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Les Affranchies

J'explique

9 Octobre 2013 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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Il y a bien des choses qui demeurent mystérieuses à l'esprit de mes contemporains. A commencer par la quasi fascination que peut exercer sur moi une femme aux cheveux courts. Déjà à ce niveau là et sans entrer dans les détails, leur compréhension atteint ses limites, puisque pour eux, hommes et femmes confondus, une femme ne peut être attractive qu'à la seule condition d'avoir une chevelure longue et luxuriante.

Alors bon, je pourrais bien m'éviter quelques tourments et me contenter d'ignorer les ignorants, mais voilà j'ai parfois une âme de missionnaire et selon mon humeur il m'arrive de jouer les Pères Blancs auprès de la population indigène.

Bien sûr il faut transcender l'image physique pour atteindre le caractère, mais je crains toujours de mettre mon auditoire en perdition si je commence ainsi. Alors je parle, en désespoir de cause, de l'aspect, de la texture, de la sensualité, de l'ambiguité et du mystère que révèlent souvent les chevelures taillées, parfois très courts. Je visualise ces toisons aux reflets blonds ou bruns qui prennent l'apparence d'un pelage animal, qui appellent la caresse comme une fourrure de chat. J'explique ce plaisir tactile à laisser divaguer sa main et bouleverser la coiffure en tous sens avec la certitude d'être toujours aussi bien coiffé. La délicate sensation éprouvée en glissant le bout des doigts sur sa nuque fraîche et presque tondue à la rencontre de ces picotements excitants.

Mais là il faut que je me retienne parce que déjà les regards se tordent et je perçois le doute dans l'esprit de mes interlocuteurs qui leur fait voir en moi une personne un peu dérangée.

Alors je tente d'échapper à la camisole en parlant du caractère, de l'âme, de la force qu'ont ces femmes aux cheveux courts, de la puissance qu'il faut pour atteindre cet état idéal d'authenticité, cette volonté d'être elles mêmes, contre tout préjugés et autres balivernes reçues qui voudraient qu'une femme ne soit vraiment femme qu' à la presque ultime condition d'être un objet de désir universel.

Enfin, comme je sais la cause perdue de toute manière, j'achève mon prêche par cette terrible sentance, expliquant que seuls les esprits éveillés, possédant la plus large vision, sont capables d'admirer en elles leur alter ego.

 

 

Modèle: Clare Shaw

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