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Les Affranchies

Pendant que j'y suis

12 Octobre 2015 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Pendant que j'y suis

Peut être que, comme moi, vous vous êtes posé un jour la question de savoir si les mannequins pouvaient faire ce qu'elles voulaient avec leur cheveux, les couper, les colorer comme ça leur chantait.

Moi, naïf comme je suis, j'ai toujours pensé que dans ce métier là, il suffisait d'être assez audacieuse pour oser se démarquer des autres et ainsi tirer son épingle du jeu en sortant du troupeau, à l'image de Elliott Sailor qui décide de sa coupe "masculine" pour relancer sa carrière, ou de celle qui voit sa carrière exploser après s'être carrément fait tondre... Eh bien non!

Ma récente rencontre avec Agata Descroix m'a permis de lui poser cette question fondamentale:

Est-ce que lorsqu’on est modèle professionnel on a la liberté de se couper les cheveux comme on le souhaite, ou est-ce que c’est soumis à la volonté de l’agence? ou du client…?
"Lorsqu'on est mannequin, on est complètement limité par notre agence au niveau de notre apparence physique. Et l'agence dépend de la demande des clients, évidemment. 
On n'a pas la liberté de faire des changements, que ce soit prendre quelques centimètres au niveau des hanches, se tatouer ou se couper les cheveux. Ca change beaucoup de choses et il faut le prévoir et le réfléchir. 
Y a-t-il un marché pour ce look? Vais-je travailler plus? Combien de filles y a-t-il avec ce look? L'agence doit organiser des sessions photos pour renouveler le book et remanier la mise en page et les données des composite cards (nos cartes de visite). C'est une décision qui les fait travailler plus et ça doit rapporter au bout du compte.
Il y a des mannequins pour qui ce n'est pas un problème, et elles apparaissent à l'agence avec de nouveaux tatouages, une frange ou un look différent. Mais de mon côté, je n'ai jamais osé faire quelque-chose sans qu'ils le sachent, à part peut-être mes piercings, mais ils s'enlèvent et sont plutôt discrets.
Lorsque je suis rentrée du Chili, j'ai négocié pendant des mois ma coupe courte. 
Un jour, ma booker me dit avec des petites fleurs partout et un ton un peu mielleux: "L'équipe de l'éditorial blabla te veulent pour leur prochain numéro. Ils t'A-DORENT! Bon, ils ne payent pas, mais le magazine est super, et tu vas faire la couverture!"
Je n'ai pas avalé la pillule et j'ai immédiatement profité du moment pour négocier ma coupe:
"Ok, mais tu sais, mon book est tellement plein avec les supers publications du Chili que je n'ai pas besoin d'un éditorial gratuit maintenant.... SAUF! Si tu me laisses couper mes cheveux! [sourire avec toutes les dents]. Dans ce cas, oui, j'aurai besoin de nouvelles photos!"
L'agence a fini par céder en me disant que ça allait être sous ma responsabilité de travailler moins.
Un mois plus tard, cinq agences à New York, Paris, Hambourg et Milan étaient intéressées par mon profil et je faisais l'éditorial de Vogue Mexico."

Comme quoi, dans ce monde merveilleux fait de rêves et de paillettes, le patron c'est toujours l'argent.

Pourtant la conclusion revient un peu à ce que j'imaginais au début. Avoir de l'audace, ne pas craindre les foudres de son agence ( et des autres en général ), faire confiance à son instinct ou à son envie pour être pleinement bien dans sa peau, bref! Être soi même... ça paie toujours.

Photo: Lekart Hairdressing, Bratislava

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