Si vis pacem...
3 Octobre 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Tao
La plaie, un instant coagulée, s'était ouverte à nouveau et un filet de sang coulait le long de son avant bras. Il lui fallait rejoindre le port à présent et disparaître avant que le corps de son ennemi ne soit découvert. Interminablement la scène se rejouait dans sa tête. Sa mission venait d'échouer mais elle avait pourtant le sentiment d'une grande victoire.
Une heure plus tôt, alors qu'elle se dirigeait vers son poste de tir dans un immeuble en construction d'Achrafieh, elle s'est sentie suivie. Un sentiment étrange qui met tout en alerte. Il faut lutter contre la respiration qui s'accélère, l'estomac qui se noue... Tous les sens passent en overdrive, comme si un autre soi même, spécialisé en situation de crise, prenait les commandes. Elle s'est éloignée de l'immeuble pour plonger dans une ruelle entre deux buildings de la reconstruction. Plaquée à l'angle d'un mur elle s'est concentrée sur les bruits de la ruelle déserte... Presque rien. Pourtant à l'instant précis où le suiveur arrivait à l'angle, elle s'est dévoilée et avec toute la force dont elle était capable, lui a balancé son pied botté dans les parties. Cela aurait du suffire à mettre à sa merci n'importe quel clampin... mais celui là n'en était pas un. Il était presque aussi large que la ruelle et dépassait Tao d'une bonne tête. Comme un éclair une lame a jailli. Tao soufflait fort, expulsant l'air de ses poumons comme un coureur de fond. L'homme a bondi, parvenant à saisir les cheveux de la fille et il allait lui trancher la gorge comme un vulgaire mouton de l'Aïd. Tao parvint à esquiver en même temps qu'une terrible brûlure lui déchirait le haut du bras.Son assaillant est resté un quart de seconde stupéfait, se retrouvant avec une masse de cheveux noirs à la main. Un temps mort fatal. Tao frappa violemment la gorge, écrasant la trachée et comme l'homme cherchait à reprendre de l'air elle le frappa à nouveau, de la paume de sa main à la base du nez, projetant les cartilages dans l'orifice nasal. Le poignard tomba au sol. Elle le saisit et le planta dans le cou, au dessus de la clavicule, sectionnant l'artère.
Un instant elle reprit son souffle, ramassa la perruque de cheveux noirs et fila en direction de l'ouest, certaine que l'homme ne reverrait jamais le jour...
Photo: Hajime Sawatari - Fake boy by Tao
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