Le mal d'en parler
16 Août 2015 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs
Certaines, parmi celles que je connais, l'ont fait par nécessité, d'autres sur un coup de tête et d'autres encore par plaisir. Etrange plaisir à vrai dire, qui ne laisse la place à aucun prétexte, si bien que, conscientes malgré tout de la transgression que cela représente encore au fin fond du subconscient collectif, elles préfèrent ne pas en parler...
Pourtant, toutes celles que je connais ont eu assez d'audace pour se dévoiler, apparaître le visage nu et toutes ont gagné de ce geste presque sacrilège, une aura particulière, un charisme qu'elles mêmes souvent ne soupçonnaient pas. Celles qui l'ont fait par nécessité y ont trouvé du courage et de la confiance, celles qui ont cédé à leur coup de tête ont été rassurées et ont retrouvé de l'assurance, quant à celles qui ont eu du plaisir, elles ont reçu tout cela dans un énorme éclat de rire, avec la fierté de ce petit pas de côté qui vous sort du troupeau et vous distingue des autres.
Elles ne sont pas si nombreuses ces jeunes femmes de vingt ans qui savent que la féminité ne se calcule pas à la longueur des cheveux, qui savent reconnaitre en l'homme qui cherche à les séduire un être doué et intelligent qui lui aussi sait voir au delà des apparences.
Ici, pas de garçonne, ni d'androgyne, ni de "tomboy". Elles sont femmes, définitivement, dans leur corps et dans leur tête et cela leur enlève tous les prétextes que pourraient avoir ces autres femmes pour tondre leurs cheveux. Alors elles ne savent pas, comme Astrid, trop dire pourquoi elles aiment ça, n'y trouvent rien d'extraordinaire, juste le plaisir d'être elles mêmes...
Peut être que si elles coupent ainsi leurs cheveux ras, c'est justement pour qu'ils ne soient plus le sujet d'une conversation, pour concentrer l'attention sur elles mêmes et non plus sur leurs artifices? C'est raté bien sûr, parce que forcément cela engendre des questions, des avis, des commentaires, par dessus lesquels il faut chaque jour passer et à force elles finissent par n'avoir rien à dire sur "ça".
Mais leur timidité, leur pudeur ou leur indifférence l'enlèvent rien aux plaisirs, personnels et intimes, d'une caresse particulière, de sensations indescriptibles et d'imaginaire sans fin que leur procure ce geste tabou et ses conséquences...
Photo: Astrid Erinion
Suivez-moi
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Pages
Catégories
- 1424 Humeurs
- 754 Tendresses
- 229 Divers & variés
- 206 Nouvelles et petites histoires
- 158 Ma Psy et Moi
- 85 Portrait
- 55 Quartier Libre
- 31 Moïra
- 21 Tao
- 18 gayfriendly
- 15 Chronique de Marie
- 15 Over the World
- 6 Cahiers
- 5 Maria