Instant de plaisir
C'est seulement quand elle penche ainsi sa tête vers l'avant que son cou gracile prend sa vraie dimension. Lorsque sa nuque apparaît nue dans l'écrin épais et soyeux de ses cheveux, tailés avec précision, tout au contour de cette colonne fragile qui appelle le baiser et la caresse. Lorsque sa chevelure brille sous un rai de lumière, on pourrait presque deviner la tiédeur de la peau et le parfum des lourdes mèches qui glissent comme un drapé de soie. L'instant est furtif, d'un moment à l'autre elle relévera la tête et le rideau tombera sur ses vertèbres, abritant la nuque des regards indiscrets et même nue, ce sera comme si elle venait de mettre son vêtement...
Alors, il faut profiter de l'instant, ne rien dire, ne pas bouger, à peine respirer et laisser la magie opérer... Il sera bien temps, après, d'enlacer le corps, d'embrasser la peau et de plonger dans le parfum de la chevelure.
Photo: Katherine White
Militantisme
Je me demandais ce matin en me brossant les dents, s'il y avait eu une autre période dans l'Histoire qui fût autant marquée par la volonté des femmes de bouleverser leur vie. J'ai pensé à la Révolution, où juste après, par réaction à la Terreur les moeurs se débridèrent, les femmes les plus audacieuses osèrent les cheveux courts, façon "mon dernier voyage sur l'échafaud". Mais non! tout cela n'était que mode et sans vraiment d'impact sur LA femme. Non décidemment je ne voyais pas d'autre événement qui fût aussi décisif.
Un vent de follie souffle sur le Paris des années 20 et comme pour tout événement majeur une conjoncture va se produire, d'avénement de talents, de modes, de loisirs, de cultures et de moeurs qui vont bouleverser la vie des femmes. Pour celles qui sautent dans le train de la liberté, se couper les cheveux était l'acte le plus militant qui soit. Une femme sur trois en 1925...
Les cheveux courts de cette époque étaient l'affirmation de l'émancipation, le symbole d'une liberté conquise, quelque chose de jamais vu auparavant dans l'Histoire qui n'avait compté jusqu'à lors que quelques "aventurières" remarquables mais isolées. Cette fois, le mouvement était de masse.
Et je sais, moi, que la femme aux cheveux courts d'aujourd'hui est aussi l'héritière de ces conquérantes du XXème siècle, audacieuse et déterminée.
Requiem
C'est fini, vois-tu, je ne t'aime plus. Tu as tellement joué avec mon coeur qu'aujourd'hui il est devenu sec comme un sarment de vigne. J'ai pleuré des nuits et des nuits, loin de tous, dans l'ombre, en pensant aux jours clairs et joyeux, en pensant aussi que tout cela était absurde. Pourtant je t'ai gardé dans mon coeur, longtemps encore, en songeant aux petits joyaux qui désormais étaient nos seuls liens. Beaucoup de temps est passé, les enfants ont grandies, les voici jeunes femmes, qui s'éloignent un peu. Et toi tu grinces à présent, sentant la rente s'épuiser. Dans le désespoir tu deviens grottesque et pitoyable et je m'aperçois d'un seul coup à quel point je te hais. Peut être autant que je t'ai aimée.
Photo: Linda Evangelista par S. Meisel
Fausse route
Ouhlà.... Juste avant de partir, un sursaut de lucidité me colle encore devant mon clavier. "Mais où tu vas là? " M'interroge-je. Je m'aperçois qu'à force de lire les commentaires trop élogieux, je me laisse bercer par une douce routine qui provoque chez moi une sorte de léthargie dangereuse... Est ce que par hasard je ne serai pas en train de faire un peu ce que l'on attend de moi? Est ce qu' au fil des articles, je ne serai pas en train de me contenter de livrer juste "ce qui plait" au lieu de ne penser qu'à mon plaisir àmoi en vrai égoïste que je suis?
Si je n'avais pas eu cette réaction, peut être que je me serai vautré dans un quotidien, jouant de ma palette, juste avec Frida-Laora, quelques poèmes et chansons et surtout me satifaire de poster quelques jolies images, ce que d'autres forums font depuis bien longtemps. STOP!
Revenons à l'essentiel, c'est à dire MOI! Et les femmes aux cheveux courts, qui provoquent toujours tant d'émois.
Ouf! On l'a échappé belle. Je reviens plus tard.
Photo: Clara Zamith
Interlude
Ah chienne de vie! Me voilà obligé de voyager pour quelques jours. Pour ne pas laisser ce blog orphelin je vais juste y coller quelques belles figures, que je reprendrai peut être un jour pour raconter des histoires... Ou pas...
Photo: Maxim Chelak
Dans un ordre approximatif, Ronja Furrer, Jana Straulino, EmmaThompson, Tilda Swinton, Kristina Salinovic et quelques inconnues...
Le cantique de David - Moïra -
Dans la matinée les informations sont devenues plus précises. La nouvelle était confirmée cette fois directement par l'Aman, le renseignement militaire. Le CH53 du commando, malgré la couverture aérienne avait été abattu au dessus de l'Irak par un tir de SA 7, une de ces bonnes vieilles "merdes" soviétiques qui depuis 40 ans équipaient toutes les rebellions du monde. Presque un coup de "pas de chance". Le raid c'était déroulé dans ses moindres détails comme prévu. Les quads du Shayetet 13 avaient intercepté le convoi qui conduisait Moïra de Téhéran vers la frontière irakienne. L'attaque avait duré 15 minutes montre en main. Les hélicos avaient fait un saut de puce dans le désert pour recueillir les équipes d'assault. L'affaire à cette heure là, était un succès....
Durant la nuit, comme un film, avait défilé dans ma tête tout ce que je savais d'elle. Notre première rencontre en Bosnie où je l'avais vue débarquer au milieu d'une équipe du SAS. Elle paraîssait plutôt fluette parmi ces gaillards, mais elle m'avait subjugué dès le premier regard...
Puis Paris, cet appartement dans le XVème, Mexico, Saint Marteen et sa première "mort", San Francisco, Toronto, Bruxelles et les diamantaires, Tel Aviv...
Aucun corps dans la carcasse de l'hélico abattu n'était identifiable. L'opération פרל שרשרת (collier de perles) était un échec...
Des coups durs comme la mort d'un agent j'en avais connus. Mais Moïra...
...je ne manquerai de rien.
Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles.
Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, A cause de son nom.
Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: Ta houlette et ton bâton me rassurent...
Elle aimait citer ce psaume, encore un héritage de tante Dorothy, et aujourd'hui j'y pensais comme à une épitaphe...
Extrait: La Bible - Psaume 23
Photo: Marla Fake
En souvenir de toi...
Ce n'était pas l'été encore mais le soleil invitait à marcher les pieds nus sur le sable. La brise venait de la mer et ébouriffait leurs cheveux. De loin on les aurait dit heureux. Ils souriaient, riaient parfois. Après quelques pas à la lisière du ressac ils sont remontés sur la dune et se sont affalés sur le sable tendre. Ils ne se regardaient pas, fixaient l'un comme l'autre l'horizon embrumé de chaleur. Et puis ils se sont tu, la mine plus grave tout d'un coup. Sans le regarder ses lèvres ont laissé les mots se faire emporter par le vent. Lui a tourné la tête, doucement, et approché sa main comme pour replacer une boucle de ses cheveux derrière son oreille. Elle a esquivé, écartant doucement elle aussi son cou de la main caressante. Les mots, encore, plus fort ceux là, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. Il aurait sans doute voulu passer une dernière fois la main sur ses cheveux, frôler sa nuque, caresser ses lèvres. Une façon pour lui d'essayer de ne pas croire les paroles que le vent avait soufflé... C'est elle qui s'est levée, la gorge serrée sûrement, mais elle souriait. Pour chasser le drame elle a pointé son appareil et fait des photos. Et lui, pauvre de lui, il aurait presque sourit à travers ses larmes. C'est un autre qu'elle aime, pas besoin de se détester pour ça. Il devait se dire qu'il l'aimait lui aussi, et que pour toutes les raisons qui faisaient cet amour il devait accepter qu'elle soit heureuse, sans lui...
Le soleil a plongé dans la mer. Il est resté là, assis dans le sable devenu froid. Seul depuis longtemps...
Photo: Valeria Lazareva
Sorcière de la nuit
Encore une petite dose d'héroïne? Celle-ci s'appelait Natalya Meklin. Elle n'est peut être pas la plus connues de aviatrices soviétiques. Tout le monde connait Lidya " Lili" Litvak, la rose de Stalingrad, titulaire de 12 victoires aériennes, abattue le 1er août 1943 à l'âge de 22 ans au dessus du front d'Ukraine. Elles furent nombreuses dans cette guerre à perdre la vie...
Natalya survécut.
"Héros de l'Union Soviétique", c'est le titre, elle mourut en 2005. Elle avait fait partie de ces "Nachthexen" comme les baptisèrent les fantassins allemands qu'elles finirent par terroriser.
Est ce que c'est plus dur d'être une héroïne quand on ne meurt pas à la guerre? La légende n'est plus la même. Mais le courage, lui, était identique. Ce n'est que le traitement du symbole qui après coup fera la différence...
Elles n'avaient pas 20 ans et sans doute que Natalya qui leur survécut a perpétué ainsi leur sourire et leur fierté.
Je ne résiste pas à l'anecdote. Les pilotes féminins, en ce début de la guerre en URSS, furent envoyées en formation à Engels au bord de la Volga. 4 jours après son arrivée, le nouveau commandant du Centre d'Instruction signe la circulaire suivante:
" 10ème Armée Aérienne
Acamdémie Militaire de l'Air
Centre d'Instruction aérienne Féminin
Instruction n°3
Objet: Coupe de cheveux
Il est rappelé au personnel féminin des Forces Armées Aériennes soviétiques, que le port des cheveux longs est incompatible avec la sécurité, l'hygiène et la discipline des Armées
Les stagiaires féminins incorporés depuis le 5 novembre 1941 doivent en particulier être pénétrés de l'idée qu'elles sont désormais des soldats et non des vedettes de cinéma.
Il est rappelé également qu'un coiffeur réglementaire officie au bâtiment C du quartier, les lundi, mercredi et vendredi.
Les stagiaires peuvent toutefois, si telle est leur préférence, procéder elles mêmes à la coupe de leurs cheveux.
En tout état de cause, la longueur des cheveux ne saurait excéder cinq centimétres de long.
Fait à Engels, le 14 novembre 1941
Signé: Krystov, commandant."
Courage...Et abnégation
Tout peut arriver
Depuis que je "commets" ce blog, je me rend compte à quel point c'est agréable de partager. J'avais bien une petite idée au départ et le sentiment que je n'étais pas seul à m'intéresser aux cheveux courts des dames, mais je pouvais penser que ma façon de voir les choses finalement n'attirerait pas autant de regards. Je me trompais et c'est tant mieux. Donc, bon an mal an, je me suis laissé prendre à ce petit jeu et si je n'arrive pas à laisser un petit mot ici chaque jour, j'ai le sentiment qu'il manque quelque chose à ma journée. Par le fait, quelques fois cette quantité nuit à la qualité, mais je sens bien qu'on me pardonne.
Une chose me ravi, c'est la simplicité et le naturel avec lesquels le dialogue se créer, souvent au delà des commentaires, par email, par téléphone même. Parce qu'il faut savoir une chose, je ne supporterai pas qu'une rencontre reste virtuelle et ne se concrétise pas un jour ou un autre par un café partagé à la terrasse d'un bistrot. Alors bien sûr pour certaines qui habitent en Californie ou à Hawaï, il faut tabler sur le long terme... Mais pour les autres tout est toujours possible et souvent les périodes de vacances sont propices pour cela....
Et puis il y a l'aventure...
Comme chacun(e) le sait à présent, j'ai eu une enfance tumultueuse puisque très jeune, mon père était parti faire le coup de feu au Katanga après avoir déserté la Légion Etrangère, abandonnant du même coup ma mère, lavandière au Portugal, mes trois frères et soeurs et moi aux services sociaux portugais qui ne trouvèrent rien de mieux que de nous disperser au quatre coins des colonies lusitaniennes, ce qui fit mourir notre mère de chagrin. Bref, élevé par la DDASS j'étais prédestiné à une vie d'aventure. Ce fut le cas.
M'en reste aujourd'hui un goût prononcé pour le mystère et la façon de l'élucider. Étonnamment on pourrait penser que tranquillement installé devant le petit clavier au design très sobre et aux touches blanches de mon Mac, plus rien de ma vie antérieure ne pourrait m'exciter autant que la chasse au buffle dans la savane centrafricaine ou le trafic d'armes au Cabinda? Eh bien si...
Une rencontre, nouvelle, avec une dame mystérieuse, qui feuillette le blog régulièrement mais jamais n'y laisse sa trace. Une dame raffinée aux racines orientales, qui petit à petit, avec élégance à sut me séduire en me faisant deviner à travers elle comme à travers un miroir la même dilection et les mêmes envies que celles qui me poussent chaque jour à faire l'éloge de la femmes aux cheveux courts... Et doucement, je me laisse emporter dans une aventure avec la promesse d'une belle rencontre et la perspective d'un moment partagé de plaisir onirique...
Mais... Chuuuuut!
Photo: Adam Rowney
Couleur
J'aime ta couleur café
Tes cheveux café
Ta gorge café
J'aime quand pour moi tu danses
Alors j'entends murmurer
Tous tes bracelets
Jolis bracelets
A tes pieds ils se balancent
Couleur café
Que j'aime ta couleur café
C'est quand même fou l'effet
L'effet que ça fait
De te voir rouler
Ainsi des yeux et des hanches
Si tu fais comme le café
Rien qu'à m'énerver
Rien qu'à m'exciter
Ce soir la nuit sera blanche
L'amour sans philosopher
C'est comme le café
Très vite passé
Mais que veux-tu que j'y fasse
On en a marre de café
Et c'est terminé
Pour tout oublier
On attend que ça se tasse
Paroles: Serge Gainsbourg