Around the World - Coralie au Sri Lanka
14 Avril 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Over the World
Nouvel épisode dans cette rubrique, après Julie à Los Angeles, Marie Lou à Montréal, Adeline à Pékin, Coralie nous raconte son expérience, au Sri Lanka...
A l’autre bout du monde.
Depuis 6 ans, j’aime cette sensation de tondeuse qui frotte mon crâne. Et depuis 6 ans, c’est un besoin viscéral. Je ne me suis donc pas posée la question de savoir ou non s’il fallait que je me coupe les cheveux là-bas, il le fallait. Point. De plus, dès que cette idée m’est venue en tête, il m’était impossible de cesser d’y penser. J’ai donc tout fait pour trouver un endroit où me rendre. Je n’ai ressenti aucune appréhension particulière, après tout, un barbier reste un barbier et il sait raser, barbe ou cheveux, à la demande des clients. J’ai donc commencé par demander aux hôtes et responsables du camping où nous étions s'ils connaissaient un barbier dans le coin. En quelques secondes à peine, j’avais ensuite à ma disposition un tùk-tùk avec chauffeur pour m’emmener, m’attendre sur place, puis me déposer de nouveau dans l’endroit magique où nous avions atterrit.
A 17h, je suis donc arrivée devant la porte du barbier. Le monsieur qui tenait ce shop ne parlait pas un mot d'anglais et l’expérience n’en a été que plus belle puisque j’avais à mes côtés le chauffeur de tùk-tùk qui venait maintenant de devenir mon traducteur. L’accueil a d’abord été « étrange", les gens présents se demandaient si c’était bien moi qui voulait me faire couper les cheveux, et en même temps, voyant ma coupe, le questionnement a été de courte durée. Je revoit encore le visage du monsieur à mon arrivée. Les gens ont donc été finalement intrigués par cette femme, au style rock’n roll, venue dans cette boutique. Néanmoins, l’accueil a été merveilleux. Je crois qu’aucun coiffeur ne m’a jamais rasé les cheveux avec autant de précision, de douceur et faisant attention à chaque geste. Le résultat a été au delà de mes espérances. Le temps passe, le temps passe. Je commence à me sentir à l’aise, les gens autour aussi. Pascal prenait des photos. Et plus le temps passait, plus la foule arrivait! C’était incroyable. Les hommes à l’intérieur de la boutique prenaient des photos de moi, ne croyant pas ce qu’ils étaient en train de voir et en quelques minutes, une partie du village d’Uda Walawe était présente à l’extérieure, grâce aux appels de tout le monde à l'intérieur. Des enfants qui demandaient qui nous étions, comment nous nous appelions, pourquoi je me faisait raser les cheveux alors que j’étais une femme…etc. Et le lendemain, tout le monde était au courant que j’avais été au barbier du coin!
Et le lendemain, tout le monde était au courant que j’avais été au barbier du coin! Le sentiments qui m’a parcouru le plus pendant cette expérience, comme tout au long de ce voyage, c’est cette forme de liberté que je revendique par rapport à mon style, et que les sri lankais ont tous vu et apprécié. Je n’ai jamais eu aucun regard lubrique ou malsain venant de la gente masculine, même sur la plage. Mais plutôt des regards et des questionnements sur ce look que j’affirmais là-bas. En fait, je pense que les hommes m’ont considérés comme un petit mec. Et les femmes ont toutes été intriguées, à me tenir les mains, me sourire, vouloir s’asseoir à mes côtés. Ce que je garde le plus en tête c’est ça, le regard de ces femmes, le regard envieux de quelque chose qu’elles n’auront jamais. Sans aucune haine, mais beaucoup d’admiration. Car je pense en effet, qu’aucune sri lankaise ne s’est jamais fait raser les cheveux chez un barbier, et qu’aucun barbier, n’a jamais vu de femme dans sa boutique.
Photos: Pascal Pierrou
Texte: Coralie Robin
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