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Les Affranchies

Moïra - chapitre 1

4 Janvier 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

carrie ann moss 9 trinityUn drôle de prénom. La première fois qu'un garçon s'en était moqué, après lui avoir cassé une dent et coloré un oeil elle avait fouillé l'Internet pour savoir si cela voulait réellement dire quelque chose.
Et depuis ce jour là elle était assez fière de s'appeler ainsi.
Née d'un père anglais de Hong Kong et d'une mère hawaîenne, elle avait grandie dans une ferme du Devon, élévée par Dorothy chez qui elle échoua lorsque l'avion qui transportait ses parents disparu en mer.
Une enfance de garçon de ferme, levée tôt et travaillant dur. D'ailleurs Dorothy la considérait comme un garçon, l'habillait comme un garçon, lui coupait les cheveux comme un garçon et ne voulait pas entendre parler féminité. La nature pourvoirait à son éducation sexuelle. Les garçons et les filles du voisinage en firent les frais.
Quand Moïra eu 15 ans, un homme en costume sombre arriva à la ferme de Dorothy dans une berline noire. Ils s'entretinrent un instant en privé puis Dorothy l'envoya rassembler ses affaires. Un quart d'heure plus tard et sans trop d'explication, elle était emmenée par cette voiture puissante loin de la ferme et de son enfance.
De ce jour, la vie de Moïra devint une affaire d'Etat. On lui fit suivre des études à Londres, on développa beaucoup de ses capacités physiques. A 20 ans elle était devenu une belle jeune femme, capable d'évoluer dans toutes les couches de la société, de parler de mécanique quantique comme de la prolifératon du lemming dans le Nord canadien.
Puis elle disparue. Ceux qui avaient pu la rencontrer, à la Fac ou dans une soirée n'eurent plus jamais de nouvelles. Aujourd'hui encore, cette période demeure une page blanche dans sa biographie.
J'ai rencontré Moïra en Bosnie. Sur la base de Mostar, elle débarquait avec une équipe du SAS qui rentrait d'une mission difficile dans la région de Banja Luka. Pas la peine de dire comment la belle m'avait tapé dans l'oeil. Son allure féline malgré les amples vêtements militaires et son assurance au milieu de ces hommes rudes avaient suffit à me subjuguer. Elle vint vers moi, secouant de la main sa tignasse noire.
-" C'est vous le Frenchy?
- Oui
- Laissez moi une heure, le temps de faire un brin de toilette et de rassembler mon bardat"

A suivre...
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