Golden ladies
Je crois que peu importe le résultat, les nations et la discipline. Durant cette grande célébration planétaire de l'esprit sportif, du jeu sans contrepartie et du dépassement de soi, j'ai choisi mes héroïnes.
Pourtant, si on regarde d'un peu trop près, on finit par voir bien des symptômes de ce qui pourrit la nature humaine partout dans le monde et là comme ailleurs, les tricheurs et les truqueurs tentent bien de tirer un peu de profit... Qu'importe! Certains exploits suffisent à nous faire croire à la noblesse du geste et à la souveraineté d'un esprit sain dans un corps sain.
Rien n'est joué encore, mais définitivement mes médailles d'or vont à Céline Dumerc ( photo ) et à Megan Rapinoe. Amusant, parce que ces deux athlètes jouent au milieu d'une équipe. Sans elle, elle ne sont rien...Mais l'inverse est presque vrai.
Ce n'est pas parce qu'elles sont blondes et jolies, ni même parce qu'elles ont les cheveux courts ( hum hum ) mais parce qu'en les voyant évoluer dans leur jeu ( basket et football ) je discerne le caractère et l'enthousiasme qui les animent. Une sorte de joie de vivre qui les fait rayonner naturellement, mêlée à une maîtrise de leur sport et à une combativité qui inspire le respect.
A cette heure personne ne peut dire si leur équipe atteindra le nirvana. Mais c'est sans importance. Elles deux auront suffit à me faire battre le coeur.
Et même si d'aventure l'or ne vient pas se pendre à leur cou, je crois qu'elles ont déjà gagné le sommet de mon Olympe...
Photo: AFP
Banalités
On ignore parfois à qui l'on doit certains de nos petits bonheurs. Il y a des clichés qui sont tellement imprimés en moi que j'ai quelques fois le sentiment qu'ils ont toujours existés. Je sais, c'est pas très malin...
Prises individuellement, ces photos bien sûr sont toutes remarquables, techniquement, esthétiquement et on a pas de mal à admettre que Herb Ritts fait partie des plus grands dans son art. Mais le plus stupéfiant c'est quand on parcours son catalogue et qu'on se rend compte à quel point ses images sont connues.
Mais il y a un petit quelque chose en plus qui moi me parle davantage quand je feuillette un de ses albums... C'est que la plupart de ses portraits de femmes montrent des femmes aux cheveux courts. Un peu comme en lisant Hemingway je me suis rendu compte de sa fascination pour le mélange de genre, en regardant Herb Ritts je me dis que cet homme là, lui aussi, était un amoureux des femmes aux cheveux courts, peut être autant que des hommes...
Photos: Herb Ritts
De haut en bas: Sinead O'Connor, Drew Barrymore, Madonna
Ite missa est
Pour un dimanche matin je trouve que ça tombe bien! Et puis un peu de latin c'est tout de même plus classe qu'une bordée de jurons, qui est, je l'avoue, l'idée première qui m'est venue en lisant les conclusions de monsieur Guéguen dont le cv paraît des plus honorable par ailleurs. Donc, pour la faire courte, ce docteur en psychologie, s'appuyant sur une étude de 2001 menée par des gens que j'imagine animés par les plus hautes qualités scientifiques, nous révèle que, outre qu'ils serviraient de "prédicteurs" de la santé et de la jeunesse, les cheveux longs seraient un indicateur du "potentiel reproducteur" de la femme. Mais oui mais oui...
Bon, dit comme ça, j'avoue, ça a tout du rapport scientifique. On pourrait même facilement parler de femelle plutot que de femme, pourquoi pas? N'empêche! Les chiffres sont là : une femme en bonne santé, jeune et cherchant à séduire A FORCEMENT les cheveux longs. Roulez jeunesse!
N'allez surtout pas croire que je cherche à contester ou à remettre en cause la bonne foi scientifique. Ce serait absurde et hors de mes moyens. Mais je trouve dommage que la Science elle même soit là pour nous replonger la tête dans le seau et maintenir en place des préjugés et des comportements d'un autre âge. Certes, les laborantins se contentent de collecter les données et d'en tirer des conclusions. La faute viendrait donc des femmes elles mêmes qui se complaisent dans ces schémas...? Comment ne le feraient-elles pas en lisant de tels rapports? Ce serpent là n'a pas finit de se mordre la queue.
Photo: Catherine Middleton, donc jeune -ok- en pleine santé -ok- et arborant un indicateur de potentiel reproducteur maximum!
Je sais d'elle encore peu de choses...
Ca tient souvent à presque rien;
Un simple geste de sa main
A changé jusqu'au bout mes moindres habitudes
Et c'est bien.
Je te dis ça c'est entre nous,
Mais les amours de Passe Partout
M'ont laissé l'impression d'une drôle de solitude
Après coup.
Et si je craque c'est pas des histoires,
Ris en si tu veux, il faudra bien y croire.
C'est comme dans un vieux rock'n'roll
J'ai dans la tête un transistor qui fredonne
Comme dans un très vieux rock'n'roll
Serre la main d'un fou que rien ne raisonne.
Passant la bride sur mon cou
Une fille au charme aigre doux
Emplit ma vie d'un mieux que je ne saurais dire
Et c'est beaucoup
Je sais d'elle encore peu de choses
Mais justement ce que j'en suppose
Est le début d'un jeu qui fait qu'elle m'attire
Et s'impose
Texte: William Sheller
Modèle: Freja Beha Erichsen
Fantômes
Il y a un luxe que je peux me permettre, c'est de m'arrêter de temps en temps, pour regarder. Poser mon regard, sur un paysage, une scène du quotidien, un tableau ou un portrait. Et quand j'y pense cela me semble presque une discipline de vie... On est tous tellement pressé aujourd'hui. Arrêter de marcher et se coller au coin de la rue pour voir ce qui nous entoure, même 3 minutes....
Certains portraits me fascinent. Je ne saurais dire pourquoi, le regard, l'allure, l'humeur que cela inspire... Le maquillage qui cerne les yeux, le dessin d'un sourcil, les lèvres. La coiffure bien sûr. J'ai souvent à travers ces portraits le sentiment de retrouver des personnes que je connais, ou plutôt que j'ai connues. Ce n'est pas dans la ressemblance, juste un détail seulement ou une attitude...
Parfois même l'androgynie peut faire que le genre soit effacé de cette illusion et une femme m'inspirer le souvenir indifféremment d'une autre femme ou d'un homme. C'est ainsi.
Peut être n'est-ce que l'étrange similitude avec un portrait de Sybil Rondeau qui toujours me fascine, qui fait que celui-ci d'Agathe Mougin, avec sa mèche sur l'oeil, m'inspire ces mots?
Et je me prend à penser que ces visages aimés sont autant de miroirs sans tain à travers lesquels mes fantômes chéris veillent sur moi...
Photo: Stefan Zschernitz
Modèle: Agathe Mougin
Tiédeur, chaleur...moiteur
C'est toi, rappelle toi, qui l'as entraîné à l'heure chaude, dans la pénombre de la chambre. Le voile clair flottait un peu, agité par le souffle d'une brise bienvenue et la chaleur vous invitait à rester nus sur le drap de coton blanc. Mais l'atmosphère était tiède et sans rien dire vous étiez tout autant excités l'un que l'autre. Tu te laissais faire, la nuque posée sur ton bras replié et tu dodelinais la tête, les yeux fermés, tes cheveux ras frottant le creux de ton poignet. Tant de baisers sur ton corps de nymphe eurent vite achevés d'enflammer ton plaisir et à ton tour tu l'as fait gémir, réclamant d'aller plus loin...
Tu t'es offerte alors mais c'est ta nuque qu'il a pris, la mordant et la caressant tour à tour et chaque fois envoyant dans tes reins une onde de plaisir. Ta peau s'est hérissée, des gouttes de sueur ont perlé et tu n'as pas résisté davantage, partageant ta jouissance dans un cri...
La grosse chaleur passée, les corps moites sont restés inertes, haletants, repus. Un instant...
Parce que doucement ses doigts agiles sont revenus caresser ta peau salée et glisser habilement sur ton cou jusqu'à la naissance de tes cheveux courts taillés. Tu l'as chassé, gentiment, pour ne pas succomber et Morphée a emporté ton âme apaisée...
Photo: Romolo Giulio Milito
Les vacances de Frida
Il y a bien des moments où je n'ai plus du tout envie de réfléchir, à me tordre les neurones pour essayer de comprendre pourquoi ceci et pourquoi pas cela. Bon c'est vrai que cette quête de soi même est une véritable aventure. Mais il y a une période, en général entre juillet et août, où les aventuriers comme moi sont fatigués. Et ça tombe bien parce que c'est justement le moment où Frida a décidé de donner son congé. Bon, au début ça fait un peu peur, un peu comme quand le maître nageur écarte sa perche et nous laisse nager tout seul dans le grand bassin. En même temps j'ai déjà fait pas mal de chemin vers ma connaissance personnelle et cette prévisible mise en chômage de ma psy est finalement bienvenue. La nouveauté c'est que ma Françoise Dolto de Poméranie part seule dans son nid d'aigle du Tyrol. Un truc très teuton semblerait-il.
Moi "- Mais Frid, c'est quoi ces vacances? Tu pars seule dans ta clinique de la Forêt Noire?
Ma Psy - Ya, chais pezoin te grante air! Eh buis che ne vais pas où tu tis, mais en Pafière...
Moi - Pas fière? Ah oui, non... Et tu nous laisses là, la Ritale et moi? Orphelins...
Ma Psy - Was? Eh tis donc che ne zuis bas ta mère! T'ailleurs si che l'édais che t'enferais chez le coiffeur direkt!
Moi - Mais... mais..."
Cette réflexion me laissait sans voix. Comme si j'étais confronté subitement à un souvenir douloureux. Sans aucun doute Frida n'avait pas dit ça innocemment... Le trouble passé une autre question me venait tout de suite à l'esprit: que pouvait-elle bien nous cacher avec cette retraite dans les alpages...?