Tao se livre
Dans ce métier tout le monde vieillit plus vite... Et Tao, malgré son air d'adolescente, avait en quelques années du faire le deuil de bien des illusions que l'on peut nourrir à son âge. Elle était parvenu à court-circuiter les connexions qui auraient du lui faire considérer son activité principale comme une erreur. Tuer n'avait rien de criminel pour elle. C'était une activité technique dont elle maîtrisait aujourd'hui parfaitement les savoir-faire.
Pourtant son coeur n'en était pas devenu pour autant un granit froid et dur. Elle devait son parcours à l'amour qu'elle avait connu auprès de Moïra et sans doute avait elle eu le sentiment que suivre ses traces pouvait rapprocher leurs deux âmes.
Lancée dans une quête de vengeance, sans possible rédemption, son amour s'était consummé dans la violence et ses seules escales dans ce monde sans humanité, restaient auprès de moi, comme une passerelle.
Je savais deviner ces soirs là, lorsqu'elle apparaissait sur mon palier, la mine sombre, les mâchoires serrées...
Souvent appaisée, après avoir passé la nuit avec moi, elle disparaissait, sans laisser son coeur s'ouvrir davantage. Pas ce matin là...
Son corps tiède lové contre le mien, la tête posée sur ma poitrine, je caressais doucement ses cheveux courts, imaginant à son souffle régulier qu'elle dormait enfin.
" Continue, j'aime ça lorsque tu passes ta main sur mes cheveux. Tu faisais ça aussi avec elle? Moi aussi, j'adorai ça, lorsqu'elle venait juste de les faire couper c'était délicieux ce petit picotement sur le bas de sa nuque... Et puis maintenant c'est moi... Tu vois, des fois j'ai peur que plus personne ne m'aime... Est ce que tu m'aimes? "
Photo: Thomas White
L'orée parfumée
Si la cigarette le dérangeait? Non... non, bien sûr que non!
Une réponse un peu automatique, vaguement balbutiée, presque gênée... La cigarette lui importait peu, mais la question l'avait surpris, en flagrant délit. Il ne fumait pas, pourtant l'odeur de ce tabac blond l'emportait dans des atmosphères douces et sensuelles. Penchée sur son briquet elle laissait voir cette nuque délicate à l'orée d'une chevelure aux boucles parfumées. Elle releva la tête, secoua doucement les mèches qui voilaient son visage et glissa une main sur sa nuque, empoignant les cheveux courts puis les aérant de ses doigts écartés...
Il voulait dire un compliment et se sentait soudain empétré dans ses pensées. Un mot gentil, sans arrière pensée... Vous avez une jolie nuque... cette coupe de cheveux vous va bien...
Elle lui tournait presque le dos et déjà elle replongeait dans sa lecture, la tête un peu penchée, laissant sa cigarette se consummer entre ses doigts délicats. Immanquablement le regard qu'il portait sur le cou d'albâtre, la gorge que le contre jour laissait voir douce comme la peau d'un fruit, l'implantation de ses cheveux si joliment découpée, soutenant cette masse souple et brillante.... elle ne tarderait pas à sentir le poid de ce regard sur elle.
"Vous avez une très jolie nuque...
- Merci... ça fait du bien un compliment" Elle n'avait pas fermé son livre, juste posé la main sur sa page, tournée son regard vers l'homme qui venait de lui parler et ses yeux lui souriaient...
Photo: Margot Pandone
Mise à jour
Ce n'est pas une entreprise facile. Et là du coup j'ai le sentiment que cette mise à jour oublie encore une ou deux parmi celles qui jouent le jeu. Et si je n'en oublie pas, certaines photos ne sont plus à jour. Forcément, les cheveux, ça va ça vient, plus longs, plus courts, plus blonds... Perrine a rejoint le tableau, Romane a revu Régine et depuis est coiffée différemment, Florianne aussi a croisé Régine et depuis ses cheveux sont bien plus courts... Mais qu'importe! Je trouve ce collage magnifique pour ce qu'il représente, comme un album de famille. Et il ne demande qu'à s'agrandir...
Merci Marine, Morgane, Romane, Florianne, Romy, Delphine, Perrine, Camilla, Martina, Anne Elisabeth, Anne Sophie, Catherine, Margot, Maud, Pauline, Johanna, Mathilde, Sabrina, Marion, Géraldine, Vicky, Angélique, Jolie, Aurélie, Gaëlle, Charlotte... et toutes les autres!
( Evidemment tout ça dans le désordre, chacune s'y retrouvera )
There was a boy...
There was a boy
A very strange, enchanted boy
They say he wandered very far
Very far, over land and sea
A little shy and sad of eye
But very wise was he
And then one day,
One magic day he passed my way
While we spoke of many things
Fools and Kings
This he said to me
The greatest thing you'll ever learn
Is just to love and be loved in return
Texte: Eden Ahbez
Modèle: Freja Beha Erichsen
De colère
Il y a des colères qui s'expriment de façon plus spectaculaires que d'autres. Des colères contre les autres, des colères contre les choses, la vie, le système. Et puis des colères contre soi même. Parfois tout se mélange... C'est comme une prise de conscience, brutale, parce que finalement on ne veut plus être là où le monde nous attends. On a envie de se battre mais on ne sait pas trop comment faire, alors on s'en prend souvent à soi même.
C'est comme ça que parfois l'image se transforme, le moule se brise. On ne voyait plus que la jolie fille, sage et gentille pendant qu'à l'intérieur coulait la lave et l'acide d'une sainte révolte. Et subitement tout explose!
Elle a tondu ses cheveux. Bien sûr qu'elle a eu peur, mais la rage était plus forte. C'était troublant, comme se mettre nue, la première fois devant une autre personne. Il y avait une sorte de fièvre puis le calme et la détermination ont prit le dessus. Une fois les cheveux coupés, cette nouvelle image a été le début de tout. La colère est devenue révolte et la peur d'être enfin soi même a disparu. Innattendu, un regain de confiance l'a gonflée de fierté et elle s'est sentie prète pour toutes les batailles.
La colère passée, elle était différente. Libre de parler, libre de bouger, libre du cadre dans lequel tout le monde était rassuré de la voir. Toujours aussi jolie, toujours aussi gentille, mais plus selon les mêmes barêmes, voilà tout.
Photo: Bogdan Theodor Olteanu
Fille du Milieu
La mode est bien un exercice de tendances, qui dans un mouvement apparemment universel, reviennent de façon cyclique alimenter l'imagination des créateurs. De temps en temps seulement, quelque chose de nouveau apparaît dans ce grand cirque.
L'Empire du Milieu ayant finit par s'éveiller à l'économie de marché, la mode comme le reste, vient y chercher sa part. Alors bien sur, pour une conquête il faut des soldats. Si bien que l'on voit de plus en plus de mannequins asiatiques, histoire que les princesses chinoises puissent parfaitement s'identifier à travers les vêtements des collections qu'on leur présente. Tout est question d'époque et un sociologue débutant pourrait retracer l'émergence économique des différentes parties de la planète en étudiant les origines ethniques des mannequins au cours des dernières décennies. Ce serait un peu comme la Légion Étrangère avec la géopolitique, où juste après guerre l'essentiel du contingent était allemand puis il fut "ex-soviétique", puis balkanique, au gré des conflits...
Évidemment ces jolies filles d'Orient, pour la plupart encore, exhibent leur chevelure d'ébène, longue, lisse, lourde et traditionnelle. Il ne faut rien brusquer, ne pas précipiter les choses. Cependant le courant semble initié et les beautés d'Asie parviennent à sortir du schéma binaire qui les voulait soit avec les cheveux longs soit avec la coupe au carré. Pour un résultat souvent stupéfiant qui me laisse espérer le meilleur...
Photo: Gwen Lu pour Schwarzkopf
La pop me parle
La pop anglaise plus précisément, mais pas que, bien sûr. En l'occurrence Chloé Howl, tellement pleine de fraicheur et de naturel pour clamer qu'elle veut juste être elle même sans faire attention aux rumeurs...
...Et puis cette façon d'ébourriffer ses cheveux courts...
J'A-DO-OO-RE!!
Séries noires
Persécuté c'est un peu fort. On me traiterait de paranoïaque égocentrique. N'empêche!
Résumons les faits. J'aime bien regarder les séries US qui sont diffusées par Canal Plus. Jusqu'à présent, outre les sujets qui m'intéressaient, il y avait toujours parmi les personnages principaux au moins une représentante de mon idéal féminin, à savoir, une femme aux cheveux courts.
C'était encore vrai il y a peu avec Homeland, mais depuis, je dois avouer qu'il y aurait comme une sorte de contre productivité. Le pire est encore "Scandal" qui pour être passionnant n'en est pas moins un vrai catalogue de femmes aux cheveux longs. Bon. il faut savoir être beau joueur, peut être que le vent a tourné...
Mais ce qui me fait le plus de mal c'est de voir évoluer certaines héroïnes autrefois originales, remarquables, à contre courant, bref avec les cheveux courts... vers un style des plus conventionnel, soit avec les cheveux longs.
"Nurse Jackie" j'aime bien, c'est original, sans tabou. Une infirmière des urgences, efficace, humaine, qui se drogue pour tenir le coup, mère de famille aimante et au style vestimentaire plutôt "casual" pour ne pas dire carrément "tomboy". Une vraie héroïne quoi.
Eh bien voilà! De saisons en saison, Jackie Peyton ne se transforme pas en bimbo, certes, mais se retrouve avec un ridicule chignon, comme ceux que s'infligent les militaires féminins à travers le monde occidental. Autrement dit la voici avec les cheveux longs.
Oh aller! Cela ne change rien à la valeur de l'héroïne et tout cela n'est que fiction. Mais... une fois encore, on propage une image féminine qui tend à être conforme aux schémas ancestraux et patriarcaux. Exit le tomboy, Jackie se "féminise".
Faudra faire avec.... Et puis d'ailleurs il ne s'agit sans doute que d'une volonté de l'actrice Edie Falco de faire évoluer son image personnelle. On ne peut pas voir le mal partout.
Photo: Edie Falco
La géométrie du désir
La démarche est la même. Il faut prendre du recul avant tout, puis suivre les lignes et les courbes afin que se dessine toute la dimension du trésor. Selon la posture des épaules, le dos se creusera le long de l'échine ou fera saillir une ligne de crête qui mène droit au sanctuaire. Là, à la manière de deux arc-boutants, les tendons de chair accompagnent la colonne vitale et s'élèvent avec elle dans une eurhythmie émouvante jusqu'à cette petite vallée souvent perdue dans la chevelure...
C'est là, à ce point de convergence que ce trouve le secret. Aucun besoin de le cacher davantage car seul(e)s les initié(e)s connaissent le pouvoir que dissimule ce vallon de chair. Et pour ceux là, il y a de la volupté à y laisser tondre les cheveux, à laisser dessiner le relief, à dévoiler, autant que possible, l'objet du désir dans son écrin de velours...
Avec délicatesse, les doigts peuvent alors effleurer les creux et les arrondis, caresser la peau de satin et le cheveux ras pour faire naître à peine le frisson qui bientôt va irradier le corps tout entier.
Il suffit juste de laisser naître le désir....
Photo: John Lorenzini
Frida mate la télé
En réalité, mon état n'avait pas du tout changé et lorsque j'ai révélé à mes deux chéries que je les avais bernées avec mon poisson d'avril je les ai presque senties soulagées. Cela m'a un peu surpris, mais finalement, en y réfléchissant, il m'avait bien semblé que depuis le temps Frida aimait bien exercer son sadisme domestique et que l'ambiance que créait ma dilection lui permettait de soumettre l'italienne dans des jeux érotiques que tout le monde trouvait excitant.
Tout semblait donc être rentré dans l'ordre, sauf que de plus en plus fréquement je surprenais ma thérapeute de Bavière devant le programme de Pro7 une chaine allemande que par miracle elle parvenait à capter.
Moi "- Mais qu'est ce que ça veut dire? Ta mélodieuse langue natale te manque à ce point?
Ma Psy - Nein! Il faut que tu fois za. L'emizion z'appelle Germany's Next Top Model...
Moi - Hummm tu ne comptes pas postuler tout de même?
Ma Psy - Zalaud! Pon , regarde l'animatrize...
Moi - Euuuh on dirait Heidi Klum non?
Ma Psy - Ya! c'est elle. Eh pien figures toi que je crois qu'elle est comme nous...
Moi - Comme NOUS tu dis maintenant?
Ma Psy - Ya ya... Regarde comme elle chubile lorsqu'elle annonze à la fille qu'on va lui couper les cheveux... Et z'est elle qui coupe la queue de cheval... Comme si za l'exzitait... Tu ne trouves pas?
Moi - Non mais Frid' c''est toi la sadique ici. Et là je crois que c'est juste du sadisme.
Ma Psy - ... Ach... Tu crois?
Photo: Inconnue