On a tous et toutes une addiction, nous sommes tous drogué à quelque chose de spécial. Quelque chose qui nous rend heureux, nous fait sourire et nous rend bien. Pour certains, cela peut être une collection quelconque de comics, pour d'autre une addiction aux substances plus ou moins légales, enfin pour une plus petite part de notre communauté, c'est quelque chose d'autre, qui sort de l'ordinaire, une chose plus originale... Une chose que malheureusement, certains ne comprennent pas et ne comprendront jamais.
Cette dernière addiction dont je parle, c'est la mienne et celle de beaucoup d'autre; le son de la tondeuse chez le coiffeur. Sentir cet objet miracle passer sur l'arrière de mon crâne et autour de mes oreilles me procure une sensation indescriptible que je vais pourtant tenter d'expliquer ici.
Avoir les cheveux courts, et même très courts est toute une religion. Surtout quand on est une fille. Il faut que la longueur nous convienne; pas rasé à blanc, mais il faut que ce soit assez court. Et trouver cette bonne "longueur" n'est pas chose aisée. Pour mon cas, ça se passe au touché. Vous savez, ce geste de passer sa main sur l'arrière de sa tête. C'est seulement comme ça que je peux dire si je suis, ou non, satisfaite où si l'on coupe un peu plus. Ces derniers temps, depuis ma rencontre avec Jean, finalement, je ressors du salon avec une coupe toujours un peu plus courte que la fois précédente... Car oui, ça aussi c'est une drogue bien connue chez les personnes ayant le crâne rasé. L'addiction au toujours plus court. Mais je n'en parlerais pas ici.
Revenons plutôt à cette sensation indescriptible. Ce bonheur de passer ma main sur mes cheveux fraîchement rasés. Je ne saurais vous expliquer pourquoi, mais en faisant ce geste, un sourire apparaît quasi instantanément sur mon visage, et il veut tout dire; que je suis satisfaite de cette coupe et que la longueur est juste comme il faut. Mais il y a autre chose, cette satisfaction d'oser me raser le crane, et ce plaisir de sentir cette texture nette et douce quand je fais glisser mes doigts dans le peu de cheveux qu'il me reste. Voilà. Un mélange de fierté, de plaisir et de satisfaction personnelle. Car oui, je me sens vraiment "moi" comme cela. Et ce n'est pas prêt de changer. Voila ma drogue.
J'appelle cela une drogue, oui. Car au bout de quelque jours, une fois être sorti de l'endroit miracle, on ressent cette gène quand, après avoir fait ce geste machinal de passer sa main sur l'arrière de nôtre crâne, on y rencontre beaucoup plus de cheveux que prévu, du moins beaucoup plus long. La sensation n'est plus la même, la texture ne plait plus vraiment, ce n'est plus aussi "frais" qu'à la sortie du coiffeur... Car oui, malheureusement ça repousse beaucoup trop vite. Alors on se jette sur le téléphone pour reprendre un rendez vous rapidement afin de retrouver à nouveau cette sensation de bonheur.