Le temps n'est rien
Bien sûr le temps file, comme une poignée de sable dans les doigts. Elle s'en arrange, cache un peu ses cheveux gris dans une blondeur de bon goût, mais ne renonce pas à les couper, toujours aussi court. C'est ainsi qu'elle se reconnaît. Ses enfants ont vingt ans, pourtant ses rides ne sont que celles du bonheur qui a plissé sa peau pour souligner son sourire. L'âge lui importe peu. Il ne décompte pas le temps qui reste mais témoigne juste de la richesse de sa vie. D'ailleurs pourquoi serait-elle inquiète? Dans la rue tous les hommes lui sourient, même ceux qui pourraient être ses fils, séduits par son charme, son élégance, son allure, l'audace de ses oreilles nues et de sa nuque dégagée, peut être aussi.
Cette plénitude lui vient sans doute de n'avoir jamais renoncé, à rien, depuis le jour où elle a décidé d'être elle même, où elle s'est acceptée, s'est attendrie sur ses défauts, les apprivoisant comme autant de compagnons de route. Aujourd'hui plus qu'hier et encore moins que demain, elle sait recevoir l'amour qu'on lui témoigne et s'aimant elle même à son tour, elle sait rendre toujours plus aux autres. C'est toujours ainsi. C'est universel. Ainsi le temps n'est rien...
Photo: Brigitte Herskind
Les deux mon capitaine!
Il y a des expressions comme ça, qui viennent de tellement loin qu'on ne sait même plus comment elles sont nées. Je me souviens juste que c'était une façon un peu ironique et désabusée d'envoyer paître un inquisiteur trop curieux ou alors une façon de ne pas trancher, à la manière des normands, pour que la réponse ne soit jamais définitive...
Et je les imagine bien, celles et ceux qui s'inscrivent dans cette catégorie en venant visiter le blog, filles au coeur de garçon, garçons aux manières de fille, l'image androgyne de ces sensibilités en costume masculin, taillant leurs cheveux courts sans hésitations et avec naturel. Une façon de ne pas choisir entre deux genres dont on est pas vraiment sûr qu'ils suffisent à nous définir.
Mais aussi les femmes, sûres de leur féminité, dont la largesse d'esprit autorise à jouer sur le registre masculin et qui ne veulent pas, elles non plus, se limiter à un seul genre. J'aime!
Modèles: Mimmi Soderstrom
Nanméhooo!
J'arrive pas à savoir pourquoi véritablement mais il y a quelque chose qui me met mal à l'aise quand je me rend compte qu'il y a plus d'hommes que de femmes qui visitent ce blog... Et là, depuis une bonne semaine, la tendance serait plutôt en faveur des hommes. Bon rien de flagrant hein! 46%/46% pour pas dire fifty fifty, en ce qui concerne les genres bien définis la parité est idéale.. Sauf que je le vois bien moi, qu'il y a toujours 6 ou 7 hommes de plus que de femmes qui sont passés par là. Et du coup j'imagine tout de suite des pulsions refoulées, des dilections non assouvies, des fétichismes mal blanchit, que sais-je?
Mais je suis injuste! Après tout se sont mes frères, sans doute traumatisés comme je le fut et amoureux aujourd'hui tout comme moi des femmes aux cheveux courts... Ouais. Sauf que je sais bien que dans le tas il y en a forcément "des qui" ( j'aime bien cette formule ), "des qui" dis-je, ne sont là que pour mater les photos et s'exciter avec ça tout seuls dans leur coin. Ne dites pas non, je le sais! Bon mais qu'importe. Ce qui compte c'est la progression sensible de lesdeuxmoncapitaine, où là les genres se confondent et n'ont plus d'antagonisme...
Bon voilà, un article qui ne veut rien dire. Mais en tout cas, pour la photo: Tintin!
La guerre est finie
Elle a mené bien des combats, sans répit, sans repos, durant ce siècle. Elle s'appelait Hubertine lorsqu'elle lança la lutte pour le droit de vote qui la sortirait de son état d'aliénée. Elle s'appelait Emilienne quand durant la Grande Guerre elle se battait pour son village, sans craindre la mort. Elle s'appelait Monique, héroïne de roman, bouleversant les mentalités et les moeurs de son temps. Elle a été aviatrice, journaliste, exploratrice quand aucune autre femme ne l'était encore...
Aujourd'hui le combat semble différent. Il faut toujours se confronter aux inégalités, lutter pour faire valoir ses droits. Le plus gros est fait. Et je ne suis pas sûr que le masculin soit l'ennemi... Au delà des genres il y a des partenaires de tous les bords. Et si les hommes de pouvoir tiennent encore les rennes, bon nombre de "bimbos" entravent la marche en avant... Une part d'égalité existe aussi chez les femmes aux cheveux courts, celles qui s'assument et considèrent que les "atouts" du féminin éternel les maintiennent dans cette posture de "femelle".
La guerre sera finie quand il n'y aura plus besoin de consacrer une journée pour se pencher sur la situation des femmes...
Photo: Brett Walker
L'envie
Il y avait cet air des Moody Blues. Quelque chose qui lui prenait les tripes et qui ramenait l'image de ce garçon, si beau, si tendre et tellement torturé. Il savait dire je t'aime, sans en avoir peur. Il avait juste celle ne pas être aimé à son tour...
Elle avait les cheveux qui sentaient le monoï. Quelques coups de peigne pour les jeter en arrière. Il aimait tant caresser sa nuque découverte, ébouriffer ses mèches brunes, empoigner la matière soyeuse. Des nuits de satin blanc ils en ont connues. Oh oui... Des chevauchées nocturnes dans le parfum de la chair et de la sueur, dans les murmures et les cris de douleur. Il savait frôler sa peau et la parcourir de baisers à peine posés, là, puis là et là. Quand ses lèvres et son souffle excitaient sa nuque et que ses mains et le reste de son corps malaxait sa chair brûlante, ses sens explosaient, saturés de plaisir. Jouir était une délivrance, une petite mort espérée... Et puis encore, inassouvi, ses assauts se répétaient et devenaient un tourment, ses doigts, sa langue, sa peau savaient l'exciter, la faire trembler de douleur et de plaisir et lui arracher sa jouissance, comme s'il avait peur de ne pas l'aimer assez, de ne pas mériter son amour...
Aujourd'hui encore, quand elle y pense... Et puis cette complainte qui lui rappelle ce trop grand amour. Elle ferme les yeux et son corps tremble à nouveau, comme une décharge électrique qui foudroie ses entrailles. Elle passe une main sur sa nuque, empoigne ses cheveux et l'envie de tout recommencer...
Photo: Gilles Bensimon
Modèle: Famke Janssen
Filles de mode
S'il y a une chose qui me ravi quand je parcours Internet à la recherche d'une inspiration improbable pour alimenter ce blog, c'est bien de "rencontrer" parmi la pléthore de fashionistas et leurs pages de mode plus ou moins bien inspirées, de jolies jeunes femmes qui savent se mettre en scène, n'hésitent pas à être leur propre modèle et surtout ne sont pas victimes de cet infernal préjugé qui voudrait faire croire que pour être glamour, hype, séduisante et au coeur de la môôôôde, il faut avoir la chevelure d'Ophélie.
Ici on connaissait déjà Pauline et Anne Catherine. Même pas besoin de mettre en lien. Voici aujourd'hui, d'un peu plus loin, Martina et Natalia. L'une en Slovaquie et l'autre à New York.
Fidèle à mes habitudes, quand les choses me plaisent je le dis. Ni une ni deux, j'envoie donc à mes nouvelles copines un petit mot pour leur faire part de mon enthousiasme et leur proposer d'apparaître en guest star sur ce blog fabuleux et mondialement connu qu'est Les femmes aux cheveux courts. Et c'est avec plaisir que j'ai reçu donc leurs commentaires et leur approbation.
"... Je porte les cheveux courtes à peu près 3-4 ans.
Bien qu'il semble que les cheveux courts suppriment la féminité
évidente, j'en pense le contraire. Je trouve que ce sont les cheveux
courts que soulignent la beauté féminine en combinaison avec le
maquillage et les accessoires.
Bien sûr, j'apprécie ainsi le côté "androgyne". Naturellement, cela
dépend de ma humeur..."
Voilà ce que me dit Martina, dans un français remarquable que j'imagine chantant avec les "r" un peu roulés.
Je pense que j'aurais à nouveau l'occasion d'illustrer le blog avec l'image de ces deux jeunes femmes, bel exemple du caractère enthousiaste des belles femmes qui savent que la féminité ne se mesure pas à la longueur des cheveux...
Leur blog: http://bohemeenvoyage.blogspot.com/
http://www.fridaynovember.com/
Quotidien
...
Mais comme d'habitude
Même la nuit
Je vais jouer
A faire semblant
Comme d'habitude
Tu rentreras
Comme d'habitude
Je t'attendrai
Comme d'habitude
Tu me souriras
Comme d'habitude
Comme d'habitude
Tu te déshabilleras
Oui comme d'habitude
Tu te coucheras
Oui comme d'habitude
On s'embrassera
Comme d'habitude
Comme d'habitude
On fera semblant
Comme d'habitude
On fera l'amour
Oui comme d'habitude
On fera semblant
Comme d'habitude
Modèle: Isabel Hickman
N'importe quoi... pourvu que ça mousse
D'habitude, un dimanche matin, clair et ensoleillé comme celui là, j'aurais pu inventer une histoire que ce portrait d'ombres et de lumières m'aurait inspiré. Cette masse de matière souple, emportée par le mouvement, qu'on devine noire comme un bijou de jais, drue et soyeuse, couvrant à peine la nuque, juste ce qu'il faut pour donner l'envie d'en voir davantage... J'aurais pu, c'est vrai. J'aurais pu aussi écrire sur ces reflets, ces ombrages, cette brillance, tous ces contrastes qu'une coupe de cheveux est capable de mettre en évidence... C'est vrai, j'aurais pu.
Je pourrais aussi bien illustrer par ce profil une nouvelle déclaration d'amour à mon âme soeur comme à toutes ces femmes aux cheveux courts que je chéris sans cesse. Laisser parler mon coeur, il le fait bien tout seul et m'attendrir moi même sur ces sentiments infantiles... Ou bien encore, comme cela arrive parfois, conjuguer l'image avec le poème d'un maître ou d'une inconnue:
"Avec l'air qu'elle se donne, ses manières de garçon,
Avec ses yeux fardés aux contours de charbon
Ses cheveux coupés courts et sa frange friponne,
Elle a beaucoup changé de la femme, la Garçonne!..."
Seulement voilà, c'est un dimanche matin clair et ensoleillé où j'ai juste envie de poser là une belle image et écouter une chanson qui m'élève le coeur...
Source photo
Extrait: " La garçonne" Annie Avril
Breaking news
Au cas où certain(e)s ne seraient pas sortis de leur couvent moldave depuis trop longtemps, je rappelle que c'est, depuis le 28 février, une nouvelle "fashion week" qui vient de commencer à Paris. A cette occasion, été comme hiver, Anne Catherine Frey, la chouchoute de ce blog, est la cible de tous les photographes, professionnels ou pas.
C'est donc l'occasion de découvrir le look 2012 de la belle, toujours fidèle à son coiffeur luxembourgeois. Cheveux noirs et classique coupe au bol, un retour aux fondamentaux en quelque sorte.
Une tendance peut être? On a déjà vu Lorena Angjeli en version "soft", Anne Catherine revisite le style en version authentique, en attendant peut être de découvrir ici Anne Sophie l'espagnole, elle aussi dans la version la plus pure...
Photos: TrendyCrew
Fin de la récré.
Je crois que tout bonnement j'avais eu peur. Devant ces deux furies complètement débridées j'avais eu une sorte de reflexe atavique, sans doute le même qui me faisait m'enfuir devant mes parents dès qu'il était question de me conduire chez le coiffeur lorsque j'étais enfant. Evidemment Frida trouvait cela " ritikuleu", tandis que Laora boudait comme une gamine gâtée pourrie à qui on venait de refuser sa 42eme Barbie. En attendant je savais parfaitement ce à quoi j'échappais. Mollie, la nouvelle copine coiffeuse de Laora était une vraie mangeuse d'homme, fonctionnant aussi bien à voile qu'à vapeur et je n'avais pas envie d'être transformé en jouet livré aux mains et aux délires de ces trois femmes qui s'entendaient, j'en étais certain, comme larons en foire.
La séance de "thérapie" chez le coiffeur avait donc été annulée, à mon grand soulagement, ce qui avait plongé mes deux égéries dans une légère neurasthénie. Cependant l'épisode n'était pas anodin car il m'avait fait prendre conscience d'un élément important, que quelques jours plus tard, je livrais à ma psy.
Moi " - Tu vois Doc, je crois qu'on faisait complètement fausse route avec cette histoire de coiffeur. Je ne doute pas un instant que cela vous aurait drôlement amusées la ritale et toi, mais cela n'aurait eu aucun rapport avec la source supposée de mon traumatisme...
Ma Psy - Ach fraiment? Fazy ragondeu...
Moi - Eh bien je connais Mollie et son salon et cet environnement là n'est pas le bon. Dans mon enfance il s'agissait d'un salon féminin dans lequel on m'avait traité comme une fille. Tu vois le truc?
Ma Psy - En evvet, bas le chenreu te Mollie...
Moi - Non et puis en fait ce n'était pas le fait de se faire couper les cheveux, mais plutôt l'humiliation inconsciente sur le moment... Tu vois? Plus tard quand j'ai réglé mes comptes avec les coiffeurs du monde entier, je m'en suis voulu d'avoir subi cette scène absolument indigne d'un mec, un vrai! J'étais vexé, tu vois? Et je voulais tout faire pour que cet événement disparaisse de ma mémoire, qu'on ne puisse jamais me soupçonner d'avoir un jour fait ce faux pas...
Ma Psy - Atmedons.. Mais alors bourgois les filleus mit jefeux kourts?
Moi - Eh bien... parce que pour moi les seules filles qui valaient le coup étaient celles qui comme moi "n'avaient jamais été dans un salon pour dames"... juste celles qui comme moi se faisaient couper les cheveux dans un salon pour hommes, donc forcemment court...
Ma Psy - Paaaas maaaaal meine klein liebling
Modèle: Mollie Sue Gondi