L'enfant de la balle
On a beau dire, on a beau faire.... Il y a tout de même des constats à faire. Dans le monde du spectacle elles sont finalement peu nombreuses les pures et dures, les acharnées, celles qui jamais ne dérogent. Les icones aux cheveux courts. Il y en a, je ne vais pas faire la liste, même si cela ne me prendrait pas beaucoup de temps ni de place. Toutes mériteraient donc le titre. Il y en a pourtant une, peut être un peu plus loin de nous mais pour qui j'éprouve de la tendresse en voyant cette photo. Liza Minelli ne pouvait pas ne pas être une bête de spectacle. Les chiens ne font pas des chats. Difficile pourtant d'y arriver quand on a encore l'image de sa mère, icone des icones, chantant Over the rainbow. Mais c'est pas le sujet... Il faut croire, en voyant cette photo que depuis l'âge de 16 ans elle a définitivement adopté cette coupe de cheveux qui à travers les films et les spectacles sera toujours l'empreinte de sa silhouette. C'était sans doute le vent de l'époque, cette fin des années 60... Jean Seberg, Mia Farrow... Les cheveux très courts étaient dans la tendance. Mais pour Liza ce sera pour la vie. Et j'aimerai bien finalement que ce soit cette image là qui reste. Pour toujours.
Photo: Young Liza - auteur inconnu
Il faut bien rentrer
Même le soleil s'est enfuit, sous le ciel de septembre il faut rentrer... Au bout de la route il y a Paris, une nouvelle vie, une aventure. Bien sûr ça fait un peu peur, quitter sa famille, ses ami(e)s, son monde. Mais il y a tellement de choses nouvelles à découvrir...
Et puis souvent l'enthousiasme du départ cède la place au cafard de l'éloignement, oh juste quelques heures, mais qui tentent de revenir le soir venu... Alors elle connait un remède et elle file dans les rues du quartier, cherchant la devanture accueillante derrière laquelle se trouve celui qui saura lui regonfler le moral...
Un peu plus de soleil dans ses cheveux, une coupe plus courte, la voilà presque nouvelle et juste cela suffit à l'encourager, lui donner un souffle conquérant et l'assurance qui rien de ce monde ne peut plus lui résister.
Photo: Kostya Zavyalov
Bilan thérapeutique
L'inconvénient quand on fréquente sa thérapeute d'un peu trop prés, c'est qu'au bout d'un certain temps la praticienne manque du recul nécessaire à une efficactité attendue. Si bien que depuis un bon moment j'avais laissé tomber les "pourquoi" et les "comment", alors que de façon un peu cyclique ces derniers s'invitaient volontiers et occupaient mon esprit aussi surement qu'une bande d'altermondialistes sur les pentes de Davos...
Alors, ce matin là je me sentais d'attaque pour faire avec Frida une sorte de bilan, de compilation des domaines abordés et des réponses apportées. Et puis finalement, en y réfléchissant et en tentant d'énumérer tout ce qui me semblait être un problème, je ne finissait par trouver que des choses "normales"... Quoi? J'aimais les femmes aux cheveux courts, so what? J'étais fasciné par l'androgynie, cette façon qu'ont certaines de brouiller les pistes et de casser les codes, et alors? J'avais développé un caractère lesbien par ma façon de diluer le plaisir sensuel qu'on peut avoir à toucher, caresser, embrasser plutôt que dominer dans chaque sens du terme, et puis? J'avais découvert la puissance érotique d'une nuque sur laquelle un baiser déposé pouvait iradier tout un corps, eh bien oui!
Du coup, c'est le coeur plutôt léger que je suis entré dans le cabinet de la doktorin Sachs, sous le regard inquisiteur et meurtrier d'Ipomée, la secrétaire portugaise.
Moi "- Frid, est ce que tu crois que je vais mieux?
Ma Psy - Ach! Mais liebe tu n'as chamais été mal, tu zais. Si tu de zens pien tu fas pien! Aimer les femmes ou ne pas être gay ce n'ait bas une maladie...
Moi - Ouais enfin c'est un peu raccourci là tout de même... Je connais au moins une personne qui me trouve ... pervers.
Ma Psy - Eh pien che crois que nous zommes touz berfers, chacun tans un tomaine tifférend beut être. Moi che crois que tout ze dont tu as pesoin ce sont des gros câlins...
Moi - Ah... ben... comment dire... tu me mets ça sur une ordonnance s'teplait?
Graphisme: Eve Salvail par That_One_Midget
Confidences
En lisant le message récent d'une amie cette idée m'est revenue en tête. C'est vrai, un peu obsédé par les cheveux courts, les jolies nuques et les oreilles dégagées, j'en oublie parfois que j'aime aussi la matière, la brillance, la souplesse, la douceur d'une belle chevelure entretenue. Parce qu'en fait l'essentiel c'est bien d'avoir du style et d'être un minimum sophistiqué. J'ai du le dire déjà, mais il n'y a vraiment que l'idée d'une tignasse choucroutée façon Armande Altaï qui me mette le coeur au bord des lèvres. Pour le reste je veux bien admettre que les cheveux courts ne vont pas à tout le monde et certaines ont raison de les garder longs. Tout est question de mesure...
Ce qui m'est revenu à l'esprit en lisant le mail de cette amie, c'est qu'il y a une chose que je ne pourrais sans doute jamais exprimer, ne l'ayant jamais ressentie. Et j'avoue que j'en éprouve une certaine frustration. Mais en le voyant parfois je tente d'imaginer à quel point cela doit être agréable, délicat, sensuel et presque excitant de sentir la masse souple et soyeuse de ses cheveux balayer le haut de ses épaules ou le creux de ses omoplates... Bien sûr pour cela j'imagine une matière épaisse et lissée, aux pointes parfaitement taillées. Quelques frisottis vaporeux ne feraient pas du tout l'affaire, non plus que de grosses boucles cartonnées par un quelconque produit chim... euh cosmétique.
Et voyant cette matière glisser au rythme des mouvements du corps, monter et descendre en suivant l'inclinaison de la tête, être soulevée par une main lascive et retomber avec souplesse pour reprendre exactment la même place tout en caressant la peau nue des épaules ou de la nuque... J'avoue que cela m'émeut...
Photo: Grace Adams
Banc public
Ce matin là il errait dans le parc, comme il errait dans sa vie, sans but précis, sans envie particulière, sans désir... Oui sans désir... Et comme le soleil décidait de se pointer un peu il mit le cap sur le banc près du bassin. Au détour d'un massif il se renfrogna en découvrant que le banc était occupé par un type qu'il apercevait de dos. Un instant hésitant il décida tout de même d'y trouver sa place et pourquoi pas, faire connaissance avec ce gars là.
En approchant le doute s'installait. Ce type n'en était pas un. Il ne distinguait pas ses traits, mais cette morphologie l'intriguait. Les épaules un peu carrées sous le jogging, le cou assez fin. Un silhouette plutôt grâcieuse... Pourtant les cheveux étaient coupés très courts, la nuque presque tondue... Il s'arrêta, espérant un mouvement qui lui permettrait de voir le visage, mais rien ne se fit. Et soudain il se rendit compte qu'il n'avait jamais été confronté à ce genre de doute. Il avait toujours plein de certitudes, sur tout, mais là il semblait perdu, à ne pas savoir décider du genre à attribuer à la personne devant lui.
Il lui suffisait de faire quelques pas de plus pour résoudre l'énigme, mais il ne parvenait pas à les franchir. Il demeurait le regard fixé sur cette nuque blonde, cette tête qui de dos lui disait qu'il s'agissait d'un garçon et ce corps ambigu... Comme reprenant ses esprits après un léger étourdissement, il se remit en marche.
En contournant le banc il hésita encore. Cette fois il était libéré du doute, mais la jeune femme semblait dormir, les yeux clos et la respiration régulière. Bizarrement il se mit à ressentir une sorte d'attendrissement et un sourire lui vint aux lèvres... Il y avait tant de sérénité dans ce visage délicat. Il se dit qu'elle était très belle malgré cet accoutrement de sport et demeurait fasciné par cette coupe de cheveux, si courte mais qui finalement parlait tellement bien d'elle. Il savait qu'elle allait sentir sa présence et ouvrir les yeux, mais il ne réagissait pas, occupé à peindre, dans sa tête, le portrait de cette femme qui avait mis en doute ses certitudes.
En effet elle le regardait à présent, souriante: " Je vous laisse la place, je dois y aller... " Il aurait voulu la retenir, repliquer un mot accrocheur, la connaître... Déjà elle trottait sur l'allée, le corps souple et félin.
Ce matin là il était assis sur le banc près du bassin... Le coeur plein de désir.
Photo: Sophie Sherova
Tabou & fantasme
Soyons honnête, il ne faut pas s'imaginer que cela est à la portée de tout le monde, non. Et pourtant cela fait partie des fantasmes les plus courants. Si si! Pour un très grand nombre c'est comme une lubie, une envie qui traverse l'esprit, une chose qu'on aimerait faire mais que, bien sûr, on ne fera jamais. Et je dis, c'est normal, puisque c'est un fantasme...
Et puis il y a aussi le poids du tabou, religieux, sociétal, historique... Comment s'en affranchir? Alors autant que cela reste une douce folie dans nos pensées.
Oui, pourquoi pas... Pourtant, même si cela n'est pas à la portée de tout le monde, certaines tentent le coup, avec plus ou moins de succès, il faut l'avouer. Ca ne va pas à tout le monde. Je crois que la première fut Sinead O'Connor. Enfin la première image d'une jolie femme tondue. Et finalement c'était beaucoup parce que le personnage médiatisé, même s'il véhiculait un esprit de révolte, une volonté de transgression et de provocation, apportait une vision élégante, voir glamour sur certains clichés...
Bien sûr il y a toujours des "j'aime" et des "j'aime pas", ça, les goûts et les couleurs... Mais même si l'on en parle pas ( et pourquoi on en parle pas? ), l'idée, la douce folie, le fantasme existe bien, attisé de temps en temps par une autre célébrité qui révèle après l'avoir fait l'extraordinaire plaisir rencontré, le sentiment de liberté totale, la fantastique découverte de soi même... Alors on se prend à rêver, à nouveau...
Modèle: Sinead O'Connor
Androstyle
Voilà bien un titre qui pourrait induire en erreur un lecteur distrait ou une lectrice inattentive... Mais uniquement celles et ceux qui:
1/ ne fréquentent ce blog que tout à fait occasionnellement
2/ ne s'intéressent qu'aux images
Parce que les autres savent bien que depuis toujours je m'évertue à louer l'androgyne non pas comme un style, mais comme un être, étrange et parfait, idéal et mystérieux qui souvent cultive une image qui contre-balance son genre.
En y ajoutant un point d'interrogation, les choses seraient plus précises. Est ce qu'il y a un style androgyne? Mon opinion est : Non!
Ce serait un peu comme la féminité ou la virilité, à l'intérieur de soi même, une façon d'être. Comme une personne féminine le demeure tout autant même avec les cheveux courts, l'androgyne l'est aussi quelque soit son vêtement ou la longueur de ses cheveux... Pourtant on arrive souvent à confondre ou à utiliser des mots de manière inappropriées. J'imagine pour ma part que l'androgyne est cet être qui conjugue parfaitement son masculin comme son féminin et parvient à laisser s'exprimer aussi facilement l'un et l'autre en lui même. L'orientation sexuelle n'a rien à voir avec ça, même si souvent il en découle une certaine difficulté à trouver sa place. Mais qu'on ne me fasse pas dire qu'une lesbienne "masculine" est androgyne, ni qu'une femme aux cheveux courts est une "garçonne". Un chat est un chat!
Photo: Gilbert François
Avec toi...
Je ne savais pas que l'on pouvait croire à ce point. La foi, c'est bien cela, croire sans limites, même ce que l'on ne voit pas, même ce qui ne s'explique pas, fermer les yeux et s'abandonner, sans crainte, parce qu'on est sûr(e) que ses bras seront là pour ne pas vous laisser tomber. Chacun de nous peut lire à travers l'autre, dans son regard, ses gestes, ses humeurs, ses sourires, ou pas...
Soeur jumelle, autre soi même, amante flamboyante et confidente éternelle, tout en toi séduit, l'esprit comme le corps. Garçonne ou femme fatale tu es authentique dans chacun de ces caractères et ta détermination à jouer l'une et l'autre enthousiasme chaque fois.
Pourtant la peur existe, elle est là, comme un contre-poids à tant de bonheur. Car je n'ai peur de rien quand tu es avec moi, près de moi, sauf de te voir disparaître, emportée loin d'ici et ne plus pouvoir, jamais, jouir de tes mots et de tes gestes, nourrir mon esprit de ta brillance et caresser ton cou, tendre et nu...
"Mais je n'aurais pas peur, non, je n'aurais pas peur tant que tu restes avec moi...."
Photo: Goodyn Green
Certain(e)s l'aiment (ma)cho
Oui bon d'accord, c'est un peu tiré par les cheveux comme accroche. De tout façon je n'ai même pas cherché encore si je pouvais trouver un quelconque rapport avec le film de Billy Wilder,mais peut être qu'il y en a....
Bref! Il me semble que dans ma société, enfin LA société, les femmes aux cheveux courts soient d'une catégorie à part, faite, à mes yeux, d'une certaine élite, plutôt intellectuelle.
Cependant, lorsque mon discours se heurte à un refus catégorique, à une incompréhension totale et que, consensuel, je cherche à connaître les motivations de mon interlocutrice aux cheveux longs, je retrouve bien souvent le poids ancestral que l'homme, le vrai, le johnny, celui qui lui met des étoiles dans les yeux ( et quelques fois dans tous les sens du terme ), fait peser sur sa vie de ménagère.
Parce que oui, il y a des femmes qui aiment se faire promener à l'arrière de la Harley, crêper leur choucroute péroxydée et qui aiment bien en général qu'on leur dise quoi faire et comment le faire...
Je ne parle pas des irréductible du cheveux long, celles qui préféreraient mourir plutôt que de couper un centimètre de leur chevelure que maman aimait tant brosser le soir en regardant Question pour un champion avant d'aller au lit et qui même à 50 ans passés se prennent à rêver qu'elles sont encore jeune fille...Non!
Non... Je parle de celles qui n'osent pas. Celles qui voudraient bien, qui parfois y pensent, mais n'osent pas parce que...
Parce que johnny aime bien les cheveux longs...
Parce que qu'est ce que diraient les gens...
Parce que j'ai peur que ça m'aille pas...
Parce que les femmes ça doit porter les cheveux longs et des robes...
Parce que ça fait lesbienne...
Parce que parce que... Enfin mille raisons qui pour finir me laissent un goût de pauvreté intellectuelle malgré tout. C'est un peu comme le combat féministe où les militantes doivent à la fois combattre les injustices et les inégalités du monde des hommes et ... les femmes qui trouvent que ben quand même elles vont un peu loin...
Bon enfin voilà... Un peu de mauvaise humeur on dirait, mais non juste mon mauvais karma qui fait surface, rien de grave...
Mère patrie
Je ne pouvais pas échapper à la dernière série made in USA que Canal Plus nous injecte dans les veines depuis une semaine, persuadé de l'accoutumance fulgurante que provoque ce nouveau produit. Il faut dire aussi que l'affiche est alléchante et que le scénario se situe plutôt dans un domaine qui m'intéresse. Alors du coup je me suis installé confortablement jeudi soir pour suivre les premiers épisodes de Homeland et me laisser conquérir par l'histoire...
J'avoue, oui bon j'avoue... Je suis bien séduit par Jessica Brody, l'épouse du héros miraculeusement ramené au monde civilisé et que bientôt la moitié de la planète va soupçonner d'être un salopard infiltré alors que l'autre moitié aura de la compassion pour lui... Bon bref! C'est pas le sujet. Pour une fois, un personnage féminin principal apparaît au début avec les cheveux plus longs que ce qu'ils seront à la fin. Et ça bien sûr je le note moi. Non parce que d'habitude c'est toujours le contraire, petit à petit, l'héroïne se "glamourise" se "bimbolise" se "pamelaandersonise"... Là, non!
Pas de doute, Morena Baccarin n'est pas de cette eau là. Après des débuts plutôt sans saveur sous une chevelure luxuriante, elle apparaît dans la série "V", le cheveux ultra court et la révélation ce produit. Pourtant elle n'est pas "femme aux cheveux courts". Pour elle, brésilienne d'origine, c'est cheveux longs, pour la vie. Mais le métier d'actrice parfois apporte de bonne surprises... Elle en parle dans une interview récente de la revue Esquire:
What happened to the pixie cut she featured in her brief but epic run on the more recent resurrection of V?
She takes a fistful of hair, then lets it go. "Here's the story of the pixie cut: Growing up, I had long hair. Superlong. It was that way forever," she says. "Then I did a movie that called for short hair, and I kept going back and forth — cut it, or wear a wig? On and on. Until my boyfriend at the time said, 'Stop. You need to cut your hair because you're going to look ridiculous with all that long hair pushed up under a wig.' And for a while I thought, Shit, I'm going to look like a boy, I'm going to have a fat face. But finally I said fine. I treated it almost like a dare. And that short hair was one of the best things I've ever done in my life. For myself, I mean. It was liberating and it was fun. And I kept it for four years. Now I'm growing it out for Homeland."
Read more: http://www.esquire.com/women/women-we-love/morena-baccarin-1012#ixzz26hxr8Gh7
... Et une fois de plus, c'est la révélation, à peine les cheveux taillés courts, les mêmes qualificatifs reviennent: liberation, légèreté, amusement... "Une des meilleures choses que j'ai fait dans ma vie" dit-elle. CQFD
Et donc, la voici dans Homeland, au début de l'aventure avec quelques rajouts pour avoir les cheveux aux épaules et les épisodes suivants nous la feront apparaître tel qu'elle est au naturel, belle avec les cheveux courts. Et moi je dit: Tant mieux!
Photo: Morena Baccarin