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Les Affranchies
Articles récents

Le repos de la guerrière

25 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires

5489014024 99dd50a198 bDans ce moment d'intimité et après toutes ces années, Moïra finissait par se livrer un peu plus. Elle osait finalement parler de ses démons sans crainte de se rendre vulnérable à mes yeux. La confiance avait finit par sceller un pacte entre nous. 

Son retour d'Italie avait été brillamment fêté. Comme pour évacuer la fatigue nerveuse et les toxines d'adrénaline qui empoissonnaient son sang, elle s'était déchaînée dans le stupre, infatigable jusqu'à l'épuisement. 

J'étais éveillé depuis un moment et jouissais de cet instant, Moïra blottie contre mon torse. Je caressais presque distraitement ses cheveux sur la nuque, au rythme de sa respiration apaisée, comme pour accompagner ses rêves.

"Honey, tu sais pourquoi j'aime avoir les cheveux courts?" Sa voix un peu rauque me surpris. Je la croyais endormie...

" Ca me replonge dans mon enfance chez aunt Dorothy. Chez elle j'étais un petit mec tu sais. Mais à la fin, vers 15 ou 16 ans ça me faisait trembler de rage quand elle m'appelait depuis la cuisine pour que je vienne docilement me faire couper les cheveux. Je haïssais cette scène où je la voyais m'attendre au pied de la chaise, le bout de drap à la main, ciseaux et tondeuse sur la table... Je mettais mon poing dans ma poche et je la laissais me tondre comme un garçon, sans pleurer." Je retenais presque mon souffle tellement je devinais son besoin de confession. Je ne l'interrompais pas

" Presque 10 ans plus tard, j'avais les cheveux bien longs tu peux me croire. Et puis, le jour où j'ai accompli mon premier contrat, je me sentais dans un tel état d'excitation... C'était presque normal, pendant des années on m'a conditionnée pour ce job. Pas de honte ou de scrupules. Aucun remord, que des réaction physiques. Je me suis mise à penser à mon enfance chez Dorothy et j'ai eu envie de conjurer ces moments d'humiliation. Cette fois c'était moi qui décidais. J'ai choisi un coiffeur pour homme et j'ai demandé qu'il me coiffe comme un garçon....Et j'ai joui. Mais vraiment, j'ai joui sur le fauteuil pendant qu'il me tondait la nuque. Je pensais à Dorothy, mais aussi à ce contrat, mon doigt sur la détente, le coup qui part comme une explosion et dans la lunette ce gros porc dont la tête éclate... En sortant de chez le coiffeur je me suis dit que j'étais folle... Pourtant depuis j'ai toujours besoin de ça pour jouir pleinement. Mais peut être que je "guéri" avec toi...

- C'est vrai... 

- Mais je vais quand même aller me faire couper les cheveux ce matin... J'ai repéré une petite coiffeuse tout à fait délicieuse sur le boulevard..."

Photo: Lockenconny

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Mutinerie

24 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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"Une histoire qui s'achève est toujours la promesse d'une autre à venir."... Et pourquoi donc avait elle cette idée dans la tête. Qui avait bien pu énoncer une pareille sornette. Et si elle n'en avait pas envie, elle, d'une autre histoire? Est ce que quelqu'un s'était posé cette question? Fallait il donc qu'elle soit dans une "histoire" pour que son entourage soit rassuré? Est ce qu'elle n'avait pas le droit d'être triste et en colère au point de refuser de croire à toutes les promesses? Elle avait mieux à faire à présent, qu'à jouer dans ce jeu de dupes où l'on finit toujours par pleurer finalement. Elle lui en voulait de ne pas avoir su la comprendre, mais après tout, peut être qu'il fallait avoir le coeur en lambeaux pour devenir plus lucide. La plaie allait guérir, les morceaux se recoller les uns aux autres et devenir moins fragiles... Elle en voulait à elle surtout, d'avoir pu croire que tout était scellé et immuable. Du coup elle se sentait stupide de tant de naïveté. La leçon avait le mérite de la faire grandir. Tourner la page devenait le cap à suivre. Etre elle même quoi qu'il arrive et penser d'abord à elle... Egoïste? Peut être... L'envie d'aller chez le coiffeur était un bon début...

Photo: Honeyjazz

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Bataille de genre

24 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

sybil rondeauOui je sais, il y a mieux pour un dimanche matin, de Pâques de surcroît, que de parler statistiques. Pourtant il y a un petit bouleversement dont il me faut vous entretenir. Jusqu'à présent le sondage des visiteurs montrait que les visiteuses étaient les plus nombreuses, oh à un ou deux près, si bien que la parité semblait presque parfaite si on répartissait les autres catégories à part égales dans les deux premières.

Et puis là, subitement et sans raison, il y a un afflux masculin inexpliqué. Bon je vais pas faire le bêcheur, ces nouveaux visiteurs sont les bienvenus. Mais je sais, un peu par expérience et puis parce que l'arsenal statistique permet de voir via quel site la fréquentation est la plus importante, que beaucoup parmi les mâles sont peu sensibles à la littérature ou à la musique. Si bien que, comme depuis quelques jours c'est un peu de ça que je me préoccupe, visites et pages vues sont en chute libre. J'ai jamais été très fort en maths, ( malgré une professeure dont j'étais amoureux en 6eme... ) mais forcément, comme les visiteurs masculins venant via d'autres sites et forums consacrés aux cheveux courts sont plus nombreux et que seules les images ( dommage, y a rien à colorier... ) sembles les intéresser, alors du coup les statistiques en pâtissent.

Bon, je dis ça, mais c'est juste parce que je me lève et qu'il pleut. Et puis comme d'habitude je suis d'une mauvaise foi de dentiste, parce que dans les faits rien n'a changé, les commentaires sont tous féminins ( à un près ) et je crois que c'est là l'essentiel. 

Et puis dans un éclair de lucidité je pourrais aussi avouer que je trouve peut être moins d'inspiration en ce moment, mais c'est comme ça, ça va, ça vient, et quand ça vient, ça va comme disait mon oncle le chanoine...

Photo: Sybil Rondeau, autoportrait.

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Frida n'y est pas

23 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Ma Psy et Moi

lorena-nosic-decku-sam-suvozac-na-reli-utrkama-_313x444n_13.jpgJe me rappelle bien à présent avoir parlé il y a longtemps avec Laora de ce livre. Et soudain aujourd'hui, les circonstances nous ramenaient à cette littérature en nous plaçant dans les rôles du roman...

Depuis le temps, les cheveux de la belle lombarde avaient repoussés et malgré les efforts, de soins et de coiffure qu'elle s'inventait, il fallait bien avouer que certains matin elle avait une allure de "tête de loup", ces grandes brosses rondes qui fixées au bout d'une canne servaient à attraper les toiles d'araignée haut perchées.

Ce soir là, toute excitée elle me sauta au cou dès mon entrée, l'édition de poche du livre à la main.

Laora " - Hey darling! Tou dévines pas che j'ai lis, là tou dé souite?

Moi - Tu penses... J'ai tout de suite reconnu la couverture. Et voilà que ça t'excite à ce point là maintenant?

Laora - Ma, 'vidament che cé commé notre histoire no?

Moi - Euuuuuh... Oui enfin c'est tout relatif. J'ai jamais eu trop le sentiment d'être dans le maquis espagnol dans cet appartement...

Laora - Ma bien sour qué no, stupido! Ma cé passage dou livre, tou sais quand Jordan il dit à Maria commé séra après la guerre..."

Evidemment que je le connaissais ce passage. Je lui pris le livre et le tenant d'une main, l'autre caressant ses cheveux, je me mis à lire à voix haute:

"... J'ai réfléchi à tes cheveux, dit-il. Et à ce qu'on pourrait en faire. Tu vois, ils repoussent en ce moment sur toute la tête de la même longueur, comme la fourrure d'un animal; c'est agréable à toucher et j'aime beaucoup ça; ils sont jolis tes cheveux, ils s'applatissent sous la main et se relèvent comme les blés dans le vent.

- Passe ta main dessus."

Il le fit, puis laissa sa main ainsi posée et continua à parler contre la gorge de la jeune fille; il sentait sa propre gorge se gonfler. " Mais, à Madrid, nous pourrions aller ensemble  chez le coiffeur, et on te les couperait proprement sur les côtés et la nuque comme les miens; cela serait mieux pour la ville, en attendant qu'ils repoussent.

- Je serai comme toi" dit elle en le serrant contre elle. " Et je ne voudrai plus jamais changer... "

 

Extrait: "Pour qui sonne le glas" ( For Whom the Bell Tolls ) - E. Hemingway- 1940

Model: Lorena Nosic

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C'est le Printemps

22 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Y a des jours comme ça, où j'écoute un morceau en boucle et je n'arrive pas à m'en lasser... Sauf quand par un lien j'atterri sur un autre groupe et que j'accroche...

Le morceau qui fait la boucle chez moi c'est Rolling in the Deep d'Adèle. J'adoooooore! Et la suite c'est ça

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Rococo. Vous comprendrez sans doute pourquoi ma curiosité a été piquée?

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En cherchant bien...

21 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Dans ma collection de BD, il y a de tout.

Pourquoi je vous parle de ça, c'est parce qu'en relisant certains albums, je me dis que certaines héroïnes méritent de figurer dans ces pages. Entre autres, Ursula Spier, qui, je m'en rends compte aujourd'hui aurait très bien pu m'inspirer la teutonne Frida. Dans la série "La Rose de Jéricho" elle est "monte-en-l'air" raffinée et amatrice de jolies filles. Un rôle de dandy féminin parfaitement illustré par ses costumes élégants et sa coupe de garçonne.

Et puis d'autres fois ce sont des images qui me sautent aux yeux et déclenchent une recherche pour découvrir, où j'ai bien pu voir une scène pareille. 

En voyant cette photo par exemple. Outre l'attrait qu'elle peut représenter en elle même, belle image de femme moderne et pionnière en son époque, vêtement casuals et coupe de cheveux ad hoc, la première chose à laquelle j'ai pensé c'est à...

BMW.jpg

...Tintin. Alors en fouillant la collection j'ai retrouvé dans "Le sceptre d'Ottokar" une scène presque identique quand notre héros poursuit les méchants syldaves, après avoir malencontreusement largué les Dupont/d qui avaient pris place à l'arrière... Bon et là vous allez dire que tout ça n'a pas grand chose à voir avec les femmes aux cheveux courts? Ben quand même. J'aime cette photo, et puis on sait bien que Tintin inspire aussi par son style de coupe, aussi bien garçon que fille... Aller hop! Emballez c'est pesé!tintin.jpg

BD: "La Rose de Jericho" -Uriel- Editions Vents d'Ouest

Photo: Archives BMW

Tintin: "Le sceptre d'Ottokar" -Hergé- Editions Casterman

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Gamine

20 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Des fois, les anglo-saxons sont formidables. Ils arrivent à inventer des mots qui sont souvent plus parlants que nos appellations à nous. Prenons par exemple une coupe de cheveux féminine bien courte. En France on appellerait ça une coupe "à la garçonne", même si les garçonnes des Années Folles n'ont jamais porté les cheveux coupés de cette manière. La "garçonne" reste un terme générique qui englobe tout ce qui est plus court qu'une coupe au carré. Admettons!

Mais plus qu'un terme technique, le mot qu'emploient les américains par exemple, fait allusion aussi au style, à l'allure. Ainsi, Audrey Tautou portant cette coupe que les US appelleraient "pixie", sera plutôt qualifiée de "gamine" ce qui avouez le, est bien plus parlant, imagé et bien moins réducteur que "garçonne". Si bien que dans cette famille on trouve Mia Farrow, Jean Seberg, Emma Watson, Winona Ryder ou Halle Berry et en l'évoquant on imagine tout de suite une petite frimousse aux cheveux bien courts. 

Pour ma part, je trouve ça bien plus inspiré...

Model: Audrey Tautou

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Telle mère, telle fille...

19 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Tout au long de ma journée de travail acharné, j'ai malgré tout l'occasion de pouvoir observer mes congénères. Oui enfin, des fois je n'ai que ça à faire d'ailleurs. Bref! En voyant aujourd'hui une mère et sa fille arborant la même frange lourde sur le front, m'est venu à l'idée de me poser la question: Est ce qu'il y aurait une sorte d'atavisme dans la coupe de cheveux? Taraudé par cette nouvelle interrogation, je cherche des exemples dans mon entourage... Et n'en trouve pas. Pourtant j'avais déjà remarqué ce genre de mimétisme entre mère et fille. Arrive une période de la vie où les âges se rapprochent et la complicité s'accroit, mais est ce au point de partager les mêmes fringues et de se coiffer à l'identique, comme des jumelles? Pourtant je me suis dit que peut être la force de l'habitude pouvait inciter une jeune femme à couper ses cheveux, ayant toujours connu sa mère avec les cheveux courts, la chose peut lui sembler toute naturelle... Mais non. Il faut donc croire que ces femmes, mère et fille mais si proches l'une de l'autre, sont des cas particuliers, victimes d'une sorte d'anomalie qui les pousse à chercher à se reconnaître l'une en l'autre. Mais à ce stade de ma réflexion, je me rends compte que cela va à l'absolu antipode de ce que j'aime chez une femme aux cheveux courts, le caractère fort, l'indépendance et la volonté d'être hors du "moule"? Sans doute l'exception qu'il faut à toutes les règles...

Non non non! Je ne veux pas le croire. 

Photo: Oroubaud

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Où es tu?

19 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

lazareva

Les choses arrivent comme ça, sans préméditation... Il suffit parfois d'une image, une photo ou un instant vécu, pour que soudain un pan entier de votre vie se dresse devant vous et vous écrase le coeur. En un éclair l'émotion vous submerge, provoquée par l'atmosphère ou le parfum, la couleur ou la matière, un regard ou une parole... 

Durant la soirée, les amoureux ont été à la hauteur. Cette fête pour leur mariage a réunit la famille autour d'eux. Ils sont jeunes et beaux et leur avenir est plein de promesses. A cette occasion, sur le grand écran les photos de leur enfance ont fait rire et sourire... Lui est resté grave, un peu dans l'ombre, sûrement personne n'a deviné son regard s'inonder en voyant l'enfant puis la jeune femme que lui montraient les photos. Bien sûr. Pourtant sans crier gare c'est sa propre enfance qui surgit. Des souvenirs merveilleux, idéalisés par le temps qui a passé et puis l'amertume de l'absence, aujourd'hui, de cette soeur complice avec laquelle il aurait tant à partager encore... Malgré son regard flou, un sourire se dessine sur son visage. Il la revoit, petit pâtre à la tignasse taillée si court quand lui partait loin pour échapper aux ciseaux peu experts de leur mère... Elle aurait été drôlement fière de voir sa fille se marier ce soir. 

Photo: Valeria Lazareva

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Le premier coup de dé

17 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires

darkman

"Je rentre ce soir. Milan est une ville merveilleuse. Bises, Dorothée" Un sms anodin m'avait appris dans les meilleurs délais que l'opération s'était bien déroulée. J'avais rejoint l'appartement dans la soirée pour y attendre Moïra et débriefer notre première mission. Presqu'un galop d'essai. La femme d'affaire libanaise Diana Loubneth devait être à Milan à l'occasion de la fashion week. Il était rare qu'elle quitte la Syrie où elle dirigeait depuis Damas la plupart des transactions entre l'Iran et les pays du Magrheb désireux d'étoffer leur arsenal terroriste. L'occasion était idéale, la libanaise voyageait incognito et avait réservé à l'hôtel Gray à deux pas de la place du Dôme. Moïra aurait volontiers préféré l'égorger dans sa suite avant d'aller shooter les podiums de mode, mais la Division des Opérations avait opté pour quelques gouttes de potion magique dans le earl grey. Un sourire m'était venu aux lèvres en imaginant Moïra déguisée en soubrette pour jouer le room service. Elle avait assez de charme et le talent de savoir en user, pour tromper facilement les deux gardes du corps un peu bouffis qui devaient veiller sur la libanaise. Le médecin conclurait certainement à un arrêt cardiaque conséquent à un infarctus. Personne ne serait dupe, mais la version officielle contenterait tout le monde... 

A 23 heures la porte de l'appartement claqua et Moïra laissa tomber bruyamment son sac de voyage avant de filer dans le frigo pour attrapper une bière. Elle apparu dans le salon, jean, santiags et Perfecto, une allure qui m'excitait tout autant que de savoir que cette panthère venait d'envoyer une personne ad patres et semblait ne pas en être affectée plus que si elle rentrait de weekend. Elle but une longue gorgée et se déshabilla entièrement, envoyant ses vêtements aux quatre coins de la pièce. 

" Nom de Dieu darling! Tu sais quoi? J'ai rêvé de toi dans le train tout à l'heure, et que tu me baisais comme un dieu sur le tapis" En même temps elle m'attrappa par la ceinture et m'attira sur elle. C'était son moyen à elle d'évacuer l'adrénaline. Le débriefing attendrait demain... 

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