Je vais mieux... je crois
Enfin je dis ça, je peux me tromper. Mais je rassure tout de suite les plus inquiet(e)s, je ne dis pas que j'ai viré ma cuti et qu'aujourd'hui les femmes aux cheveux courts me sont indifférentes. Non non!
C'est juste que j'en ai moins l'obsession. Oui enfin, j'ai jamais vraiment été obsédé, faut pas exagérer. Disons que c'était une idée omniprésente dans mes rapports affectifs. Avec l'âge je deviens plus tolérant. Enfin non! Je ne dis pas que j'étais intolérant, mais disons plutôt exclusif et je parvenais même à développer un certain mépris pour une catégorie de femme pas trop équipée au niveau cérébral et qui s'imaginait rattraper le coup avec une plastique rebondi et une cascade de cheveux blonds filasses.
Mais ça c'était avant! Parce qu'aujourd'hui je sais. Oui enfin je sais... Disons que j'ai comme idée que je pouvais passer pour un excentrique, avant. Mais à présent ( presque ) toutes les jolies femmes, les vraies femmes, celles du quotidien comme celles des magazines ont les cheveux courts. Alors du coup, je me retrouve dans "la norme"... Mais là, ça m'inquiète un poil. Être dans le moule ça ne me plaît pas trop... Est ce que je ne vais pas me lancer dans un comité de soutien à Nabila pour redresser la barre? Écrire un nouveau blog, hurler ma dévotion à la choucroute grisâtre de Brigitte Bardot, paix à son âme ( comment ça elle n'est pas morte? ), trouver du charme à Pamela "rubber" Anderson qui courageusement, à son âge, poursuit la série Baywatch, mais dans le rôle de la bouée.
Non non non, décidément tout cela n'est pas bon pour mon karma. Je ne veux que des idées positives et tant pis si aujourd'hui les couvertures de magazines se font avec des femmes aux cheveux courts. Cela me ravit en extase comme disait Charles, même si du coup je me sens un peu moins original.
Et puis d'ailleurs j'ai sûrement tort de m'emballer. Il ne s'agit certainement que d'une tendance, éphémère comme toutes les tendances. Les cheveux courts ne font pas toujours qu'on est une femme aux cheveux courts... et lycée d'Versailles!
Photo: Jan Welters-Elle UK
Le masculin en toi
Tant de blondeur, tant de douceur. Ton visage, fin et délicat, souligné là, par le rouge sur tes lèvres et là, par le Rimmel sous tes yeux. Ton corps, longiligne, musclé et délié où les formes androgynes sont cachées par le costume d'homme... Ton image reflétée par le miroir doré où tu parais toi même fascinée.
Pourtant l'habit ne fait pas l'homme. Il est taillé, cintré et façonné pour ton corps féminin, les épaules fines et les manches étroites. Tu es la seule à savoir lui donner cette part de masculin qui est en toi et la doser à ton envie...
Ta chevelure blonde, bouclée et vaporeuse n'aurait pas laissé de place à toute l'ambiguïté de ton costume. Au contraire les cheveux raides et lissés, coupés droit et net comme un voile, rendent l'allure stricte que seule ta féminité exaltée peut compenser. Quelle alchimie! Où chaque détail doit être milligrammé, où l'équilibre toujours atteint ne dépend que de la position que tu as donné à ton curseur...
Et la magie opère, à travers le miroir comme dans les regards, ton ambiguité fascine et chamboule les esprits dès que tu laisses en toi paraître ton masculin.
Photo: Hedi Slimane
Un coup d'je t'aime
J'ai attrappé un coup de soleil,
Un coup d'amour, un coup d'je t'aime
J'sais pas comment, il faut qu'j'me rappelle
Si c'est un rêve, t'es super belle
J'dors plus la nuit, j'fais des voyages
Sur des bateaux qui font naufrages
J'te vois toute nue sur du satin
Et j'en dors plus, viens m'voir demain
Mais tu n'es pas là, et si je rêve tant pis
Quand tu t'en vas j'dors plus la nuit
Mais tu n'es pas là, et tu sais, j'ai envie d'aller là-bas
Le fenêtre en face et d'visiter ton paradis.
J'mets tes photos dans mes chansons
Et des voiliers dans ma maison
J'voulais m'tirer, mais j'me tire plus
J'vis à l'envers, j'aime plus ma rue,
J'avais cent ans, j'me r'connais plus
J'aime plus les gens depuis qu'j't'ai vue
J'veux plus rêver, j'voudrais qu'tu viennes
Me faire voler, me faire je t'aime.
Ça y est, c'est sûr, faut qu'j'me décide
J'vais faire le mur et j'tombe dans l'vide
J'sais qu'tu m'attends près d'la fontaine
J't'ai vu descendre d'un arc-en-ciel
Je m'jette à l'eau des pluies d'été
J'fais du bateau dans mon quartier
Il fait très beau, on peut ramer
La mer est calme, on peut s'tirer
Texte: Richard Cocciante
Photo: Israel Rivera
Littoral
A parcourir la grève elle fait remonter en elle des jours heureux pleins de soleil. Petite, avec son frère, elle fouillait le sable encore humide, tantôt cherchant un galet fabuleux aux formes parfaites, tantôt édifiant une forteresse éphémère. Ni l'un ni l'autre ne survivait au lendemain et chaque jour était une quête nouvelle.
La plage l'a vue grandir et si elle avait pu fixer chaque été une image nouvelle, elle déroulerait aujourd'hui un album émouvant où l'on verrait la petite fille brune, espiègle et insouciante, devenir adolescente inquiète et tourmentée puis jeune femme aujourd'hui, loin de l'été, glissant ses pieds nus dans le sable froid pour nourrir sa nostalgie.
Le vent ne cesse jamais ici. Il emporte ses courtes mèches qui volent devant son visage et caresse sa nuque rasée que le col relevé ne parvient pas à protéger. Le vent sur son cou et le sable entre ses orteils valent bien mieux qu'une course sans fin vers un bonheur d'illusions, galet aux rondeurs idéales et château éphémère...
Là bas au bout de la bande de sable une voiture blanche fait des appels de phare, ça lui rappelle un vieux film...
Photo: Justin Hollar
Maria, Maria
C'est définitif, j'ai un coeur de midinette. Toutes les histoires d'amour me bouleversent et je suis ému aux larmes devant la ferveur d'un Roméo sous le balcon de sa Juliette.
Cela peut être cocasse comme lorsque Cyrano souffle au timide Christian le poème que lui même voudrait clamer à Roxane, cela n'en est pas moins touchant ni romantique. Cela peut aussi mal se finir, comme à Vérone. Enfin, de toute façon les vraies histoires d'amour finissent toujours mal, c'est bien connu.
Bien sûr il faut y mettre un peu du sien, il faut y croire et se laisser emporter par la ferveur des amoureux, trembler avec eux et laisser battre son coeur plus fort quand envers et contre tous ils finissent par s'enlacer, goûtant au merveilleux, juste avant que leur monde ne s'écroule dans la tragédie.
Avant Montaigu et Capulet ce sont les Jets et les Sharks qui ont joué le rôle pour moi et je me demande bien comment on aurait pu ne pas tomber amoureux de Maria, la jeune porto-ricaine. Alors on a de la tendresse, forcément, pour Tony, parce qu'on a peut être tous, un jour, connu l'état dans lequel il se trouve. Et si on ne l'a pas connu, on aimerait bien, une fois, voir ce que ça fait...
Photo: Natalie Wood
Sentier battu
Je ne sais pas pourquoi, mais je m'y attendais. Ça semblait inéluctable, presque un passage obligé et mon expérience en la matière ne voyait plus cela que comme une sorte de routine. Bien sûr j'aurais été incapable de dire à quel moment cela allait arriver, ni même jurer que cela se produirait, mais en la voyant je n'ai pas été surpris, au contraire.
Comme beaucoup de femme, la belle-soeur de l'épicière, récemment installée dans le quartier, venait de divorcer. Comme c'est souvent le cas, ce boulversement dans sa vie affective avait provoqué une envie de rupture aussi dans son image et du jour au lendemain elle était passé d'une opulente et très méditerannéenne chevelure sombre à une petite tête légère qui lui redonnait le sourire.
Observateur attentif de ces petits gestes en apparence anodins, je savais qu'un processus bien connu venait de s'enclencher et en effet, de semaines en semaines, parfois de manière imperceptible pour un oeil pas aussi entrainé que le mien, la jeune femme raccourcissait ses cheveux, toujours un peu plus et en était arrivée à une jolie coupe qui dégageait parfaitement son cou et ses oreilles.
A ce stade, dans la plupart des cas, se posait le choix d'une coupe encore plus radicale qui aurait fait appel à une tondeuse électrique ou une temporisation dans la longueur compensée par un changement de couleur. Nous y étions.
Ah la blondeur! Libérée depuis les premiers coups de ciseaux dans ses cheveux longs, la jeune femme, j'en suis persuadé, avait cette idée derrière la tête. Et souvent les cheveux très courts incitent à cette décoloration qui va, comme un jour ensoleillé, éclairer le visage et vous transformer en ange blond.
Le plus souvent l'expérience ne dure pas et quelques mois plus tard le naturel ressurgit, mais l'occasion était trop belle et cette quête d'image, cette recherche de soi même est toujours une étape amusante, comme lorsqu'enfant on se déguisait pour être un nouveau personnage...
Tout ça pour dire que la belle-soeur de l'épicière est blonde, les cheveux très courts et que selon mes pronostics elle devrait le rester encore quelques temps.
Photo: Morena Baccarin
C'est comme ça que je suis
... Il lui attira la tête contre sa poitrine et la sentit lisse et rase et rêche et soyeuse, et encore et toujours elle la pressait de toutes ses forces contre lui.
"Qu'as tu fait, Démon?"
Elle leva la tête et le regarda et appuya et remua ses lèvres contre les siennes et remua sur le lit de sorte que leurs deux corps se retrouvèrent plaqués l'un contre l'autre.
"Maintenant je peux le dire, dit-elle. Je suis si heureuse. C'était un tel coup de chance. Je suis ta femme nouvelle maintenant et c'est pourquoi on ferait mieux d'en avoir le coeur net.
- Laisse-moi voir.
- Je te montrerai mais laisse-moi une minute."
Elle revint et resta debout près du lit dans la clarté du soleil qui entrait par la fenêtre. Elle avait laissé glisser sa jupe et se tenait là pieds nus sans rien d'autre que son pull et ses perles.
"Regarde bien, dit-elle. Parce ce que c'est comme ça que je suis."
Il regarda bien les longues jambes brunes le corps tenu bien droit et le visage très noir et la tête fauve comme sculptée et elle aussi le regarda et dit, "Merci.
- Comment as-tu fait ça?
- Je peux te le dire dans le lit?
- A condition de me le dire vite.
- Non. Pas vite. Laisse-moi te raconter.
...
David lui caressa doucement la tête du cou jusqu'au sommet du crâne et plus bas jusqu'au front.
"Laisse-moi raconter, dit-elle. Je savais qu'à cause des Anglais il y avait forcément de bons coiffeurs à Biarritz. Aussi dès en arrivant je suis allée chez le meilleur et j'ai dit au coiffeur que je les voulais rabattus en avant et il les a coiffés et il me tombaient sur le nez et c'est tout juste si je voyais à travers et j'ai dit que je voulais qu'il me les coupe comme pour un garçon à la veille d'entrer dans son école privée. Il m'a demandé quelle école et moi j'ai dit Eton ou Winchester parce que c'étaient les seules dont je me souvenais à part Rugby, et Rugby surtout il n'en était pas question. Il a dit laquelle. Alors j'ai dit Eton, mais complétement rabattus en avant. Puis quand il a eu fini et comme je ressemblais à la plus jolie fille qui soit jamais allé à Eton, je l'ai forcé à continuer à les raccourcir jusqu'à ce que Eton ait disparu et puis je l'ai forcé à les raccourcir encore. Alors lui très sévère il a dit, mais ce n'est pas une coupe à la Eton, Mademoiselle. Et moi je lui ai dit, mais je ne voulais pas une coupe à la Eton, Monsieur. Je ne voyais pas comment expliquer autrement ce que je voulais et d'ailleurs c'est Madame et pas Mademoiselle. Puis je lui ai dit de me les raccourcir un peu plus et après je l'ai obligé à continuer, et ou bien c'est merveilleux ou c'est horrible. Ça t'es égal comme ça sur mon front? A la Eton, ça me retombait dans l'oeil.
- C'est merveilleux
- C'est affreusement classique, dit-elle. Mais au toucher on dirait un animal. Touche."
Il toucha.
"N'aie pas peur que ce soit trop classique, dit-elle. Ma bouche compense. Et maintenant est-ce qu'on peut faire l'amour?"
....
Extrait: Le Jardin d'Eden - E. Hemingway
Photo: Sarah Bowman
Le bon dieu sans confession
Il faut bien se méfier toujours des apparences, car aussi attentif qu'on puisse l'être, souvent rien ne laisse soupçonner qu'on puisse croiser sur un trottoir parisien, un personnage de conte de fée. On peut se tromper devant tant de blondeur, tant de jambes, tant de lèvres pulpeuses, imaginer ironiquement un ange égaré dans ce monde de brutes, une Barbie sans cervelle qui craindrait pour sa manucure... Et bien non! Le monde de brutes c'est elle, en tout cas ce qu'elle a connu avant de rencontrer son "prince charmant". L'histoire est authentique. A 16 ans la jeune Elena a quitté son bled de Sibérie pour vivre sa vie à Moscou. Mais c'est loin d'être le paradis. Elle se fait bientôt arrêter pour trafic de stupéfiants et comme elle n'a pas envie de retourner dans sa Sibérie natale, le crâne rasé et un boulet au pied, elle balance les noms et le réseau de ses fournisseurs. Autant dire qu'elle choisit Charybde plutôt que Scylla, car la police est incapable de lui fournir une quelconque protection après ces aveux. La voilà donc ironiquement sauvée de la drogue et condamnée à mort.
C'est à ce moment là qu'arrive la bonne fée et le "prince charmant" par la même occasion qui, comme il se doit dans ces pays là, est un ancien du KGB, oligarque multimillionnaire et businessman éclairé. Alerté par les parents de la belle du danger qu'elle court, Alexandre donc, député à l'époque, fait des pieds et des mains pour que l'adolescente bénéficie d'un programme de protection des témoins et la prend un peu sous son aile... Tant et si bien que bientôt, il l'épouse.
Et depuis, madame la milliardaire, élève avec amour ses deux enfants et traine dans tous les défilés Haute Couture des capitales occidentales, qui, à tout prendre, semblent plus fréquentables que les boites de nuit moscovites.
Elle est pas belle la vie?
Photo: Elena Perminova
Anatomie
Comme il était légèrement en retrait, il pouvait observer sans mal, son profil dans son champs de vision. Elle semblait en colère mais ce n'était qu'une posture, une sorte de moue qu'elle adoptait facilement. Sous sa peau délicate le masséter se contractait provoquant une onde sur la joue, du maxillaire à l'arcade zygomatique. Il était un peu fasciné par la texture de ses cheveux blonds qu'elle prenait soin d'avoir toujours parfaitement tondus sur le côté et la nuque et cette blondeur se confondait parfois avec le grain de la peau. A la vue c'était comme un pelage, dru, rêche peut être, comme celui d'un gibier, sans qu'on distingue vraiment la naissance de l'implantation... Juste au dessus de l'arcade, la tempe dégagée laissait voir le sang battre à travers la carotide interne et ses affluents comme une respiration étrange.
Engoncés dans le cuir, la gorge et la nuque étaient masquées, la tête comme posée sur les épaules. Puis, alors qu' elle se mettait en mouvement, une main relevant les cheveux sur son front, son cou se déploya, long, fin mais robuste, étayé par les tendons cervicaux où les cheveux blonds rasés ne cachaient rien du relief.
Sans rien dire, cette observation minutieuse provoquait son désir d'effleurer d'une caresse chaque centimètre carré de cette anatomie fascinante...
Photo: Sarah Piantadosi
L'essentiel
Entre autre mot nouveau de la langue française il en est un qui nous vient des États Unis d'Amérique où je le sais depuis longtemps n'habitent que des grands enfants. Quoi de plus normal au pays du Rêve que chaque client ( customer ) puisse, s'il en a les moyens, personnaliser ( customize ) son achat?
Là où cette activité m'intéresse c'est lorsqu'une actrice connue ( au moins là bas ) dévoile à travers ce petit caprice, sa vraie nature. Parce qu'on voit bien que Katee Sackhoff n'a en commun avec Paris Hilton que la blondeur ( et encore ), on se doute que la customisation ne concerne pas un sac à main ou une paire d'escarpin, même si la jeune femme assume totalement toutes les facettes de sa personnalité comme on peut le découvrir dans cette interview. Non, la belle s'est fait faire une bête. Le genre de bête que seuls les vrais aficionados savent apprécier. Et pour ça il faut révéler qu'en dehors du boulot, ce qu'on préfère, c'est un jean rapiécé et un cuir bien fait pour chevaucher une machine puissante, esthétique malgré elle, sans confort, juste faite pour aller vite.
L'essentiel.
Modèles: Classified KT 600 et Katee Sackhoff