce qu'elle sait que l'essentiel est bien d'être soi même et fuck les regards des autres. Grâce à cela, il y a comme une complicité, le regard bienveillant d'une "grande soeur", professionnelle néanmoins, qui sait bien comment " fondre parfaitement ce dégradé au dessus du tour d'oreille bien net et cette nuque que toutes aiment caresser une fois sorties du fauteuil...
* La reine des femmes aux cheveux courts
Ksalon, 6 rue du Petit St Jean, Montpellier
04 67 60 47 39
Photos: jeaneg
Avec l'amicale participation de Eva, Maud, Alexane, Romane, Wiebke, Adeline et Julie
Doui tiourselfe
Il ne faut pas se mentir. Être résolument cheveux courts impose de faire face à quelques alternatives. Comme par exemple, le temps et l'argent.
Pour certaines, une fois franchi le Rubicon et avoir découvert avec bonheur sa vraie image de femme aux cheveux courts, un mal étrange et délicieux frappe souvent. Une dépendance irrésistible, qui pousse parfois à aller plus loin dans le toujours plus court, accompagnée d'une soudaine intolérance pour les quelques millimètres qui font toute la différence lorsque cette nuque douce et bien rasée devient plus floue ou que l'oreille toujours bien dégagée l'est soudain un peu moins.
Arrive alors ces contraintes du temps et de l'argent, qui lorsqu'elles se conjuguent finissent par vous pousser dans un retranchement extrême, celui de faire le boulot vous même. Parce que oui, il y a toujours une tondeuse à portée de la main et que l'envie est trop forte de retrouver sans condition cette image de soi que pour finir on adore, contraste de rigueur et de netteté et de liberté un peu folle...
Alors, avec application et un peu de fébrilité, on fixe un sabot de plastic sur la lame implacable, sans être absolument sûre qu'il soit le bon et courageusement, face au miroir, on ratiboise les millimètres rebelles, jusqu'à retrouver la fraîcheur et l'excitation de la bonne longueur.
Certes, cela manque un peu de netteté parfois, de dégradé aussi quand on est pas experte, mais l'ensemble est joli, suffisamment harmonieux pour faire illusion, en attendant d'avoir le temps et l'argent pour retrouver son coiffeur ou sa coiffeuse, qui avec indulgence rétablira le bon équilibre et saura, sans peur, raser les contours pour nous redonner le frisson...
Photo: Fany M.
La Jeanne
N'allez pas croire qu'il suffirait qu'une chanteuse ait les cheveux courts pour qu'elle me plaise. Non!
Là il s'agit d'être un peu moins subjectif dans ses choix, l'important, c'est l'organe, le style, la façon dont l'artiste est "habitée" par son art.
Bon mais j'avoue que pour en arriver à apprécier Jeanne Added à sa juste valeur, il a tout de même fallu que le regard ( le mien en l'occurence ) soit attiré. Et cette blondeur courte et bien taillée et ce costume élégant y sont pour quelque chose...
Et puis, cherry on the top of the cake comme aurait dit ma tante Ketty, il y a aussi ce duo avec Sharleen Spiteri et Texas durant le concert de l'émission Alcaline sur France 2 ( bon, là Ketty elle aurait dit sûrement Antenne 2. Rest In Peace Ketty )
Une belle voix, un peu rauque et puis des tripes, parce que c'est plutôt rock ce qu'elle fait. Enfin que des trucs qui me plaisent quoi
D'ailleurs je ne suis pas le seul, il n'y a qu'à lire les critiques et la presse spécialisée. Que des éloges.
Après, les goûts et les couleurs... hein? Chacun fait ce qu'il veut. Mais moi les chanteuses aux cheveux courts qui chantent bien... ben j'aime.
Différences
Longtemps la question s'est posée, tu sais? Jusqu'au jour où la réponse est apparue, avec une telle évidence que cela pouvait faire sourire, pour moquer la stupidité dont j'avais pu faire preuve en m'interrogeant tout ce temps...
Et ce jour là je ne t'ai pas aimée moins ou davantage, mais j'étais juste heureux d'avoir effacé cette ombre dans mon esprit qui insinuait ma différence. Et ma différence était devenue toutes les différences, celle des tâches de rousseur et des cheveux flamboyants, celle d'une peau plus brune, celle d'un autre dieu et d'une nouvelle culture, celle d'une attirance réprouvée...
Et j'ai eu de la tendresse pour ces ados qui tremblent parfois que l'on découvre leurs amours homosexuelles, pour ces êtres qui luttent et se débattent dans un corps qui n'est pas le leur, enfermés dans une chrysalide de douleurs et de souffrance et qui cherchent à renaître, pour toutes celles et tous ceux qui ne sont pas comme les autres, sans savoir que ce sont peut être les autres qui ne sont pas comme eux.
Alors aujourd'hui, je me dis qu'aimer les femmes aux cheveux courts, les androgynes aux seins menus, ces filles qui parfois ont jeté loin les artifices de la féminité et qui n'en sont pas moins femmes, ce n'est aussi que de l'amour et que la réponse à cette question qui m'a longtemps obsédé c'est...
... qu'il n'y a pas de question.
Photo: Attilio D'Agostino