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Les Affranchies
Articles récents

Déchirure

21 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Je l'ai vu l'abandonner. C'était comme un film de Wong Kar wai. Il y avait les lumières au fond et la nuit était encore claire. On entendait à peine le ressac, l'air était tiède, celui d'une soirée d'été et dans ma tête, en les voyant, j'avais cette valse mélancolique et déchirante.

Elle s'éloignait, sans même laisser une trace sur le sable mouillé, comme un songe qui nous quitte au réveil... Peut être même que lorsqu'elle arriverait au bout de la plage, que sa silhouette se confondrait avec les ombres de la ville et qu'elle sera invisible, je croirais avoir rêvé.

Je l'ai vu, lui, tenter de la retenir, s'accrocher à ses mains. Elle marche à présent, bras balants, tête baissée et passe devant moi. Son visage masqué par le rideau de cheveux noirs, coupés droit. Et de loin la peau claire de sa nuque reste un phare qu'il ne quitte pas du regard. Je ne sais pas si elle pleure, mais je perçois ses épaules qui se voutent doucement...

Et c'est comme la plainte du violon, comme une pièce de soie qu'on déchire...

 

Photo: Yi-jin Hsieh

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Rebelle... à mort!

20 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Que les choses soient claires! Rebelle c'est un état d'esprit! Un peu comme la féminité on pourrait dire... Mouais, sauf que là ben ça rigole pas, fuck the world!

Tiens! Un exemple. Vous prenez Ajda. Jeune femme, à peine 20 ans, étudiante à Stockholm, d'origine croate, plutôt mignonne... Eh ben ne vous y fiez pas! Cette fille là est une rebelle. Si si.

Bon d'accord, les seuls tatouages qu'elle porte sont des décalcomanies Malabar, mais bon oh! C'est vintage quand même. Et puis ses seuls piercings sont ses boucles d'oreilles, d'accord. Mais vous avez essayé vous? Ben ça fait mal, j'vous l'dis. Et puis elle porte un blouson en cuir, des fois, et des fois aussi, elle fait le signe là, le truc vous savez, avec l'index et l'auriculaire relevés. Et ça, c'est LE signe qui ne trompe pas.

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Mais le pire c'est juste que cette fille là elle a osé le sidecut/undercut. Oui madame, parfaitement. Elle n'a pas hésité, elle n'a pas tremblé et à sa coiffeuse elle a dit un jour :" Vas-y Baby! File moi un vieux coup d'tondeuse, ouep!

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Et alors là... Plus rebelle, tu meurs!

Bon on est bien d'accord, il ne s'agit pas pour autant d'une femme aux cheveux courts, mais quand même, y a du caractère là dessous. Et puis y a toujours un effet d'addiction dans les cheveux courts... Quand on commence...

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Ajda4Bon d'accord, d'accord, j'arrête! Cette jolie fille est tout sauf une rebelle. Juste une it girl blogueuse mode comme tant d'autres. Et c'est justement parce que c'est une jeune femme "branchée" qu'elle n'a pas manqué cette tendance inspirée par Alice Dellal en 2008... Autant dire que c'était pas hier tout de même. Bref!

Aujourd'hui, cette petite "fantaisie" serait plutôt quelque chose d'assez anodin, souvent esthétique d'ailleurs, lorsque c'est fait avec classe et bon goût. 

Alors du coup on se retrouve un peu loin du fuck the world hein? Oui je sais. Mais qu'importe! C'est l'esprit qui compte... et pas les apparences.

 

 

 

Photos: Ajda Dzambic

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De l'Art

19 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Disons le sans fausse humilité, je ne passe pas spécialement pour un esprit étroit, ni une brute épaisse. Cependant il y a certaines choses qui m'échappent un peu. Cette photographie, intitulée " Shears" par son auteur, se trouve sur le marché de l'art estimée entre 1000 et 1500 US dollars, soit presque 1300 €. Vous allez me dire que certaines photos se vendent bien plus cher que ça quand il s'agit d'actualité ou de la vie de nos beautiful people. Pas faux.

Pourtant il est tout à fait légitime et justifié pour un cliché d'art d'être considéré comme une oeuvre authentique, au même rang qu'une toile ou une sculpture. Ici c'est en noir et blanc ce qui bien sur fait perdre beaucoup à l'originale. En réalité la photo est colorisée et le travail du photographe est indéniable. 

Mais bien sûr, au delà de la technique, c'est la force émotionnelle exprimée qui fait toute la valeur de l'oeuvre. Et là, sans conteste, cette scène, presque intime entre ces deux femmes, la douceur exprimée par le flou de l'arrière plan et la solennité, la gravité, la presque violence de l'action qui se produit rendent forcément une émotion palpable. Le titre aussi a cette ambiguïté. Shears en anglais cela peut signifier simplement ciseaux ou cisailles, en tout cas pas un outil très raffiné. Mais en réalité c'est plutôt "sacrifice" qui aurait dû servir de titre. On a le sentiment d'assister à un rite, comme ces nonnes, dans le temps, le jour de leur noces avec Dieu ou une sorte de passage d'un état à un autre...

Il faut se poser, un instant, et prendre le temps de regarder la photo comme on le fait devant une toile de maître pour comprendre que finalement, ce qui devrait m'échapper davantage c'est la valeur de certaines "croûtes" par rapport à des oeuvres comme celle-ci. Mais ça, les goûts et les couleurs....

 

Photo: Arnold Mariashin

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Laora se donne un genre

18 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Ma Psy et Moi

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Cela faisait déjà plusieurs semaines que j'avais remarqué le manège de Laora. D'ailleurs je n'étais pas du tout indifférent à ce nouveau style qu'elle semblait avoir adopté. Revenue aux cheveux courts, elle les coiffait à présent dans un style résolument masculin et attachait un soin tout particulier, autant à sa coupe de cheveux qu'à sa tenue vestimentaire. Une tenue qui, elle aussi, était carrément piquée dans mon dressing.

Même le maquillage était adapté à ce nouveau genre dont la lombarde jouait avec bonheur.

Moi " - Dis donc cabri, tu ne serais pas en train de nous faire un petit coup de " méli-mélo"?

Laora - "Mali-Malo" ? Ma che cosa... Tou parles dé mon nouveau style, no?

Moi - Exactement. Tu n'as pas peur de casser un peu trop les codes là? Remarque, je trouve que mes vêtements te vont bien. En général les femmes composent quelques fois des tenues en y mêlant un ou deux éléments masculins, mais là, cravate ou noeud papillon c'est à la limite du travestissement.

Laora - Ma dé fois tou es trop compliqué darling. En cé moment jé mé sens mi uomo mi femme. Alors jé né veux pas jouste jouer oune partie et pas l'autre. 

Moi - Oui mais là tu es carrément passée de l'autre côté. Comme si tu cherchais à tromper le monde en faisant croire que tu es un homme...

Laora - ...Et ça marche tou crois?

Moi - ...Non pas du tout... Enfin pas quand on te connait... A la rigueur de loin... Enfin... Mais en tout cas c'est troublant.

Laora - Voilà! Cé tout le monde qu'il crois voir oune garçon dé loin et quand jé dis bonjour la mâchoire elle tombe par terre. Jé crois qué ça plait beaucoup aux femmes, qué ça fait peur aux hommes, ma ça les essite beaucoup. Cé mystérieux et troublant pour tutti.

Moi - Et Frida elle pense quoi?

Laora - Eh éh! Elle adore comme tou imagines, ma elle dit qué cé pas nouveau, qué lé travestismo ça toujours fasciné tout le monde. Ma tou remarques qué jé suis pas la drag king. Jouste una ragazza qu'elle s'habille avec les fringues dé Joules et qu'elle coupe ses chéveux pareil.

Moi - Oui... Une sorte d'idéale androgyne...

 

Modèle: Daria Pleggenkuhle

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Des idées nouvelles

17 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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J'attends avec impatience l'étude sociologique qui sera menée un jour sur l'influence de la coupe du monde de football 1998 sur la vente aux particuliers de tondeuses électriques. L'effet "Barthez" dont toute la presse s'est fait l'écho à cette époque, semble avoir eu des répercussions insoupçonnées... Première conséquence, l'outil jusque là réservé aux seuls professionnels du coupage de cheveux se retrouve entre les mains de monsieur-madame Toutlemonde. Quelques familles nombreuses en avaient déjà l'usage,mais cela demeurait un peu confidentiel. Monsieur et junior sont en ce temps là les seules victimes à déplorer. Barthez le prophète a montré la voie, c'est boule à zéro pour tous.

41iZduB6jOL. SL500 AA300La demande ayant une influence directe sur l'offre, on trouve rapidement dans les rayons des supermarchés, pléthore de modèles, tous n'étant pas aussi performants que ce que l'on pouvait espérer. Si bien que le résultat, dans la rue, apparaît très inégal et en tout cas pas très sophistiqué. Les coiffeurs et coiffeuses du dimanche se contentant, parfois, comme le montre la notice, de jongler avec les sabots de plastic pour tenter de donner forme à une coupe de cheveux qui s'apparente définitivement à la tonte du mouton sur les hauts plateaux patagon. 

Mais l'effet domino est enclenché. La tondeuse à présent bien rangée dans le placard de la salle de bains est à la portée de tous... et de toutes.

Conséquence inattendue, aujourd'hui un mouvement de tendance qu'on englobe un peu facilement sous le terme "d'undercut", se développe à une allure folle, simplement parce que l'ustensile qui va permettre de réaliser ses envies se trouve là, à la maison et que les plus audacieuses ne vont plus attendre un rendez vous chez le coiffeur pour passer à l'acte. Et le résultat est souvent stupéfiant!

Si bien qu'on pourrait considérer que l'on doit à un footballeur cette nouvelle liberté qui permet à chacun(e) de rafraîchir sans scrupules sa nuque entre deux rendez vous chez Figaro ou de créer sa coupe la plus folle sans avoir à supporter la moue dubitative de la coiffeuse spécialisée bigoudis.

Et tout ça en à peine... 10 ans. Pas mal non?

 

Modèle: Liucija Liuko

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Couleur menthe à l'eau

16 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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Elle était maquillée 
Comme une star de ciné 
Accoudée au juke-box 
Elle rêvait qu´elle posait 
Juste pour un bout d´essai 
A la Century Fox 

Elle semblait bien dans sa peau 
Ses yeux couleur menthe à l´eau 
Cherchaient du regard un spot 
Le dieu projecteur 
Et moi, je n´en pouvais plus 
Bien sûr, elle ne m´a pas vu 
Perdue dans sa mégalo 
Moi, j´étais de trop 

Elle marchait comme un chat 
Qui méprise sa proie 
En frôlant le flipper 
La chanson qui couvrait 
Tous les mots qu´elle mimait 
Semblait briser son cœur 

Elle en faisait un peu trop 
La fille aux yeux menthe à l´eau 
Hollywood est dans sa tête 
Toute seule elle répète 
Son entrée dans un studio 
Décor couleur menthe à l´eau 
Perdue dans sa mégalo 
Moi, je suis de trop 

Mais un type est entré 
Et le charme est tombé 
Arrêtant le flipper 
Ses yeux noirs ont lancé 
De l´agressivité 
Sur le pauvre juke-box 

La fille aux yeux couleur menthe à l´eau 
A rangé sa mégalo 
Et s´est soumise aux yeux noirs 
Couleur de trottoir 
Et moi, je n´en pouvais plus 
Elle n´en n´a jamais rien su 
Ma plus jolie des mythos 
Couleur menthe à l´eau


Photo: Emircan Soksan

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La métamorphose de Tao

15 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Tao

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Faut croire qu'au cours de toutes ces années je n'avais pas porté sur Tao un autre regard que celui du professionnel. Et tout à coup sa métamorphose me sautait à la figure, comme si Moïra me jetait son portrait à la face en me disant:"N'as-tu donc rien dans le coeur?"

La jeune mannequin un peu effrayée que j'avais rencontré sur mon palier avait bel et bien disparu. A tout jamais.

J'avais suivi tous les instants de l'opération en Mauritanie depuis la salle des Ops et avant même que Tao ne soit de retour à Orléans je savais que parmi les quatre cibles qu'elle avait "traitées" deux étaient mortes, une très grièvement atteinte et que la quatrième survivrait... jusqu'à la prochaine fois. Un bilan dont j'étais fier. Tao avait fait la démonstration de ses exceptionnelles qualités et c'était comme si je pouvais revendiquer cette réussite. 

Elle avait débarqué discrètement à Bricy où une voiture du CPES l'avait récupérée. Après deux jours de débriefing elle était de retour à Paris et la femme que j'avais devant moi ce soir, soudain, me transperçait le coeur, à la manière dont Moïra m'avait subjugué lors de notre première rencontre

Son corps s'était étoffé d'une musculature harmonieuse et son allure souple et féline s'était accentuée. Mais derrière l'apparence il y avait ce regard. Un regard dur. Et je suis sur qu'elle n'avait pas ce regard avant cette mission. Toute la métamorphose était là, à l'intérieur. 

Elle est venu se coller à moi, comme pour se réconforter, une dernière fois, et je l'ai enveloppée de mes bras. Presque naturellement ma main a caressé sa nuque et cette sensation m'a ému. " Ca te plait? J'ai pensé à elle tout le temps et en rentrant j'avais qu'une envie, c'était de les faire couper, comme elle..."

 

Modèle: Courtney McCullough

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Satisfaction... totale

14 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Merde! 50 ans c'est pas rien tout de même....

Et en bonus Angélina Jolie

 

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Un petit caprice

12 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires

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Cette idée là, elle devait bien trotter dans sa tête depuis des semaines. Peut être même des mois. Mais il fallait l'exacte proportion, pas question d'approximation. Avec patience elle a donc lutté contre elle même, quelques fois même fermé les yeux devant son miroir, résister, encore... encore un peu. Et puis un matin ... Elle pouvait passer la main dans ses cheveux et trouver la masse idéale, la longueur suffisante. Pourquoi pas la veille, pourquoi ce matin? Parce que! Ces choses là voyez vous ça ne s'explique pas trop, ça se ressent. 

Comme elle n'attendait que ça, elle a bondit chez son "poto", son complice depuis des siècles, celui qui sait presqu'aussi bien qu'elle ce qu'elle veut, son coiffeur.

Petit à petit, dans le grand miroir, elle a vu prendre forme cette coupe qu'elle imaginait déjà. Beaucoup de volume dessus, un peu effilé au rasoir, la masse coiffée en arrière, ou légèrement sur le côté mais qui pouvait tomber sur le regard et balayer le visage. Et le tour d'oreille bien net, tondu presque, ou le dégradé allait de zéro à plusieurs centimètres très rapidement. Tout comme la nuque. A chaque instant elle passait la main pour suivre l'évolution. Du bout des doigts elle sentait si la coupe était idéale. Longtemps, longtemps elle a laissé faire le coiffeur, puis critique pour chaque détail, elle a tourné la tête dans tous les sens, inspecté tous les angles, montré avec ses mains, un peu plus court là, oui comme ça et là, parfait. 

Cette tête de collégien anglais c'est son style. Un peu "garçonne", un peu "boyish" mais tellement féminin quand elle maquille juste son regard et qu'elle se pare d'un bijou discret...

Sa main a du mal à quitter la nuque où les cheveux sont presque ras, mais elle sort de là triomphante, radieuse et sûre d'elle.

On a beau dire... le style c'est important

 

Model: Sarah Ellison par Liza Ellisson

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Lorsque le sage montre la lune...

11 Juillet 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Je crois que l'idiot c'est moi. On pourrait raisonnablement être transporté devant ce paysage où le calme et l'immensité invitent à la méditation. Martina s'est tournée vers le large et l'on devrait avoir envie de poser une main sur son épaule et venir à son côté pour partager le spectacle. Sans doute que cette communion serait possible avec n'importe qui. Eh bien avec moi non.

Devant cette perspective mon attention toute entière est portée sur cette nuque, ce cou à la fois fragile et charpenté, s'élevant des épaules délicates d'un corps gracieux. Et je reste fasciné par le dessin de cette coupe récente où l'implantation est presque effacée tellement les cheveux y sont courts. La peau même a ces différences de nuances que le soleil a pu marquer, halant les épaules et épargnant la nuque d'alors où les cheveux étaient plus longs qu'aujourd'hui. Et soudain ce corps féminin, élégant et discrétement paré, prend une allure troublante où se mêlent la force d'andros à la grâce de guné. Cependant elle est femme, absolument, magnifiquement et ses cheveux courts ne font que souligner sa fière élégance... et me fascinent.

 

Photo: La collectionneuse

Citation: "Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt." Confucius

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