Une passe difficile
18 Mars 2014 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs
Il y a, dans la vie d'une femme aux cheveux courts, toujours un moment difficile. Peut être pas qu'un seul d'ailleurs, mais au moins un qu'il faut évoquer ici.
C'est celui où, après des mois, voir des années de bons et loyaux services, vous devez vous séparer de votre coiffeur/coiffeuse habituel(le). Qu'importe le motif de la rupture, si elle est soudaine ou préméditée, que la mort l'ait emporté(e) ou que vous soyez partie à la frontière borduro-syldave. Le résultat est le même, un mois, voir un mois et demi plus tard, l'impératif besoin de se faire couper les cheveux devient majeur.
Et là, évidemment les idées les plus folles gagnent petit à petit sur la raison, sachant que chaque jour qui passe allonge de 0,33 mm supplémentaire votre tignasse. Je sais, ça n'a l'air de rien, mais quand on est habituée à une nuque et des oreilles bien dégagées, ça compte. La quête d'un nouveau salon de coiffure, entamée dès le premier jour avec un peu de dilétantisme devient une question de survie. Mais on en est pas pour autant prêt à se jeter entre les mains du premier coiffeur venu. Pour peu que l'endroit soit à peu près civilisé, on fait l'inventaire des salons, sans jamais hélas, être conquis. Celui-ci est trop moche, celui-là est trop vieux, cet autre est plutôt "mémère" quant à ce dernier il n'inspire vraiment aucune confiance. Bref! On est devenu difficile.
Alors on se dit que c'est le moment ou jamais de se lancer et de faire ce qu'on a toujours rêvé de faire tout en étant persuadé(e) qu'on ne le ferait jamais: acheter une tondeuse et tout couper. Et plus les jours passent, plus cette idée grignotte du terrain dans votre esprit. Après tout vous êtes loin de chez vous et des gens qui vous connaissent, enfin toute une cargaison d'arguments déboule dans votre cortex, cherchant à vous convaincre, jusqu'à ce que... ben ouais quoi, pourquoi pas?
Et puis comme par enchantement, un beau jour, une personne de votre - nouvel - entourage, comme si elle avait deviné votre tourment ( en même temps c'est pas trop dur vu que vous finissez par être obsédée par ça et que vous en parlez à tout bout de champ ) vous propose de vous faire connaître son propre coiffeur. Dès lors un lien se crée, vous unissant pour toujours à cette personne qui, sans peut être mesurer la juste valeur de son invitation, vient de sauver votre santé mentale et de remettre sur l'étagère des fantasmes et des ultimes recours, la tondeuse.
Photo: Margaret Singer
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