Beauté de Paradoxe
Habillée de certitude, tu es maitresse habile, joueuse de charme,
magicienne du feu sur cascade de force, de ton regard de femme.
Reflet de chaleur à faire rougir tous les soleils,
à l'heure des rêves le silence est ombre de tes pépites d'étoiles.
Le joyau de lumière appelle la main pour se coiffer de son assurance
et l'apaiser d'espérance dans l'instant secret de la ride
du lit carmin de tes baisers.
Flambeau de caresses d'or, le trésor est gardé
par milliers d'aiguillons comme autant de paradoxes hérissés
qui démontrent la beauté de l'abandon
de toutes convenances transparentes en vitrail de vérité.
L'auteur: Boris Sentenac
La Muse: Margot Roisin
Verso
Allez savoir pourquoi, une nuque rasée sous un casque de cheveux blonds excitent l'imagination. Si l'on ne voyait que ça, ou pourrait tout envisager tellement le style est androgyne par excellence. Certains souvenirs d'enfance rappelleront qu'on l'infligeait autant aux filles qu'aux garçons...
Je m'imagine qu'aujourd'hui adulte, la jeune femme à la blondeur nordique n'entretient pas cette coupe par nostalgie de son enfance. Ce serait tellement ingénu. Non! Elle connait le pouvoir, elle sait qu'en dehors de son propre plaisir elle attise l'intérêt, suscite l'envie, l'interrogation, le désespoir, le désir...
Personne ne peut être indifférent à cette vision androgyne puisque sa définition est de contenter tout le monde quelque soit son genre ou son attirance. A commencer par l'intéressée elle même qui sait le pouvoir érotique et la sensualité qu'a toujours provoqué une nuque fine et nue laissée aux regards des esprits éveillés.
Photo: Kat Irlin
Mais pourquoi t'as fait ça???
Une ambiance de fin du Monde... La mine défaite, le regard terrifié, il donne le sentiment que la Terre a tremblée sous ses pieds, provoquant un tsunami dans son cerveau. Lui, c'est "le petit ami", mais l'effet est à peu près le même sur elle, la bonne copine, ou eux, une majorité de la famille. Ils sont terrassés, catastrophés, comme si ce que tu avais fait était pire que TOUT!
Pensez donc! Ces magnifiques cheveux, si épais, si soyeux, si brillants, si longs.... Toute sa féminité... comment fera-t-elle à présent pour séduire un homme, amputée de la sorte. Le "petit ami" lui est catégorique: il ne peut pas rester avec une femme ainsi mutilée, impossible. La famille s'inquiète: "Tu es malade, tu ne voulais pas nous le dire, mon Dieu..."
Et toi l'inconsciente, qu'est ce qui t'a pris? Oui bon, ils n'étaient pas si épais, soyeux, brillants et longs que ça... Et puis de toute façon, la tondeuse est juste passée SUR le crâne hein, pas DEDANS. Tout le reste est intact.
D'ailleurs c'était bien cool à faire. Excitant même, cette petite peur, cette angoisse un peu sourde quand on a le sentiment de transgresser. Alors tu y es allé franco, carrément tondue et après tout, après la peur, le coeur qui bat fort et l'émotion... il y a eu la découverte. Extraordinaire révélation de toi même, sans aucun artifice. Et puis la douceur sous tes doigts, une autre excitation...
Du coup, après cette découverte de toi même, il y a à présent la découverte des autres. Celle du "petit ami" qui finalement est juste un "petit connard" pour qui seule ton apparence comptait, fier de t'avoir comme "trophée". Celle de tout ces gens, proches et moins proches, qui sont restés coincés par les conventions, les règles, qui s'inquiètent plus de ce que vont penser "les gens" que de toi même. L'effet "Kisscool" quoi!
Bien, pas bien, beau, pas beau... il n'y a que toi qui peux en juger. Mais c'est toujours bien et on est toujours plus beau quand on est soi même.
Modèle: Adriana London
Un soir de Novembre
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Le soir tombait sur le cimetière. Le grand jardin de pierre était fleuri, au pied de chaque stèle de marbre blanc, d'une multitude de petits drapeaux colorés. Toute la journée le soleil de Novembre avait évaporé la rosée et le gazon, vert et gras, ajoutait sa couleur à cette sorte de pavois.
Le bois alentour renvoyait l'écho d'une voix claire, une voix d'enfant, presque cristalline. Une litanie qui devenait mélodie. En suivant le sentier, le promeneur gravissait la colline et parvenait dans une clairière où le monument imposait sa solennité.
Là des combats s'étaient déroulés et sur le bronze, les noms étaient gravés comme le générique d'un événement terrible.
Fort et à haute voix, la jeune fille égrainait la liste, emplissant l'air de ces patronimes, les sortant de l'oubli, pour un temps.
L'instant était chargé d'émotion. Le promeneur resté en retrait croyait voir, sortir des fourrés, ces hommes en lambeaux, venir se rassembler autour de la jeune femme pour la saluer.
Puis la voix se tut. La jeune fille s'éloignait et le promeneur croisa enfin son regard. Elle souriait, mais ses yeux étaient baignés de larmes...
Net et précis
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C'est étrange comme souvent on associe des mots, des couleurs ou encore des formes au masculin ou au féminin. Rond, rose, bouclé, soyeux, flou, vaporeux, pâle, éthéré, suggéreraient plutôt la féminité. Alors que carré, rouge, net, mat, sombre inspirent davantage le sexe masculin...
Mais alors que ce passe-t-il lorsqu'une jeune femme accumule ces mots, ces qualificatifs dans une description que l'on ferait d'elle?
Ben je ne sais pas vous, mais moi cela me plait toujours lorsque s'associent les genres, qu'ils se mélangent, s'apprivoisent et modèlent une image nouvelle.
Une image qui provoque parfois. Très ( trop? ) grande, très (trop? ) belle, très ( trop? ) blonde et cette coupe, très ( trop? ) courte, tondue, rasée, sculptée pour être nette et carrée.
Et puis ce style, cette coupe "en brosse", c'est vraiment un symbole masculin, quelque chose qui empêche le mélange harmonieux, comme en chimie, le produit qui supplante tous les autres...
Pourtant, en lui donnant la grâce de ce visage féminin, on arriverait presque à y croire, même si cela reste provoquant. Du coup on imagine cette femme à l'image de sa coupe de cheveux, stricte, autoritaire, peut être dominatrice. Un habit qui ferait le moine...
L'image ne modifie pas la nature. Elle peut la souligner, l'exprimer mais aussi parfois n'être qu'un jeu, une distraction, comme un déguisement. Mais ça ne dure pas. Les cheveux courts, quand ça dure, c'est que c'est la vraie nature. CQFD
Photo: Katja Hoppe
Quartier Libre: "Monaïque" Bonneau
J'aime bien "me faire ami" avec des personnes rencontrées comme ça, au hasard du web. Ça ne marche pas toujours mais en général, avec des gens ouverts, intelligents et sympathiques, il y a toujours un bon contact. A la manière du Quartier Libre, je vous livre "tel quel" ce que Monique, pour Les Femmes Aux Cheveux Courts, m'a écrit.
Hi Jean,
Nice chatting with you the other day! My french is so remedial, I'm hoping I can send you my bio in english to be translated by you?
So let's see ... I am a graphic designer and illustrator, living in the heart of San Francisco, CA. I'm originally from the East Coast, a small town in Massachusetts, and moved west about three years ago. Besides the visual arts, I box, rock climb, do yoga, and play music, right now as the bassist and co-singer in a punk rock band called Sister Sex. I reference much of my style from the 1960's business wear, and occasionally 1940's work wear, and incorporate vintage pieces whenever I can. I sometimes ride the edge of androgyny, but tend toward masculine presenting, while identifying firmly as a woman.
I have been cutting my own hair for a decade and went short about four years ago, and wish I had done it sooner. I was surprised to get as much positive feedback as I have on my short hair - it often becomes a topic of conversation when out or in social settings. For some reason, men especially, love asking me about it, and women love to touch it. Mostly I enjoy this, sometimes it can feel slightly invasive. However, I feel the most myself I've ever felt with short hair, and have found a drastic spike in not only my confidence, but in my professional career and ambition.
I hope this helps! Let me know if there are other, specific questions you'd like answered.
Salut!
Monique
Ce qui pourrait se traduire de la manière suivante:
... Je suis graphic designer et illustratrice et je vis au coeur de San Francisco, Californie. Je suis originaire de la Côte Est, une petite ville dans le Massachusetts d'où j'ai déménagé il y a 3 ans. A côté des arts visuels, je fais de la boxe, de l'escalade, du yoga et je joue de la musique, actuellement comme bassiste et chanteuse dans un groupe punk-rock qui s'appelle Sister Sex. Mon style s'inspire beaucoup du business wear des années 60 et parfois de vêtements de travail des années 40 et j'incorpore des accessoires vintage quand je le peux. Je flirte parfois avec l'androgynie, mais je tends plutôt vers une présentation masculine tout en m'identifiant fermement en tant que femme.
Cela fait 10 ans que je me coupe les cheveux moi même, depuis 4 ans que je les ai courts et je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt. J'ai été surprise d'obtenir autant de commentaires positifs avec mes cheveux courts - cela revient assez souvent comme sujet de conversation quand je suis à l'extérieur ou dans les milieux sociaux. Je ne sais pas pour quelle raison, les hommes particulièrement adorent me parler de ça et les femmes adorent toucher. La plupart du temps cela m'amuse, cela peut parfois se faire sentir de manière un peu intrusive. N'empêche que je ne me suis jamais autant sentie moi même que depuis que j'ai les cheveux courts et cela a provoqué une hausse radicale non seulement dans mon estime personnelle mais aussi dans ma carrière professionnelle...
C'est cool non? Merci beaucoup Monique
La fille préférée
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Elle était la préférée. Elle l'a toujours été. Petite princesse pour ses grands frères qui veillaient sur elle et l'entrainaient dans leurs jeux de garçons. Elle avait souvent les mains sales et les genoux écorchés... Son enfance était de rêve.
La mère avait bien du mérite. Une ou deux fois elle était parvenue à lui faire renoncer à son jean et ses sneakers pour une jolie robe. Personne ne s'était moqué, même les frères étaient fiers d'elle. Mais elle, au fond était malheureuse qu'on la traite de fille. Elle a souvent regardé partir avec envie ses frères lorsque le père les accompagnait chez le coiffeur...
Et puis le temps, la vie, l'adversité ont façonné l'existence de chacun, tous se sont éparpillés, mais la fille préférée l'est demeurée toujours. Elle a oublié définitivement les robes et aujourd'hui sa nuque est rasée comme étaient celles des garçons. Rien n'est jamais simple. La Vie est une chienne...
Pourtant elle est elle même ainsi. Elle ne revendique rien, ni d'être plus garçon que fille, elle conjugue les deux et donne le change, bondissante et souriante...Mais à l'intérieur les démons bataillent et personne à ses yeux ne pourrait comprendre vraiment qui elle est... malgré tout l'amour qu'elle charie autour d'elle.
Photo: "Kera & the lesbians"
Soumise à la tentation
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Ce n'est pas vraiment une épreuve, non. Plutôt une sorte d'excitation un peu trouble qui la saisie chaque fois qu'elle va faire couper ses cheveux. Elle hésite, puis se résigne... C'était déjà ainsi lorsqu'elle avait encore les cheveux un peu longs, toujours la même coupe au carré. La coiffeuse avait finit par le deviner et c'est elle qui l'avait poussée à accepter ces cheveux courts qui dévoilaient ses oreilles. Quelle révélation! Quel soulagement de se trouver jolie, d'avoir la certitude que cela lui allait bien.
Mais depuis son trouble ne s'est pas apaisé. Au contraire c'est comme une frénésie. Elle voudrait chaque fois qu'on les coupe toujours plus courts, mais ne dit rien... Elle multiplie les rendez vous, va chez le coiffeur chaque mois, en se disant que cette fois elle osera, puis rentre avec sa jolie coupe, toujours un peu "féminisée", la nuque bien dessinée mais pas trop courte, les pattes un peu en pointe...
Son désir secret serait de saisir la tondeuse et ne laisser sur son crâne qu'un velours de cheveux ras, mais ça c'est plutôt un fantasme. Des fois elle se dit qu'elle le fera... un jour. En attendant elle voudrait bien avoir cette nuque rasée, ces tempes dégagées, ce style un peu ambigu qui satisferait sa part de masculin, lui donnerait du mystère et de l'assurance. Elle lutte avec elle même, s'en remet aux gestes experts de sa coiffeuse, aimerait qu'elle lui propose d'aller plus loin. Cela ne la torture pas, non, elle s'en amuse, se dit que ce n'est pas grave.
Un jour ... la prochaine fois.
Photo: J.L David
It girl
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Jeune et jolie, c'est un talent! Au départ les intéressées n'y sont pas pour grand chose, mais avec un peu de jugeote elles sont parvenues à en faire un fond de commerce. La It Girl n'est pas une nouveauté, depuis que la mode est ce qu'elle est, il y a toujours eu des "lanceuses de tendance", des modèles à suivre, des femmes admirées et imitées. Simplement notre époque de réseaux sociaux a démultiplié leur pouvoir... mais aussi leur nombre.
Le point de départ, un blog, Instagram, Tumblr avec la promesse d'être un jour repérée par une marque de cosmétique ou une ligne de vêtement qui jugera que votre influence est suffisante pour vous offrir un vrai site sur lequel en bon petit soldat vous ferez la promotion de leur produits, des entrées dans les soirées et les cocktails, des invitations aux défilés, toutes occasions où vous pourrez montrer votre très jolie frimousse et faire rêver vos followers.
Et pourquoi je parle de ça moi? Parce que grâce au ciel, il y a parmi ces nouvelles déesses, suffisament de jolies femmes aux cheveux courts pour insinuer que la mode, la beauté et la féminité par excellence se conjugue aussi avec les cheveux courts et parfois même extrêmement courts.
Ici on les connait déjà presque toutes, Anne Catherine FREY, avant d'être elle même professionnelle de la mode, Coline qui aujourd'hui vit de son blog, Marta Purrinos sur son île des Canaries... et Adriana Seminario dans son Pérou lointain.
De quoi donner des envies peut être, en tout cas se dire qu'on est toujours plus rayonnant lorsqu'on est soi même...
Incertitude
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C'est à la fois terrible et délicieux, cet instant d'incertitude où en quelques fractions de seconde on s'interroge et les sentiments se bousculent. Les codes appris "de force" nous invitent à considérer cette nuque et ces oreilles bien dégagées comme des attributs masculins. La raie sur le côté et le mouvement qu'on devine sur le front ont un air rétro... pourtant...
Même si on trouve une certaine grâce à ce cou élancé, au grain de cette peau halée, on ne parvient pas totalement à se laisser aller au désir, tant qu'on n'est pas sûr d'être dans les limites de sa sexualité. Etrange...
Et puis on la reconnait, on sait qu'elle est femme et soudain cette nuque creusée au velours de cheveux tondus prend une saveur excitante et donne de la violence au désir qui renait. Son ambiguité demeure, mais comme un accessoire. Garçon, cette envie n'aurait pas été la même. Sans doute une admiration, un désir trouble et refoulé. Etrange...
Mais l'incertitdue est passée. Elle est cette femme admirable et admirée, déterminée et sûre de son style, qui se plait en dandy des années 50 à la "Pompadour" gominée et à la nuque rasée. C'est elle, c'est bien elle qui nous séduit...
Photo: Terra Juana