Pourquoi, comment...
23 Mai 2014 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs
Il n'y a rien de raisonnable à ne parler que des femmes aux cheveux courts. Est ce que ce n'est pas en fait une sorte de discrimination là aussi? Si mon esprit avait été marqué par la beauté, l'intelligence, le courage et la détermination des eurasiennes, est ce que j'aurais été légitime d'en faire l'apologie et de considérer qu'aucun autre mélange n'est aussi bien réussi? Cela ne serait pas correct n'est ce pas?
Mais ça, ce serait une vision de prime abord, parce que je pourrais très bien faire valoir que ma passion pour les femmes eurasiennes n'est en fait que l'arbre qui cache la forêt de la tolérance et de l'acceptation des mélanges éthniques, qu'à travers elles, ce sont toutes les métisses que j'adore... Tout comme à travers les femmes aux cheveux courts je fais l'apologie des femmes audacieuses, déterminées et authentiques, sans pour autant nier que d'autres qui n'ont pas forcément les cheveux courts ont ces mêmes qualités.
Pourquoi faut il justifier tout ce que l'on fait? On le fait, voilà tout! Tant qu'il n'y a que de bons sentiments, pourquoi s'interroger?
Ben je m'interroge malgre tout. Et je me demande si je suis vraiment honnête avec moi même en voulant "universaliser" mes propos, "intellectualiser" mon goût personnel, l'image de "ma" femme idéale, son allure androgyne, son ambiguité avec les genres et son "plaisir" à jouer avec les émotions....
Le plus fascinant reste malgré tout ce sentiment de transgression, ce geste de renoncement magnifique, cette douce révolte qui opère lorsque couper ses cheveux vous fait passer d'un monde à l'autre, vous rend invisible à une catégorie de mâles formatés et à l'esprit étroit, tout en vous faisant apparaître aux yeux des autres, des éveillés, de ceux ( et celles ) qui savent voir autre chose en la femme qu'un objet de désir.
Il n'en reste pas moins vrai que la démarche est étrange, parce qu'en dehors de la considération humaniste il y a tout de même un aspect "technique", matériel, tactile dans les cheveux courts, la façon de les couper, les émotions que cela procure, le trouble que cela fait naître... Cet aspect des choses peut inspirer une certaine perversité dans l'esprit des "autres", une forme de fétichisme. C'est sans doute vrai pour beauoup de gens. Ça ne l'est pas pour l'homme lesbien, qui considère la relation affective dans un rapport d'égalité absolue, sans esprit de domination ni d'appropriation...
Mais ai-je vraiment besoin d'écrire tout ça?
Photo: Brianna Hildebrand
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