Quartier Libre: Camille balance tout
Parfois arrive dans ma boite à lettres un message aussi édifiant que celui de Camille, qui ce matin même a voulu me livrer son histoire, entre elle et ses cheveux...
"J'ai 18 ans. Cheveux longs, courts, carré court, longs dégradés, carré plongeant, carré long, carré asymétrique,… Mes cheveux ont depuis toujours été une source de questionnement pour moi. J'ai tout essayé j'avais toujours le droit aux « comme ça te va bieeeen ». Je possède des cheveux lisses et raides … Le rêve des jeunes filles au collège. J'avais donc sans cesse le droit aux « t'as des cheveux de rêve, même pas besoin de les lisser, ils sont parfaits », « tu as des cheveux magnifiques ! » Et c'était je crois bien là mon problème et ce pourquoi je changeais toujours de coupe sans cesse on revenait à la texture et l'aspect de mon cheveux. Moi, introvertie penseuse, j'aime analyser les gens, ce qu'ils dégagent et j'avais l'impression que ce qui transparaissait de moi aux autres c'était une fille aux beaux cheveux pas une fille intelligente, admirable ou autre, non aux beaux cheveux avec un corps svelte. J'ai grandi. Arrivée au lycée, j'ai de moins en moins peur du changement je passe des cheveux longs à un carré asymétrique, qui me vaut d'ailleurs un « ton coiffeur est mort, il a du mal avec les lignes droites» Enfin bref, je me lasse vite de cette coupe, comme toujours et mûrie en moi cette envie… de cheveux courts. Je passais la plus part de mon temps libre à regarder sur pinterest des épingles de femmes aux cheveux courts. J'ai donc voulu sauter le pas. Seulement voulu. Comme d'habitude, je me suis retrouvée face à la coiffeuse (qui malgré mes 17 ans me prenait pour une petite fille) au dépourvu, et lorsque un moment se glisse dans la « conversation » un « si je te raser tout, ça ne te dérangerai pas ?! » je reponds « non pas du tout » « ho non, ma puce, pas toi !» Je me retrouve déboussolée, ne comprenant pas ces dernières paroles, je me suis tue et j'ai fini avec un carré court gonflé au brushing me donnant un air de poupon adulte. L'été arrive et j'ai vu mes cheveux pousser regrettant parfois mon manque de confiance face à cette coiffeuse. C'était une semaine noire d'octobre. Triste, énervée sur un coup de tête je dis à ma mère « coupe moi les cheveux » elle décide de prendre rendez vous. Face à la coiffeuse ce coup ci je dis clairement que j'aimerai couper mes cheveux court m'attendant à la même réprobation de la fois précédente. Mais non. « Tu n'as pas peur du changement, c'est bien on va regarder quelle coupe on pourrait te faire » j'étais aux anges. J'ai vu mes cheveux tomber mèche par mèche, et face à cette coiffeuse qui avait l'air toute jeune je restais calme, impassible, acquiesceant quelques sourires. Dans ma tête un mélange d'excitation et d'intrigue se mélangeait, je découvrais là, face à moi, un nouvel être. Je me suis levée dans ma robe noir cintrée à la taille avec une coupe au bol satisfaite par ce petit air chinois, tout le monde me regardait, vraiment. De tous les articles que j'avais lu sur votre blog une chose revenait régulièrement… et ça n'a pas manqué …. j'ai passé ma main sur ma nuque. « alors ça y est je l'ai fait ». Et je repassé ma main sur ma nuque avec allégresse, je me sentais forte. Chaque fois que je me regardais dans le miroir je regardais une nouvelle personne, femme, garçonne, forte, épanouie. Je n'ai pas eu peur du regard des autres, puisque comme la coutume le veut j'ai eu droit aux « comme ça te va bieeeen ». Mais l'extase devant mes cheveux toujours parfaitement raides était enfin finie on me voyait comme cette fille qui c'était fait la coupe à la garçonne, la fille aux cheveux courts je me suis sentie à part entière, différente. Lorsque je croise des bimbos avec des cheveux longs j'ai l'impression de toujours voir la même. Chaque fille aux cheveux courts que je croise a une singularité aucune ne se ressemble, on ne regarde pas leurs cheveux on regarde leur visage, on se questionne sur qui elles sont. Et c'est en ça que votre blog est merveilleux, il analyse l'esprit de ces femmes qui ont décidé de ne pas se donner de limite. C'est je crois ce qui m'a poussée à « passer à l'acte ». Je lisais vos articles avec admiration, émerveillement, avant même d'avoir les cheveux courts, et je continue encore. Merci.
Camille P."
Reste que ce weekend, la jeune et jolie Camille a une idée qui lui taraude l'esprit depuis longtemps, qui fait surface. Bientôt la rentrée, nouvel établissement, nouvelle vie... et une envie folle de passer carrément à la tondeuse. A suivre alors...